Le FRAPRU craint que la lutte au déficit du gouvernement Harper ne laisse que
des miettes pour le logement social
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Front d'Action Populaire en Réaménagement Urbain (FRAPRU)28 févr, 2010, 10:00 ET
MONTRÉAL, le 28 févr. /CNW Telbec/ - À quelques jours du budget du ministre des Finances, Jim Flaherty, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dit craindre que la lutte au déficit qu'entamera le gouvernement conservateur de Stephen Harper ne réduise l'aide fédérale au logement social à une peau de chagrin.
Dans un discours prononcé le 15 janvier, le ministre Flaherty a confirmé que les mesures de stimulation de l'économie annoncées l'an dernier dans le Plan d'action économique du Canada, dont des investissements de 2 milliards $ en deux ans dans la rénovation et la construction de logements sociaux, se termineront bel et bien le 31 mars 2011. Le ministre a expliqué que "ces dépenses visent à stimuler l'économie, et non à financer des programmes à long terme". Il a ajouté qu'il "est très important que les dépenses cessent puisque nous devons rétablir l'équilibre budgétaire".
Or, selon le FRAPRU, la fin de ces investissements de 2 milliards $, dont 475 millions $ clairement destinés à la construction de nouveaux logements sociaux, ne laissera que des miettes pour la réalisation de logements destinés aux mal-logés, aux sans-abri et aux communautés autochtones. Après le 31 mars 2011, les seules sommes qui resteront disponibles et ce, pour encore trois ans, sont les 125 millions $ que le gouvernement fédéral consacre annuellement à l'échelle du Canada à l'Initiative de logement abordable.
Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, "alors que le Québec reçoit présentement 86 millions $ par année d'Ottawa pour la construction de nouveaux logements sociaux, cette somme tombera à moins de 29 millions $ à partir d'avril 2011, ce qui représente l'équivalent des subventions pour 433 logements dans le cadre du programme québécois AccèsLogis". Il qualifie cette contribution "de tout à fait ridicule, compte tenu que le gouvernement fédéral reconnaît lui-même que 260 700 ménages locataires ont des besoins pressants de logement au Québec et que ces chiffres datant de 2006 ne prennent même pas en compte les victimes de la crise économique dont les effets n'ont pas encore fini de se faire sentir".
Le FRAPRU réclame que le gouvernement Harper annonce d'ores et déjà son intention de remplacer son plan temporaire de stimulation de l'économie par un plan à long terme d'investissement de 2 milliards $ par année en logement social. Il ajoute qu'Ottawa pourrait notamment financer ce plan en récupérant une partie des surplus budgétaires de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Ces excédents non-utilisés se chiffrent présentement à 11 milliards $ et devraient, selon les prévisions de la SCHL, atteindre 16 milliards $ en 2013.
Le FRAPRU estime que de tels investissements permettraient au Canada de se conformer aux recommandations que lui ont adressées trois importantes instances de l'Organisation des Nations Unies (ONU) depuis 2006, soit le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Rapporteur spécial sur le droit au logement et plus récemment le Conseil des droits de l'homme.
Renseignements: François Saillant, (514) 919-2843
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