L'activité physique à faible intensité peut jouer un rôle clé dans la
réduction de la dépression et l'amélioration de la récupération chez les
patients d'AVC
QUÉBEC, le 7 juin /CNW Telbec/ - Ce n'est pas toujours nécessaire de transpirer à grosses gouttes pour récolter les bienfaits de l'activité physique. La recherche démontre que même un programme d'activité physique à faible intensité peut réduire les symptômes de dépression et améliorer les résultats de la physiothérapie lors de la récupération chez les patients d'AVC.
"Le pouvoir de l'activité physique d'améliorer le moral des patients d'AVC en récupération est plus fort que ce à quoi tout le monde s'attendait", a dit la chercheuse de la Fondation des maladies du cœur, Dre Jocelyn Harris, devant le Congrès canadien de l'AVC, organisé conjointement par le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, la Fondation des maladies du cœur et le Canadian Stroke Consortium.
Elle affirme que plusieurs survivants d'AVC ressentent des sentiments de dépression au cours des semaines et des mois qui suivent l'AVC, ce qui peut interférer avec leur processus de récupération. Ça pourrait en partie être attribuable au fait que la dépression peut provoquer un manque de motivation, une fatigue accrue et des troubles de concentration.
L'activité physique intense a un effet positif sur la réduction de la dépression chez la plupart des patients d'AVC. Mais chez certains patients subissant des traitements médicaux et aux prises avec des défis spéciaux, ces niveaux d'activité élevés sont hors d'atteinte, dit-elle.
"Plusieurs patients d'AVC ne pourraient jamais atteindre des seuils d'aérobie suffisamment élevés pour soulager leurs symptômes de dépression", dit Dre Harris, de l'Institut de réadaptation de Toronto.
Sans cette amélioration de leur condition physique, la dépression s'installe de façon perpétuelle et indésirable chez les patients d'AVC et leurs aidants.
Cette nouvelle étude démontre qu'il n'existe aucune raison pour ces patients de ne pas profiter des bienfaits de l'activité physique.
L'étude a suivi 103 patients en récupération d'AVC qui recevaient tous un traitement régulier et normal à l'hôpital.
Cinquante-trois d'entre eux, soit la moitié de ces patients, participaient à un programme expérimental supplémentaire pour la récupération des membres supérieurs appelé Graded Repetitive Arm Supplementary Program (GRASP), soit programme supplémentaire répétitif par palier pour les bras. Les cinquante autres patients poursuivaient leur traitement habituel.
Les patients du groupe GRASP consacraient 35 minutes de plus, quatre fois par semaine, à pratiquer des exercices à faible intensité pour les bras dans le cadre de leurs activités de réadaptation, comme verser de l'eau dans un verre, boutonner une chemise ou pratiquer des jeux de vitesse et d'adresse.
Les symptômes dépressifs étaient mesurés selon l'échelle CES-D d'évaluation de la dépression du Center for Epidemiology.
Le programme de traitement GRASP améliore la fonction du bras et de la main affectés par l'AVC de 33 pour cent en plus d'améliorer l'utilisation du bras et de la main par le patient. "Après quatre semaines, les patients du programme GRASP signalaient aussi moins de symptômes dépressifs et de meilleurs pointages de changement que ceux du groupe contrôle", selon Dre Harris. "Les patients de GRASP obtiennent tous de bien meilleurs résultats et leurs effets sont ressentis pendant jusqu'à cinq mois."
"La dépression et les symptômes dépressifs sont très fréquents après un AVC. La dépression peut être le résultat direct de dommages à une région du cerveau en plus du changement soudain de la capacité et des circonstances de la vie", dit la porte-parole de la Fondation des maladies du cœur, Dre Louise-Hélène Lebrun. "C'est important de savoir que la dépression peut être traitée. Un des facteurs important comme le mentionne cette étude est la perte progressive du conditionnement physique car après la réadaptation immédiate il n'y a plus de programme. Les patients et les aidants doivent mentionner les symptômes dépressifs et rechercher des traitements au cours des visites de suivi chez le neurologue, le spécialiste de médecine interne ou le médecin de famille." Les services de maintien de la condition après l'AVC doivent innover.
"Personne ne sait vraiment combien de patients éprouvent des symptômes de dépression après un AVC", dit Dre Harris. "Selon la littérature, les taux varient de 23 à 72 pour cent. C'est toute une différence."
Ces statistiques démontrent l'importance de planifier les besoins de la génération des baby boomers, qui s'apprête à entrer dans un stade où les risques d'AVC sont plus élevés, dit Dre Lebrun.
Dre Harris désire utiliser le programme GRASP hors du milieu hospitalier afin qu'il soit utilisé dans la collectivité.
"Nous devons donner plus de sens et de valeur à la vie des survivants d'AVC", dit le porte-parole du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, Dr Antoine Hakim. "Que ce soit par le jardinage, s'occuper des petits-enfants ou prendre une marche au parc, plusieurs intérêts peuvent améliorer l'humeur, soulager la dépression et améliorer la récupération des survivants d'AVC."
Les déclarations et les conclusions des auteurs des études sont uniquement celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position ou les politiques de la Fondation ou du RCCAC. La Fondation des maladies du cœur du Canada et le réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires ne font aucune représentation ni ne garantissent leur exactitude et leur fiabilité.
Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires (canadianstrokenetwork.ca) regroupe plus de 100 des meilleurs chercheurs et cliniciens de 24 universités qui collaborent sur divers aspects des AVC. Le Réseau, dont les bureaux se trouvent à l'Université d'Ottawa, comprend aussi des partenaires de l'industrie, du secteur bénévole et des gouvernements provinciaux et fédéral. Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, un des Centres nationaux d'excellence du Canada, s'efforce de réduire l'impact physique, social et économique des AVC sur la vie des Canadiens et des Canadiennes ainsi que sur l'ensemble de la société.
Organisme bénévole en santé, la Fondation des maladies du cœur (fmcoeur.ca) vise à éliminer les maladies du cœur et les AVC et à réduire leur impact par le développement de la recherche et de son utilisation, la promotion des modes de vie sains et la défense des intérêts.
Renseignements: ou pour céduler des entrevues, veuillez s'adresser à BUREAU DES MÉDIAS du CCAVC (7 et 8 juin) au (418) 649-5232; Ou Hémisphère Relations Publiques, Marie-José Bégin, (514) 994-0802, [email protected]; France Gaignard, (514) 616-7705; Renseignements sur le Congrès et inscription: www.strokecongress.ca; Après le 8 juin 2010, rejoindre: Jane-Diane Fraser, Fondation des maladies du cœur du Canada, (613) 569-4361, poste 273, [email protected]
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