Le projet de loi Moreau engendrera des impacts catastrophiques évalués à près de 75 000 $ pour un lieutenant pompier de Montréal
MONTRÉAL, le 9 juill. 2014 /CNW Telbec/ - C'est le cumul des impacts du projet de Loi Moreau sur les déficits des régimes de retraite des pompiers montréalais qui engendrera des pertes économiques catastrophiques à vie pour les pompiers montréalais ; des pertes qui pourraient avoisiner la somme de 75 000 $ pour un pompier de 30 ans de service, bénéficiant du grade de lieutenant !
C'est la conclusion à laquelle en est arrivée aujourd'hui l'Association des pompiers de Montréal qui appuie son évaluation sur les données actuarielles produites par ses consultants experts, la firme Services actuariels SAI de Montréal. C'est ce qu'a fait savoir aujourd'hui, le président de l'Association des pompiers de Montréal, Ronald Martin, qui a qualifié cette situation d'inacceptable, d'anti-démocratique et d'assassine pour l'ensemble des travailleurs du monde municipal, et pour les pompiers montréalais en particulier.
Si le projet de loi 3 du ministre Moreau devait être adopté dans sa forme actuelle, la cotisation salariale moyenne d'un pompier, pour ce qu'il est convenu d'appeler le service courant, augmentera de près de 3% pour s'établir à 9,1 % des salaires, a dit monsieur Martin, en décortiquant un à un les champs du régime de retraite dans lesquels ces impacts se feront le plus sentir. Au seul chapitre du service courant, l'impact est évalué à 2 203 $ par année. À cela pourrait s'ajouter une cotisation nouvelle dite de stabilisation, de l'ordre de 0,9 %, qui pourrait générer un déboursé annuel supplémentaire de 758 $ pour le même lieutenant. En tenant compte du fait que la valeur totale du service courant sera limitée à 18,2 % des salaires, plus 1,8 % pour le fonds de stabilisation, il y aura donc en bout de piste une diminution de 8,8 % de la valeur du régime sur le service courant, en assimilant que le coût du service courant est présentement d'environ 27 % des salaires. Cela signifie que les pompiers paieront plus pour un régime qui aura une valeur moindre, et cette diminution de valeur équivaudra à 7 189 $ pour le même pompier. « Le total des impacts pour le service courant s'établirait donc à 10 150 $ pour un lieutenant » a dit le président de l'Association des pompiers de Montréal qui a vivement déploré que le massacre ne s'arrêterait pas là.
PIRE ENCORE POUR LE SERVICE PASSÉ
Avec un ratio de capitalisation d'environ 85 %, compte tenu du rendement de la caisse et du changement de la table de mortalité, les travailleurs actifs auront à assumer une réduction moyenne de 7,5 % sur les prestations pour le service antérieur au 1er janvier 2014 ; ce qui représenterait une coupure unique de 28 % des salaires qui globalement se soldera à 43,3M $ sur une masse salariale évaluée à 156,3M $, selon l'évaluation actuarielle de l'année 2010.
Au total, si ce ratio devait demeurer le même en date du 31 décembre 2013, soit 85%, les coupures seraient dramatiques pour un pompier de 30 ans de service, en raison de l'âge et de l'ancienneté de service beaucoup plus importante : pour un lieutenant, cela pourrait représenter une perte de 75 000 $
« Dans l'ensemble, l'effet pernicieux des impacts reliés au projet de loi Moreau donnerait naissance à une coupure initiale moyenne du régime d'une valeur de 23 000 $ par pompier, sans compter une coupure supplémentaire de 10 000 $, par année, liée au service courant pour la suite des choses » : ce que les pompiers n'accepteront jamais, d'enchaîner monsieur Martin qui a réitéré que les 2400 pompiers de Montréal se battront jusqu'à la dernière de leurs forces pour éviter qu'une telle aberration ne devienne réalité.
Dans la foulée, le président de l'APM a pointé du doigt le régime de retraite des élus municipaux à propos duquel le duo Labeaume-Coderre a dit qu'il serait, comme tout le monde, soumis au partage de la cotisation, à raison de 50-50. « Les deux ont par contre bizarrement omis de parler du plafonnement de leur régime et d'une potentielle coupure de l'indexation des rentes aux élus dont les pauvres contribuables écopent, pour employer une formule chère aux deux élus » a poursuivi monsieur Martin.
Le président de l'Association des pompiers de Montréal a enfin conclu en rappelant que l'APM, à l'instar de la Coalition des syndicats de la fonction publique municipale, avait de solutions réalistes et rationnelles à proposer et à débattre en négociations ; car, seuls le respect des conventions collectives signées et la négociation d'égal à égal pourront contribuer à dénouer cette crise sociale annoncée sans précédent.
SOURCE : Association des pompiers de Montréal
Source : Ronald Martin, président, Association des pompiers de Montréal; Info : Alexandre Dumas, Cohn&Wolfe, 514-898-4636 (cellulaire), 514-845-7068 (ligne directe), [email protected]
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