Légalisation du cannabis : les mesures proposées par le gouvernement du Québec protègeront adéquatement la santé de la population, selon le CQTS
MONTRÉAL, le 16 nov. 2017 /CNW Telbec/ - Le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) se réjouit des mesures législatives déposées aujourd'hui à l'Assemblée nationale du Québec qui visent à encadrer la légalisation du cannabis. Le CQTS apprécie notamment que le projet de loi 157 souhaite interdire de fumer du cannabis dans les mêmes lieux qui s'appliquent à la consommation de tabac, limiter au départ le nombre de points de vente de cannabis et empêcher la culture de cannabis à domicile.
« Ces mesures sont particulièrement importantes pour diminuer le risque que représente la légalisation du cannabis auprès des jeunes, des jeunes adultes et des fumeurs de tabac, puisque l'on retrouve de trois à quatre fois plus de consommateurs de cannabis chez les fumeurs de tabac que chez les non-fumeurs », affirme Marc Drolet, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé. « L'engagement du gouvernement de créer le Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis et d'y allouer un financement adéquat sera d'une grande utilité pour restreindre, notamment chez les fumeurs, les effets négatifs que pourrait engendrer la légalisation du cannabis », ajoute M. Drolet.
Un enjeu très préoccupant lié à la consommation du tabac
Le cannabis est la drogue illégale la plus consommée par les Québécois : 15 % de la population de 15 ans et plus, de même que 38 % des 15-24 ans en fument au cours d'une année selon les plus récentes données. Les liens étroits entre la consommation de cannabis et de tabac sont très préoccupants. Tout comme le tabac, le cannabis est un produit fumé et les fumeurs de cannabis ajoutent régulièrement du tabac dans leurs joints. Les fumeurs de tabac et de cannabis sont ainsi plus portés à consommer l'une et l'autre de ces substances. Au Québec, 30 % des fumeurs réguliers de cigarettes et 40 % des fumeurs occasionnels consomment du cannabis, alors que cette proportion est de 10 % chez les non-fumeurs de tabac. De plus, une enquête réalisée en 2013 auprès des élèves québécois du secondaire démontrait que 23 % d'entre eux avaient consommé du cannabis au cours des 12 mois précédents, soit presque un jeune sur quatre. Des recherches plus approfondies pourraient établir que, chez les jeunes, le cannabis est fumé autant que le tabac, sinon plus1.
Dans la perspective où le gouvernement du Québec doit tout faire pour légaliser la consommation du cannabis sans la banaliser, il aurait été préférable, en terme de santé publique, que le projet de loi établisse à 21 ans plutôt que 18 ans l'âge minimum requis pour acheter cette drogue étant donné les risques d'affecter la santé mentale des jeunes adultes. Cela aurait donné un message plus clair à la population sur les dangers pour la santé que représente la consommation de cannabis. Dans le contexte de l'adoption du prochain Plan québécois de lutte contre le tabagisme, l'âge légal pour acheter du tabac aurait pu être fixé à 21 ans de manière à s'harmoniser à la réglementation sur le cannabis et réduire les effets du tabagisme chez les plus jeunes.
S'inspirer des leçons apprises dans la lutte contre le tabagisme
Le CQTS croit que les leçons apprises dans la lutte contre le tabagisme peuvent bénéficier à la lutte contre le cannabisme et que la société a tout avantage à profiter de ce savoir-faire. L'organisme souhaite que les gouvernements du Canada et du Québec, de même que l'ensemble des intervenants concernés par cet enjeu, priorisent la santé et la sécurité de la population en accordant une attention particulière aux enfants, adolescents et jeunes adultes pour les empêcher de consommer du cannabis ou retarder le plus possible ce comportement à risques. Une telle mobilisation est urgente et le CQTS souhaite jouer un rôle actif pour prévenir et réduire les méfaits liés à la consommation de cannabis, en collaboration avec les instances gouvernementales et principaux acteurs concernés.
À propos du Conseil québécois sur le tabac et la santé
Vers un Québec sans tabac est la mission du Conseil québécois sur le tabac et la santé qui mobilise, depuis 41 ans, les intervenants de divers milieux afin de réduire, prévenir et protéger la population des méfaits liés à la consommation de tabac au Québec. Cet organisme à but non lucratif coordonne des programmes d'abandon du tabagisme, de prévention en milieu scolaire et communautaire, ainsi que des campagnes sociétales de promotion de la santé, dont la Semaine pour un Québec sans tabac. Le CQTS est aussi le requérant d'une action collective intentée au nom de 100 000 victimes québécoises du tabac contre trois cigarettiers canadiens.
Plus de renseignements sur cet organisme et sur les enjeux de la lutte contre le tabagisme sont disponibles sur le portail Quebecsanstabac.ca.
M. Marc Drolet, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé est disponible pour entrevue.
1 D'autres données sur l'enjeu social de la légalisation du cannabis et ses effets sur la santé sont présentées dans le document suivant préparé par notre organisme : Mémoire soumis au gouvernement du Québec aux fins de la Consultation régionale sur l'encadrement du cannabis (Montréal), août 2017
SOURCE Conseil québécois sur le tabac et la santé
Claire Harvey, relations médias, Cell. : 514 912-8454, C : [email protected]
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