Inauguration de la centrale hydroélectrique à Val-Jalbert : Une chute fantôme est née
MONTRÉAL, le 22 mai 2015 /CNW Telbec/ - L'opposition au projet de construction de la centrale hydroélectrique sur le site historique de Val-Jalbert a toujours été majoritaire dans la population régionale selon tous les sondages indépendants réalisés dans la région1 en cours de projet. Les citoyens qui se sont mobilisés ont de plus obtenu le soutien de nombreux groupes environnementaux. Après la Fondation Rivières, Nature Québec et Greenpeace Québec, les voix se sont multipliées et une vingtaine d'organismes nationaux ont cosigné la lettre « Pour le respect de la Politique nationale de l'eau » adressée à la Première ministre et au ministre de l'Environnement de l'époque demandant le respect des principes d'une saine gestion de l'eau. L'ensemble de ces groupes représente plus de 150 000 membres et sympathisants, et 500 organismes fédérés.
La population peut aujourd'hui constater le résultat qui a donné naissance à une chute fantôme, asséchée 79 % du temps. Son débit sera effectivement dorénavant réduit jusqu'à 2,5 % de son débit naturel moyen. Le potentiel de développement des lieux basé sur cet attrait touristique majeur est désormais compromis. Le bâtiment « d'allure moderne » dénoncé par le ministère de la Culture et des communications n'aidera d'ailleurs en rien cette situation.
Pour la Société de l'énergie communautaire du Lac-Saint-Jean, il est estimé que les retombées économiques régionales équivaudront à environ 8,42 $ par personne à la 10e année d'opération2, montant qui pourrait être encore considérablement réduit si une baisse d'achalandage du site se produisait en raison de la perte d'attraction touristique. Rappelons aussi que le plan d'affaires de la Société est trompeur car il est basé sur des revenus en 25 ans alors que le prix qui sera payé par Hydro-Québec est inconnu au-delà de 20 ans.
Cette dévastation coûtera aussi très cher à Hydro-Québec : des pertes de plus de 80 M$ sur 20 ans3, soit 4 M$ de pertes annuelles qui devront être payées par les clients d'Hydro-Québec. La dénonciation de cet aspect économique a même réuni dans une conférence de presse historique François Legault de la Coalition Avenir Québec et Amir Khadir de Québec Solidaire. La Commission sur les enjeux énergétiques du Québec a de plus confirmé l'existence de surplus d'électricité jusqu'en 2027 et recommandé d'arrêter tout nouveau projet d'augmentation de la capacité de production d'électricité.
Il faut aussi se rappeler que le gouvernement a rappelé à l'ordre la Société de l'énergie communautaire du lac-Saint-Jean en lui demandant d'effectuer des appels d'offres selon les règles qui prévalent dans le secteur municipal avant d'attribuer des contrats ! Ces contrats visent essentiellement les services professionnels d'ingénierie, d'architecture, de gestion de projet et d'exploitation de la centrale. La Société continue de refuser, encore aujourd'hui, l'accès à l'information à la population sur les contrats attribués et sur sa gestion. Elle maintient cette gestion occulte dans son projet de centrale hydroélectrique sur la 11e chute de la rivière Mistassini pour lequel une demande d'enquête a d'ailleurs été adressée.
La Fondation Rivières est un organisme à but non lucratif dont la mission est d'œuvrer à la préservation, la restauration et la mise en valeur du caractère naturel des rivières - tout autant que de la qualité de l'eau.
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1 Dossier noir sur le projet de centrale hydroélectrique de Val-Jalbert, CSOV 6 mai 2013, page 5
2 Fondation Rivières, mémoire déposé au BAPE, 13 avril 2012, page 35.
3 Calculé à partir d'un écart de prix de 4,0 ç/kWh entre le prix d'achat par Hydro-Québec et son prix de revente.
SOURCE Fondation Rivières
Geneviève Marquis, vice-présidente : 514-678-6853; Catherine Huard, directrice générale : 514 241-3031
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