Le système de paye Phénix a neuf ans : la débâcle de plusieurs milliards de dollars English
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Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC)27 févr, 2025, 08:45 ET
OTTAWA, ON, le 27 févr. 2025 /CNW/ - Depuis neuf ans, le système de paye Phénix sert de triste exemple des coûts réels de la sous-traitance de services gouvernementaux essentiels. Ce qui a commencé par un contrat de 5,8 millions de dollars avec IBM a désormais grimpé à plus de 650 millions de dollars, après plus de 50 avenants contractuels, tout en échouant à assurer sa fonction première : rémunérer les fonctionnaires correctement et à temps.
« L'obsession du gouvernement pour l'externalisation a créé une spirale infernale de défaillances, déplore Sean O'Reilly, président de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC). Après avoir englouti des centaines de millions dans IBM pour Phénix, nous assistons à une répétition de l'histoire avec 289 millions de dollars supplémentaires investis dans l'initiative ProGen, dont 171 millions versés à Dayforce pour une énième plateforme sur mesure.
Entre-temps, près de 300 000 transactions salariales sont en attente de traitement, poursuit-il. Les deux tiers de ces demandes d'intervention remontent à plus d'un an. Où est le rapport qualité-prix dont parle le gouvernement? Il ne fait que jeter de l'argent par les fenêtres. »
Les coûts exorbitants ne se limitent pas aux contrats directs. Le budget de 2024 prévoit 135 millions de dollars supplémentaires pour améliorer les RH et le système de paye de la nouvelle génération. Cela s'ajoute aux 517 millions de dollars alloués en 2023 et aux 521 millions en 2024, uniquement pour maintenir les effectifs du Centre des services de paye afin de traiter les arriérés persistants. Le gouvernement a également dépensé des millions de dollars supplémentaires pour des consultant•es, dont 27,7 millions à McKinsey pour « aider à améliorer » un système fondamentalement défaillant.
« Les fonctionnaires assurent des services essentiels sur lesquels les Canadiennes et Canadiens comptent tous les jours; or depuis neuf ans, ces employé•es doivent se battre pour recevoir leur salaire de base, souligne Nathan Prier, président de l'ACEP. Dès le départ, nous avons lancé une mise en garde contre les risques de l'externalisation d'un système aussi crucial. La course au rabais a maintenant coûté à la population canadienne plus de 3,5 milliards de dollars, et la facture continue de grimper. Nous leur avons vivement demandé de nous consulter et insisté sur l'importance de préserver l'expertise interne. Au lieu de cela, le gouvernement a supprimé 1 200 postes de conseillères et conseillers en rémunération chevronnés et les a remplacés par 550 postes dans un endroit centralisé.
Les résultats parlent d'eux-mêmes, ajoute-t-il. Trente pour cent des fonctionnaires continuent d'être victimes d'erreurs dans leur rémunération de base, et des milliers attendent des années avant que les promotions, les mutations et les prestations de retraite ne soient traitées correctement. Il est grand temps de renouveler l'entente de dédommagement pour indemniser nos membres, une promesse du Conseil du Trésor qui tarde à se concrétiser. »
Le système de paye Phénix illustre les conséquences de la priorité donnée par le gouvernement à la sous-traitance au détriment de l'investissement dans son propre personnel. Les fonctionnaires possèdent une expertise, un dévouement et une compréhension des opérations gouvernementales complexes que les entrepreneurs externes ne peuvent tout simplement pas égaler. Après neuf ans et des milliards de fonds publics gaspillés, il est temps que le gouvernement reconnaisse que pour que les services publics soient robustes, il doit investir dans ses fonctionnaires, et non dans une interminable succession de contrats externes coûteux et inefficaces.
À propos de l'ACEP
Avec plus de 25 000 membres, l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP) est l'un des plus grands syndicats du secteur public fédéral. Il défend les intérêts des fonctionnaires membres des groupes Économique et services de sciences sociales (EC) et Traduction (TR), ainsi que des membres du personnel de la Bibliothèque du Parlement (BdP) et du Bureau du directeur parlementaire du budget (BDPB) et des membres civils de la GRC (groupes ESS et TRL).
À propos de l'IPFPC
L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) a été fondé en 1920. Comptant plus de 70 000 membres, il est le plus grand syndicat au Canada représentant les scientifiques et professionnels œuvrant au sein de la fonction publique fédérale et de certaines administrations provinciales et territoriales.
SOURCE Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC)
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Source : L'Association canadienne des employés professionnel (ACEP), [email protected]; L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), [email protected]
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