La Fondation CAA-Québec dévoile les conclusions de 2 études québécoises sur le cannabis au volant Français
« Pot » au volant = danger, même 5 heures après!
QUÉBEC, le 15 oct. 2018 /CNW Telbec/ - Le diable s'en doutait, mais voilà que la science le confirme. Conduire « gelé », c'est dangereux, et c'est dangereux longtemps : même cinq heures suivant la consommation, conclut une étude de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et de l'Université McGill(1) financée par l'Association canadienne des automobilistes (CAA). Maintenant qu'on le sait, la Fondation CAA-Québec pourra le répéter et accentuer ses efforts de prévention, particulièrement auprès des adeptes qui en minimisent encore les conséquences!
Qui sont ces irréductibles? Une deuxième étude(2), celle-là soutenue par la Fondation CAA-Québec et pilotée par le Dr Jacques Bergeron de l'Université de Montréal, en a dressé un portrait type en faisant remplir des questionnaires à des consommateurs de cannabis détenant un permis de conduire. Les scientifiques ont demandé aux participants s'ils avaient déjà pris le volant après avoir consommé. Conclusion : ceux qui admettent avoir conduit « gelé » ont un profil bien différent des autres participants ayant déjà fumé, mais n'ayant jamais conduit avec les capacités affaiblies. Ceux qui reconnaissent avoir conduit sous l'effet du cannabis ont généralement :
- Une consommation plus importante, et ce, depuis un plus jeune âge;
- Des habitudes de conduite plus téméraires, dangereuses et risquées (vitesse, contraventions, etc.);
- Une tendance à être très influencés par leurs pairs en ce qui a trait aux comportements dangereux;
- Des amis qui, eux aussi, conduisent sous l'effet du « pot »;
- Plus d'émotions et de comportements associés à la conduite dangereuse (prise de risque, agressivité, colère et irritation);
- Une plus faible perception du risque lié au cannabis.
Conducteurs plus à risque d'accident même cinq heures après consommation
Et si l'étude de l'Université de Montréal s'est penchée sur les comportements caractéristiques des usagers à risque, les chercheurs de l'Université McGill, eux, se sont intéressés aux effets du cannabis sur les habiletés liées à la conduite. En effet, les chercheurs ont démontré, en menant une étude clinique utilisant un simulateur, qu'un conducteur est plus à risque d'être impliqué dans un accident de la route, même cinq heures après avoir consommé du cannabis.
Il s'agit du principal constat de cette étude qui a été conduite au Centre de médecine innovatrice de l'IR-CUSM sous la supervision du Dr Mark Ware(3), un des leaders canadiens en recherche sur le cannabis, et des Dres Nicol Korner-Bitensky et Isabelle Gélinas, chefs de file en recherches associées à la conduite automobile.
De leur propre aveu, la majorité des participants à l'étude ne se feraient pas confiance pour prendre le volant, même cinq heures après avoir consommé une petite dose de cannabis. Qui plus est, les tests sur simulateur de conduite leur donnent raison!
Preuves à l'appui, ça se corse sur la route!
Sous l'effet du cannabis, les participants de l'étude de McGill et de l'IR-CUSM ont démontré une certaine capacité à maintenir le cap, mais ils devenaient passablement moins doués pour réaliser des manœuvres plutôt courantes, voire cruciales, comme l'insertion entre deux véhicules, la traversée d'une intersection achalandée, l'évitement de piétons ou de cyclistes, etc. Après avoir consommé du cannabis, les conducteurs ont, pendant plusieurs heures :
- Un temps de réaction plus long;
- De la difficulté à porter attention à divers stimuli;
- De la difficulté à réaliser correctement une manœuvre pour la première fois.
Sans réflexes, sans jugement, sans concentration
« On peut penser qu'on est en plein contrôle pour conduire après avoir fumé un « joint », mais ce n'est pas le cas! C'est un peu comme conduire sans vos réflexes, votre jugement, votre concentration et sans savoir à quelle distance se trouve la voiture devant vous », ajoute Nicolas Tétreault, biochimiste clinique et membre de l'Ordre des chimistes du Québec.
Trop de gens nient l'évidence sur le « pot » au volant
« Tout le monde s'entend pour dire que l'alcool au volant, c'est dangereux. Mais pour le cannabis, un jeune conducteur sur cinq(4) et de nombreux consommateurs de tous âges nient l'évidence », regrette le directeur de la Fondation CAA-Québec, Marco Harrison.
En conclusion, « on se pense peut-être bien bon, mais conduire « gelé » ce n'est pas mieux que conduire "paqueté". Prévoyez un conducteur désigné, un retour en taxi ou, au pire, faites-vous livrer une bonne bouffe, mais de grâce, ne conduisez pas! », poursuit M. Harrison.
À propos de la Fondation CAA-Québec
Créée en 2008, la Fondation CAA-Québec a pour mission de contribuer à l'avancement du savoir en sécurité routière. Pour ce faire, elle réalise des recherches et agit comme ressource complémentaire aux spécialistes et organismes québécois actifs dans ce domaine. Rappelons que CAA-Québec, organisme à but non lucratif, assure la tranquillité d'esprit à chacun de ses membres en lui offrant des avantages, des produits et des services de haute qualité dans les domaines de l'automobile, du voyage, de l'habitation et de l'assurance.
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(1) |
Étude soutenue par la CAA menée par l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill et l'Université McGill sous la supervision du Dr Mark Ware auprès de conducteurs âgés de 18 à 24 ans qui ont consommé du cannabis au moins une fois au cours des 3 derniers mois. Ces derniers se sont soumis à différents tests, entre autres au moyen d'un simulateur de conduite, une heure, trois heures et cinq heures après avoir consommé par vaporisateur 100 mg (environ le tiers d'un « joint ») de fleur de cannabis à 13 % de THC. |
(2) |
Étude soutenue par la Fondation CAA-Québec menée par une équipe de chercheurs en psychologie de l'Université de Montréal sous la supervision du Dr Jacques Bergeron auprès de jeunes de 18 à 25 ans qui consomment du cannabis et qui détiennent un permis de conduire au moyen de questionnaires portant sur leur consommation de cannabis, leur comportement au volant et l'influence de leurs pairs. |
(3) |
Depuis le 1er juillet 2018, Mark Ware est un employé de Canopy Growth Corporation, un producteur canadien autorisé de cannabis médicinal. Depuis cette date, le Dr Ware ne participe plus à l'analyse des données de la présente étude. |
(4) |
Sondage pancanadien de la CAA, septembre 2016. |
SOURCE Fondation CAA-Québec
Marco Harrison, Cell. : 418 670-2622, [email protected]; Montréal, Annie Gauthier, 514 861-7111, poste 6260, Cell. : 514 717-4040, [email protected]; Québec, Pierre-Olivier Fortin, 418 624-2424, poste 6430, Cell. : 418 563-4590, [email protected]
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