MONTRÉAL, le 23 juin 2021 /CNW Telbec/ - Au premier trimestre de 2021, le nombre de postes vacants a atteint 146 865 au Québec, en hausse de 18 455 (+14,4 %) par rapport au premier trimestre de 2020. Le taux de postes vacants, - un bon indicateur de la demande de travail non satisfaite, - s'est quant à lui accru de 0,8 point de pourcentage pour s'établir à 4,2 % au cours de cette même période, le plus haut taux enregistré depuis le début de la collecte de ces données en 2015. Il faut toutefois relativiser cette hausse puisqu'elle s'explique à la fois par l'augmentation du nombre de postes vacants (+14,4 %) et la baisse de l'emploi salarié (-6,2 %).
« Nous observons actuellement un phénomène particulier : à la fois une hausse des postes à pourvoir dans notre économie et une augmentation du nombre de chômeurs, analyse Mia Homsy, présidente-directrice générale de l'Institut du Québec (IDQ). Reste maintenant à savoir si ce déséquilibre va se cristalliser, si les travailleurs touchés par la pandémie retrouveront ou non un emploi dans les secteurs où la demande est plus forte. »
Loin d'être unique aux centres urbains, ce phénomène s'observe également en région. Ainsi, le nombre de postes vacants a augmenté de façon importante sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec (+107,3 %), dans Lanaudière (+53,0 %) et dans les Laurentides (+50,3 %). Par ailleurs, les plus hauts taux de postes vacants ont été enregistrés dans les régions de la Côte-Nord et Nord-du-Québec (6,1 %), de la Capitale-Nationale (4,8 %) et des Laurentides (4,7 %).
Trois industries ont particulièrement été touchées par la hausse des postes vacants :
- Le secteur des soins de santé et d'assistance sociale compte le plus grand nombre de postes vacants (25 325) et a enregistré la plus forte hausse (+5 900 postes vacants) en un an. C'est surtout dans les hôpitaux (9 650) et les établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes (6 305 postes notamment dans les CHSLD et les résidences privées pour ainés) que se concentrent les besoins.
- Le secteur de la fabrication suit de près avec 20 350 postes vacants, ce qui représente une hausse de 5 060 en un an. Le sous-secteur de la fabrication d'aliments compte à lui seul pour près d'un cinquième des postes vacants (19,3 %).
- La construction a connu également une forte hausse (+3 665) pour s'établir à 10 960 postes vacants. Le sous-secteur de la construction de bâtiments a enregistré la plus forte hausse (+1 945).
« Avec 2,4 chômeurs par poste vacant, le marché du travail québécois demeure extrêmement serré et ce, malgré la pandémie, constate Mia Homsy. Dans les soins de santé et assistance sociale, ce ratio s'établit à 0,6, ce qui signifie qu'il y a moins de personnes disponibles pour travailler que de postes à pouvoir. Malgré tout, ce secteur a tout même connu une croissance de 5,6 % d'emplois en un an, fort probablement grâce à une mobilité intersectorielle accrue et à de la formation ».
Les secteurs de la fabrication (1,8) et de la construction (2,3) comptent également moins de chômeurs par poste vacant que la moyenne québécoise (2,4) mais d'autres enjeux de mobilité de la main-d'œuvre pourraient être en cause, notamment la question des salaires. Le salaire horaire offert en moyenne pour les postes vacants en fabrication s'élève à 17,85 $, soit 4,35 $ de moins de l'heure que la moyenne provinciale des postes à pourvoir. Des rigidités, notamment institutionnelles, pourraient être en cause.
Au fur et à mesure que la vaccination progresse et que le Québec émergera de la troisième vague de la pandémie, il sera primordial de continuer à suivre la progression des postes vacants. Avec les assouplissements en vigueur, des secteurs comme la restauration et l'hébergement ou encore les arts et la culture connaitront fort probablement une hausse du nombre de postes vacants. Reste à savoir maintenant si les travailleurs davantage touchés par la pandémie retourneront en grand nombre sur le marché du travail.
Pour en savoir plus
Téléchargez la note d'analyse Augmentation du nombre des postes vacants et des chômeurs, un déséquilibre temporaire ou permanent? - Données de l'Enquête sur les postes vacants et les salaires - 1er trimestre 2021
À propos de l'Institut du Québec
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SOURCE Institut du Quebec
Source: Liette D'Amours, Responsable des relations avec les médias, 514 649-2347, [email protected]
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