Hôtel Reine-Elizabeth - La filiale immobilière de la Caisse de dépôt et de placement fait obstacle à un règlement négocié
MONTRÉAL, le 17 août 2012 /CNW Telbec/ - Quelques centaines de salarié-es du Reine-Elizabeth occupent actuellement le siège social de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, dont la filiale immobilière, Ivanhoé Cambridge, est propriétaire du prestigieux établissement de la chaîne Fairmont. Ils lui demandent d'octroyer sans tarder les mandats nécessaires aux négociateurs patronaux afin qu'on puisse conclure une entente satisfaisante pour le renouvellement de la convention collective.
En négociation, les représentants des salarié-es se butent à l'incapacité de leurs vis-à-vis patronaux de s'engager à offrir au personnel des gains semblables à ceux obtenus par les salarié-es de l'hôtel Château Cartier de Gatineau, en ce qui a trait aux demandes communes des 5500 salarié-es de l'hôtellerie en négociations coordonnées. À l'instar de leurs collègues de 34 autres hôtels québécois, ces travailleuses réclament une meilleure protection des emplois, la protection de leur pouvoir d'achat ainsi qu'une bonification de la participation de leur employeur à leur régime de retraite. Avec plus de 1000 chambres, le Reine-Elizabeth est le plus gros hôtel du Québec et le deuxième en importance au Canada.
« La partie patronale demande au syndicat de tenir compte de la réalité économique de l'hôtel mais se fait tirer l'oreille pour lui ouvrir ses livres ce qui permettrait au syndicat d'avoir l'heure juste, explique le porte-parole du secteur de l'hôtellerie à la Fédération du commerce CSN, Michel Valiquette. » Il s'agit pourtant d'une pratique courante dans le secteur privé où un tel partage d'informations s'accompagne d'engagement précis quant au respect du secret industriel.
« Comment peut-on faire atterrir une négociation de façon satisfaisante quand nos vis-à-vis ne dégagent aucun mandat de négociation et ne partagent pas toute l'information ? demande Michel Valiquette. En tant que propriétaire du Reine-Elizabeth, Ivanhoé Cambridge doit se ressaisir. La convention collective est échue depuis près de deux mois. La patience et la confiance des salarié-es commencent à être sérieusement mises à l'épreuve. Le mois de septembre approche à grands pas, il est évident que s'il n'y a pas de changement dans l'attitude de l'employeur, les salarié-es seront obligés de considérer de nouveaux moyens de pression ».
Grève-éclair
Les salarié-es ont déclenché une grève-éclair ce matin afin de participer à cette occupation. Le syndicat a encore en poche plusieurs heures de grève en banque à l'intérieur du mandat de 48 heures voté par ses membres plus tôt cet été. Lorsque cette banque d'heures sera épuisée, le syndicat devra convoquer une nouvelle assemblée générale afin d'évaluer ses options.
Autres grèves
Notons que d'autres syndicats d'hôtels montréalais exercent une partie des heures de grève qu'ils ont en banque aujourd'hui. Il s'agit notamment des salarié-es de deux hôtels appartenant au groupe Innvest, soit ceux du Quality Suites, de Pointe-Claire ainsi que du Delta Centre-ville. Plusieurs grévistes se réuniront ce midi devant l'hôtel Delta, coin Saint-Jacques et University.
Conflit de travail
Rappelons que des conflits de travail sévissent toujours à l'hôtel Regency Hyatt où les salarié-es sont maintenus en lock-out depuis le 25 juillet dernier, ainsi qu'au Holiday Inn Select Sinomonde, en lock-out depuis le 5 août et à l'hôtel Espresso qui a déclenché un lock-out, le 16 août.
La présente ronde de négociations coordonnées regroupe 35 syndicats représentant 5500 travailleuses et travailleurs du secteur de l'hôtellerie dans les régions du Grand Montréal, de Québec, de l'Estrie, de la Montérégie et de l'Outaouais. Fondée en 1921, la CSN rassemble 300 000 membres, et ce, tant dans les secteurs public que privé.
SOURCE : FEDERATION DU COMMERCE (FC-CSN)
Jean-Pierre Larche, Communications-CSN (514) 605-0757
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