La Ville de Montréal, l'Agence métropolitaine de transport, le ministère des
Transports du Québec et la Société de transport de Montréal s'associent à
l'École Polytechnique de Montréal pour évaluer et mettre en œuvre la
durabilité en transport - Inauguration de la Chaire MOBILITÉ
MONTRÉAL, le 5 oct. /CNW Telbec/ - C'est ce matin, en présence de ses partenaires et de plusieurs invités du domaine des transports, que l'École Polytechnique de Montréal a inauguré la Chaire de recherche MOBILITÉ sur l'évaluation et la mise en œuvre de la durabilité en transport.
Prolongement de lignes de métro, mise en place de services d'autopartage et de vélos en libre-service, construction de ponts et de voies réservées aux autobus, sécurisation et réaménagement d'intersections et d'artères… Comment anticiper et évaluer les impacts de tels projets en tenant compte des besoins individuels et des enjeux collectifs de développement durable?
C'est pour répondre à cette grande question que la Ville de Montréal, l'Agence métropolitaine de transport (AMT), le ministère des Transports du Québec (MTQ) et la Société de transport de Montréal (STM) se sont associés à l'École Polytechnique de Montréal. Dirigée par Catherine Morency, professeure au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique, la Chaire MOBILITÉ se veut un lieu privilégié de recherche, d'expérimentation et de développement méthodologique pour soutenir l'évaluation de la contribution des projets, des politiques et des plans de transport au développement durable.
Pour mener à bien ses objectifs, la Chaire MOBILITÉ bénéficiera de subventions totalisant 875 000 $ réparties sur cinq ans. La Ville de Montréal, l'AMT et le MTQ investissent chacun 250 000 $, auxquels s'ajoute un appui de 125 000 $ de la STM.
Les travaux de Catherine Morency intègreront les nouvelles technologies et tenteront de valoriser les données qui en sont issues. Par exemple, les cartes Opus utilisées par les usagers du métro et des autobus permettront de connaître les points d'embarquement des passagers et d'estimer différents indicateurs de performance. La Chaire fera également des expérimentations en collaboration avec ses partenaires afin de mesurer les conditions de circulation sur le réseau autoroutier, à l'aide, par exemple, de capteurs Bluetooth ou des traces enregistrées par des GPS installés dans les véhicules de Communauto. Le tout, dans le plus strict respect de l'anonymat, assure la chercheuse.
« La mise en place de la Loi sur le développement durable et les préoccupations collectives à ce sujet amènent les décideurs à tenir compte de nombreux critères pour évaluer les choix en transport : l'environnement et l'aménagement du territoire, certes, mais également l'équité sociale, l'accessibilité, la sécurité des usagers, la santé publique et l'économie. Notre objectif est donc d'élaborer des indicateurs de mobilité rigoureux, objectifs et transparents qui permettront aux intervenants d'apprécier de manière quantitative les impacts des différents choix de transport et d'agir en conformité avec les visions actuelles de développement durable », explique Catherine Morency.
La nécessité de mesurer efficacement les contributions et les impacts des différentes solutions et stratégies de transport est, en effet, une préoccupation majeure dans le contexte actuel de la mise en œuvre du Plan de transport de la Ville de Montréal, du déploiement du Plan stratégique de développement du transport métropolitain de l'AMT et du Plan d'action de développement durable de la STM, ainsi que d'autres actions similaires des sociétés de transport de la région métropolitaine. En outre, le gouvernement du Québec a adopté la Stratégie gouvernementale de développement durable 2008-2013 qui touche directement le MTQ et qui exige l'élaboration de bilans périodiques sur sa mise en œuvre au moyen d'indicateurs pertinents. Ces différents plans et stratégies soulignent tous l'importance de faire l'adéquation entre les choix de transport et les principes du développement durable, d'où l'idée de créer une chaire de recherche qui travaillera de façon spécifique à la définition d'indicateurs de mobilité durable.
« Après la tenue, en 2008, d'une vaste consultation publique, la Ville de Montréal s'est dotée de son premier Plan de transport. Il y est question de mobilité durable, de respect de l'environnement, de sécurité, d'autobus performants et de transport actif comme la marche, le patin et le vélo. L'implantation des BIXI et l'ajout de 50 km de voies cyclables semblent d'heureuses initiatives, mais nous souhaitons en savoir plus. Nous avons donc décidé de nous associer à une institution universitaire et à des chercheurs qui développeront des indicateurs de performance, établiront des modèles de déplacements des personnes et proposeront aussi des méthodologies d'enquêtes du transport de marchandises en milieu urbain », souligne Claude Carette, directeur par intérim à la Direction des transports de la Ville de Montréal, qui, dès 2009, a proposé à Catherine Morency la création de la Chaire MOBILITÉ.
« De par sa mission, qui est d'accroître les services de transport collectif afin d'améliorer l'efficacité des déplacements des personnes dans la région métropolitaine de Montréal, l'AMT est fière de collaborer à la Chaire MOBILITÉ. Ce partenariat nous permet de mettre en commun nos expertises et nos outils afin de répondre aux besoins divers en matière de gestion des déplacements et de suivre l'évolution des besoins des populations en matière de transport. Les renseignements recueillis guideront ainsi l'AMT dans sa planification des transports à long terme », déclare Pierre-Luc Paquette, vice-président aux communications et marketing à l'Agence métropolitaine de transport (AMT).
« Outre un intérêt particulier du Ministère pour les possibilités de transfert des développements méthodologiques vers les autres régions métropolitaines québécoises, nous souhaitons, en collaboration avec la Chaire, rendre encore plus efficaces nos divers outils de modélisation. Cela devrait nous permettre notamment de mieux représenter les déplacements des personnes et des biens sur les réseaux de transport et ainsi de mieux évaluer les projets routiers et de transport collectif, leurs impacts environnementaux et les émissions de gaz à effet de serre », affirme Pierre Fernandez Galvan, directeur de la planification et de la coordination des ressources du ministère des Transports du Québec.
« Leader dans le domaine de la mobilité durable, la STM place le développement durable au cœur de sa mission et de sa planification stratégique. La STM a d'ailleurs présenté la mobilité durable comme le premier axe de son propre Plan d'action de développement durable. Les travaux de la Chaire MOBILITÉ viendront appuyer le suivi des actions de la STM à cet égard et lui permettront d'adapter ses outils de modélisation pour évaluer les projets d'amélioration de service en transport collectif », explique Jocelyn Grondines, directeur d'études à la Planification et développement des réseaux de la STM.
Formation d'une relève en mobilité durable
Autre apport à ne pas négliger, la Chaire MOBILITÉ formera au cours de son mandat de nombreux spécialistes dans le domaine de l'évaluation de la mobilité durable. Ces étudiants de maîtrise et de doctorat effectueront des stages au sein des quatre institutions partenaires et seront au fait des défis et enjeux auxquels ces organismes font face sur une base quotidienne. En contrepartie, les collaborations seront aussi profitables pour la formation continue des employés des organisations.
Réseau de collaborateurs au Québec et à l'international
La Chaire MOBILITÉ profitera de la collaboration continue de plusieurs chercheurs de Polytechnique intéressés par les transports, dont les professeurs Martin Trépanier (systèmes d'information, transport des marchandises), Nicolas Saunier (sécurité routière) et Bruno Agard (data mining). Elle comptera aussi des collaborateurs d'autres universités québécoises, dont le Pr Paul Lewis de l'Université de Montréal, et de nombreuses collaborations internationales : le Pr Antonio Paez de l'Université McMaster, le Pr Matthew Roorda de l'Université de Toronto, Patrick Bonnel de l'ENTPE de Lyon et Kostas Goulias de l'Université de Californie à Santa Barbara. Deux associés de recherche participeront sur une base continue aux travaux de la Chaire : Hubert Verreault, diplômé de Polytechnique, et Marie Demers, auteure du livre Pour une ville qui marche.
À propos de la Ville de Montréal
Métropole du Québec et première ville d'expression française en Amérique du Nord, la Ville de Montréal compte plus de 1,6 million de personnes, dont près du tiers sont des immigrants. Avec ses 5 600 km de réseau routier, 4 100 km de rues et 200 km d'autoroute, Montréal est la plaque tournante du Québec. Dans le cadre de son Plan de transport, la Ville de Montréal a mis en œuvre plusieurs projets qui ont obtenu des prix. D'abord, le Prix de réalisation en transports urbains durables de l'Association du transport du Canada (ATC) attribué pour deux initiatives montréalaises qui encouragent les modes de transport actif : Montréal, au rythme de la mobilité durable avec le déploiement du BIXI et l'implantation de 50 kilomètres de nouvelles voies cyclables en 2009. Toujours pour ces deux projets, la Ville de Montréal a aussi reçu en 2010 le Prix Environnement de l'Association québécoise du transport et des routes (AQTR). Auparavant, elle avait également remporté le Prix Environnement pour le projet À vélo au centre-ville de Montréal (2008) ainsi que le Prix Distinction, un prix hors catégorie remis aux auteurs du Plan de transport.
À propos de l'Agence métropolitaine de transport
L'Agence métropolitaine de transport (AMT) est une agence gouvernementale à vocation métropolitaine qui a pour mission d'accroître et de planifier les services de transport collectif afin d'améliorer l'efficacité des déplacements des personnes dans la région métropolitaine de Montréal. L'AMT exploite actuellement cinq lignes de train, 51 gares, 1 ligne d'autobus express métropolitain, 61 stationnements incitatifs, 16 terminus métropolitains et 85,2 km de voies réservées. L'achalandage annuel des trains de banlieue est de près de 16 millions de passagers, ce qui situe la grande région métropolitaine au sixième rang en Amérique du Nord.
À propos du ministère des Transports
Le ministère des Transports du Québec a pour mission d'assurer, sur tout le territoire, la mobilité durable des personnes et des marchandises par des systèmes de transport efficaces et sécuritaires qui contribuent au développement du Québec. Le Ministère agit comme un acteur de premier plan dans l'organisation des systèmes de transport au Québec. Il s'appuie sur une collaboration étroite avec ses partenaires pour optimiser les efforts de chacun dans un contexte de partage des responsabilités. Il s'engage à effectuer une gestion compétente, responsable et innovatrice des réseaux dont il a la responsabilité directe et il est soucieux d'offrir à la population des systèmes de transport modernes, sécuritaires et efficaces branchés sur le monde.
À propos de la Société de transport de Montréal
Entreprise publique de transport collectif, la STM est au cœur du développement économique de la région de Montréal et contribue à la qualité de vie des citoyens et au développement durable. Elle développe et exploite pour sa clientèle un réseau intégré. Elle assure avec courtoisie des déplacements fiables, rapides, sécuritaires et confortables. Ses clients, ses employés ainsi que ses partenaires institutionnels et commerciaux sont fiers d'y être associés, car elle est reconnue pour livrer des services de qualité à juste coût.
À propos de l'École Polytechnique de Montréal
Fondée en 1873, l'École Polytechnique de Montréal est l'un des plus importants établissements d'enseignement et de recherche en génie au Canada et elle occupe le premier rang au Québec par le nombre de ses étudiants et l'ampleur de ses activités de recherche. Avec plus de 36 000 diplômés, Polytechnique a formé 27 % des membres actuels de l'Ordre des ingénieurs du Québec. Polytechnique donne son enseignement dans 14 spécialités de l'ingénierie et compte 230 professeurs et plus de 6 700 étudiants. À son budget annuel de fonctionnement de plus de 100 millions de dollars s'ajoute des fonds d'opérations et d'infrastructures de recherche totalisant plus de 70 millions de dollars.
Renseignements:
Annie Touchette
Service des communications et du recrutement
École Polytechnique de Montréal
Tél. : 514 340-4711, poste 4415
Cell. : 514 231-8133
[email protected]
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