Les agences gouvernementales québécoises sont-elles performantes ?
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HEC Montréal - Centre sur la productivité et la prospérité12 avr, 2012, 08:30 ET
MONTRÉAL, le 12 avril 2012 /CNW Telbec/ - Les nouvelles mesures de décentralisation adoptées par le gouvernement du Québec au début des années 2000 semblent porter leurs fruits, révèle une étude sur la performance des agences gouvernementales québécoises réalisée par le Centre sur la productivité et la prospérité. « En prenant ce virage, les agences ont augmenté leur productivité de 2,9 % en moyenne au cours de la dernière décennie », déclare Claude Laurin, coauteur de l'étude et professeur titulaire à HEC Montréal.
Rappelons qu'en 2000, le gouvernement du Québec a implanté de nouvelles pratiques de gestion axées sur les résultats, afin d'améliorer l'efficience de certaines de ses agences. Inspirées du secteur privé, ces mesures contraignent depuis les agences à élaborer des plans stratégiques et des plans annuels de gestion des dépenses, et à identifier des indicateurs pour faciliter la reddition de comptes. Les directeurs d'agence sont également tenus de présenter aux parlementaires un rapport annuel faisant état du degré d'atteinte de leurs objectifs en lien avec leurs plans stratégiques.
En contrepartie, ces organisations pouvaient bénéficier d'une plus grande autonomie, certaines ayant même la liberté de gérer les surplus budgétaires et la main-d'œuvre. Au moment de l'étude, 23 organismes, qui œuvraient aussi bien dans la collection des taxes et des impôts non payés que dans la gestion des prêts et bourses destinés aux étudiants, avaient déjà obtenu le statut d'agence gouvernementale décentralisée. Pour les fins de cette étude, les rapports annuels de treize agences décentralisées ont été analysés, afin de dresser le tableau le plus complet possible de leur performance.
« Les résultats de ces réformes sont positifs, observe Claude Laurin. Une très forte proportion des agences ont enregistré une progression de leurs revenus, de leurs extrants et de leur productivité au cours des dix dernières années, preuve que la décentralisation peut influer positivement sur la performance. »
Des performances variables
Deux agences se sont particulièrement démarquées en améliorant considérablement leur performance à l'égard de tous les aspects sur lesquels a porté l'étude. Ainsi, le Bureau des infractions et amendes et le Centre de perception fiscale ont vu leur productivité augmenter de 3,39 et 2,82 % respectivement depuis 2000, en plus d'accroître leurs revenus et de diminuer leur coût moyen.
À l'opposé, le taux de productivité de l'Aide financière aux études a chuté de près de 5 % depuis la création de cette agence. Ainsi, le nombre de demandes de prêts et bourses traitées a diminué de 0,30 %, alors que le nombre d'employés à temps plein a crû de 6,62 %. En outre, la baisse de la satisfaction de la clientèle s'est accompagnée d'une augmentation des délais et d'une forte baisse de la formation des employés.
« Bien que la grande majorité des directeurs d'agence aient entériné nos conclusions, ils demeurent cependant critiques quant au degré d'autonomie dont ils disposent pour gérer leur organisation, souligne le chercheur. Certains déplorent que leur marge de manœuvre s'amenuise de plus en plus. À ce compte-là, il nous apparaît difficile de générer des gains s'ils n'ont pas les coudées franches dans des champs d'intervention aussi importants que la gestion des ressources humaines, par exemple. »
Dans l'ensemble, les constats que l'on peut tirer de cette étude sont encourageants. « En conséquence, nous recommandons au gouvernement du Québec de persister dans les efforts qu'il déploie pour implanter un mode de gestion axé sur les résultats et d'étendre à d'autres organisations publiques québécoises le modèle des agences analysées dans le cadre de cette étude », conclut Claude Laurin.
Pour en savoir plus :
- Téléchargez l'étude « Gestion axée sur les résultats et performance des agences gouvernementales québécoises », de Claude Laurin et Marie-Ève Quenneville;
- Consultez le communiqué de presse (version anglaise).
À propos du Centre sur la productivité et la prospérité
Créé en 2009, le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal mène une double mission. Il se consacre d'abord à la recherche sur la productivité et la prospérité en ayant comme principaux sujets d'étude le Québec et le Canada. Ensuite, il veille à faire connaître les résultats obtenus en organisant des activités de transfert, de vulgarisation et, ultimement, d'éducation. Pour en apprendre davantage sur le Centre, visitez le www.hec.ca/cpp.
Source :
Liette D'Amours
Responsable des relations médias
Tél. : 514 649-2347
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