Les Canadiens ont beaucoup plus de difficulté à quitter leur première maison, selon la Banque CIBC
Le fait que le prix des maisons plus chères augmente beaucoup plus rapidement limite la capacité des Canadiens à acquérir une résidence de catégorie supérieure
TORONTO, le 8 sept. 2014 /CNW/ - Bien que la hausse moyenne du prix des maisons au Canada ait été de 5 % en 2014, un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC conclut que le prix des résidences de valeur intermédiaire et élevée augmente beaucoup plus rapidement que celui des maisons à prix plus abordables, une situation qui fait en sorte qu'il est de plus en plus difficile pour beaucoup de Canadiens de quitter leur première maison pour acheter une résidence de catégorie supérieure.
« La valeur des propriétés plus grandes et plus chères augmente de façon nettement plus rapide que celle des résidences moins coûteuses, ce qui élargit le fossé existant entre la première maison et la résidence de rêve », explique Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la Banque CIBC. « Peu importe la valeur initiale de la première propriété et l'appréciation qu'elle a connue, l'objectif que constitue l'achat d'une maison de catégorie supérieure devient de plus en plus inaccessible. »
M. Tal souligne que, par le passé, le parcours suivi par la plupart des Canadiens correspondait à un scénario bien connu. « Obtenir un diplôme d'études, décrocher un premier emploi, se marier, acheter une première maison, fonder une famille et, après un certain nombre d'années, déménager dans une résidence plus grande pour loger une famille de plus en plus nombreuse. »
« Cependant, on reconnaît à de nombreux signes que ce cycle qui a dominé le marché de l'habitation au Canada pendant des décennies est en train de se briser », fait-il remarquer.
Selon le rapport, à Toronto, le prix des maisons valant de 300 000 $ à 500 000 $ a augmenté en moyenne de 28 % entre le premier trimestre de 2010 et le premier trimestre de 2014. Toutefois, le prix des résidences dont la valeur s'établit entre 800 000 $ et 1 200 000 $ a bondi de plus de 40 %, et celui des propriétés valant de 1 200 000 $ à 1 600 000 $ a progressé de plus de 50 % au cours de la même période.
Ainsi, un ménage ayant déboursé 500 000 $ pour acquérir une maison en 2010 a vu la valeur de sa propriété atteindre environ 640 000 $, soit une coquette appréciation de 140 000 $. Le problème est que le prix de la résidence de 800 000 $ dans laquelle il souhaite emménager a bondi de plus de 300 000 $ et s'établit maintenant à 1,12 million de dollars. La situation est similaire dans les autres agglomérations urbaines, dont Ottawa, Calgary et Edmonton, où le prix des résidences de catégorie supérieure a progressé beaucoup plus rapidement que celui des maisons pour accédant à la propriété.
Le gouffre est encore plus imposant à Vancouver, où le prix des maisons est le plus élevé au pays. Le prix des résidences qui se vendaient entre 500 000 $ et 800 000 $ n'a augmenté que de quelques points de pourcentage, alors que celui des maisons évaluées à 1,1 million de dollars et plus a bondi de près de 18 %. L'écart de prix entre ces propriétés s'est agrandi de presque 200 000 $ au cours des quatre dernières années.
M. Tal fait remarquer que, malgré un volume de transactions s'établissant entre 35 000 et 40 000 unités par mois depuis 2010, l'activité sur le marché de la revente au Canada est loin d'être stable. « Cette apparente stabilité cache une réalité plus complexe », explique-t-il. « Les ventes de résidences à prix abordable et moyen ont considérablement reculé depuis 2010. On observe une légère augmentation des ventes de maisons de valeur intermédiaire et élevée, et une progression rapide dans la catégorie supérieure du marché. »
« La faiblesse des ventes dans la catégorie des maisons individuelles à prix abordable et moyen est avant tout une question d'accessibilité. De concert avec la hausse des prix, le resserrement des règles sur le financement hypothécaire, en général, et la réduction de 40 années à 25 années de la période d'amortissement des prêts hypothécaires à ratio élevé, en particulier, ont contribué à exclure de nombreux acheteurs de première maison d'un segment du marché dont ils dominent l'activité. »
M. Tal constate que le pourcentage de Canadiens âgés de 25 ans à 35 ans (acheteurs d'une première maison) qui sont propriétaires a chuté, passant de 55 % en 2012 à 50 % actuellement. Le pourcentage de propriétaires parmi les personnes de plus de 35 ans est demeuré stable.
De grandes différences existent également entre les marchés, l'augmentation des ventes et des prix étant de plus en plus liée au niveau d'activité dans les grandes villes canadiennes où le coût de la vie est élevé. Inversement, les prix ont chuté à Saint John, à Québec et à Victoria au cours de la dernière année et, en général, plus d'un cinquième des ventes sont maintenant réalisées dans les villes où la hausse des prix est inférieure au taux d'inflation actuel.
Dans beaucoup de grandes villes canadiennes, les propriétaires qui n'ont pas les moyens d'acheter une résidence plus grande, ou qui refusent de se livrer à la surenchère, sont de plus en plus nombreux à prendre conscience qu'ils devront rester plus longtemps que prévu dans leur première maison. « Les possibilités d'acquisitions d'une maison de catégorie supérieure étant limitées, il n'est pas surprenant que nombre de Canadiens choisissent de rénover leur maison actuelle », mentionne M. Tal.
« Au cours des cinq dernières années, les dépenses consacrées aux rénovations domiciliaires ont représenté en moyenne près de 46 % de l'investissement résidentiel total, ce qui représente, et de loin, la proportion la plus importante jamais enregistrée. Les activités de rénovation demeureront robustes et pourraient, en fait, s'accélérer dans les prochaines années. »
Comme l'affirme M. Tal, même si la valeur des propriétés subit l'épreuve d'une hausse des taux d'intérêt, l'asymétrie du marché, le rôle stabilisateur des copropriétés dans les grands centres urbains, lesquelles représentent une solution plus abordable que les maisons individuelles, et les contraintes importantes quant à la disponibilité des terrains sont autant de facteurs qui devraient limiter les dégâts.
On peut consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2014-0908.pdf.
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SOURCE : Banque CIBC
Kevin Dove, chef, Communications externes, 416 980-8835, [email protected]
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