La FPJQ demande de nouvelles règles sur l'information municipale
MONTRÉAL, le 11 nov. /CNW Telbec/ - Au moment où les scandales se multiplient dans la vie municipale et où l'information journalistique apparaît cruciale pour éclairer les citoyens, l'attitude de certains maires du Québec à l'égard des journalistes est un affront au droit du public à l'information.
C'est ce que révèle le mémoire que la FPJQ a rendu public aujourd'hui en conférence de presse. La Fédération demande en conséquence plusieurs changements législatifs pour faciliter le travail journalistique.
Sous le titre «De nouvelles règles pour une meilleure circulation de l'information municipale au Québec», le texte recense de nombreux cas où les journalistes sont entravés dans leur travail :
- Utilisation abusive de la Loi sur l'accès à l'information pour éviter de fournir par exemple des documents aussi manifestement publics que les procès-verbaux;
- Interdiction des caméras et magnétophones dans les assemblées du conseil et refus de diffusion sur le web ou à la télévision communautaire;
- Caucus des élus à huis clos où se prennent les vraies décisions et qui vident les séances publiques du conseil de toute substance;
- Intimidation. Des maires menacent des journalistes de leur faire perdre leur emploi s'ils font telle couverture;
- Attaques publiques pour saper la crédibilité des journalistes;
- Boycott de journalistes à qui des maires refusent de répondre pendant des mois;
- Menaces de poursuites judiciaires contre les journalistes et les médias;
- Mesures de représailles économiques comme le retrait des avis publics qui sont une source importante de financement publicitaire de plusieurs médias locaux ou régionaux;
Tout n'est cependant pas noir partout et bien des municipalités manifestent de l'ouverture à l'égard de l'information.
Néanmoins, la FPJQ veut mettre un terme à cette disparité qui fait que les électeurs de certaines villes sont moins bien informés à cause des décisions arbitraires de leurs élus.
La Fédération adresse donc une série de recommandations aux instances concernées dans le but de lever les irritants à la couverture municipale et de favoriser l'information des citoyens : ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire du Québec, Fédération québécoise des municipalités, Union des municipalités du Québec et Commission d'accès à l'information.
Il est notamment demandé :
- Que l'UMQ, la FMQ et la FPJQ élaborent un programme de formation sur le journalisme à l'intention des élus;
- Que soit permis l'enregistrement et la diffusion des débats des conseils dans leur totalité par les médias;
- Que la loi réglemente la tenue des caucus afin d'éviter que les séances du conseil soient vidées de leur contenu;
- Que l'ordre du jour des séances d'un conseil municipal, de même que tous les documents préparatoires remis aux élus, soient rendus publics 48 heures avant la tenue des séances;
- Que soit explicitement interdit de refuser de remettre sur le champ des documents publics comme les ordres du jour ou les procès-verbaux en obligeant les journalistes à faire une demande en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, et que des sanctions soient prévues en cas de dérogation;
- Que la Commission d'accès à l'information fasse enquête et produise un rapport sur la gestion des demandes d'accès à l'information dans les municipalités du Québec et évalue les mécanismes à mettre en place pour faciliter et dépolitiser le traitement des demandes. Que la voie de la divulgation automatique sur internet soit particulièrement prise en compte;
- Que le processus d'attribution des avis publics soit dépolitisé et soustrait à l'arbitraire.
La FPJQ recommande en outre à ses membres et à tous les journalistes de dénoncer publiquement les abus dont ils sont victimes de la part des élus et de manifester de la solidarité avec leurs collègues victimes de ces mauvais procédés.
Le mémoire est disponible à www.fpjq.org
Renseignements:
Brian Myles, président de la FPJQ, 514 262-2860
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