Les exportations du secteur manufacturier se portent « mieux qu'on le laisse entendre », mais le redressement du PIB et de l'emploi tarde : Banque CIBC
Les effets multiplicateurs positifs brillent par leur absence étant donné l'écart entre la tenue des exportations et leurs répercussions économiques
TORONTO, le 28 sept. 2016 /CNW/ - Le volume des exportations du secteur manufacturier canadien a grimpé de 12 % depuis 2012, mais cette hausse ne s'est pas encore répercutée sur la croissance du PIB et de l'emploi, révèle un nouveau rapport de Marchés des capitaux CIBC.
« Les entreprises manufacturières canadiennes ont mieux réagi qu'on le laisse entendre à la demande mondiale et aux fluctuations du change au cours des dernières années », affirme Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, CIBC, et auteur du rapport, En attente du multiplicateur d'exportations. « Le réel écart réside dans l'incapacité des fabricants à transformer ces gains au chapitre des exportations en gains sur les plans du PIB et de l'emploi. »
Depuis 2012, alors que le huard quittait la parité et amorçait son repli, les sous-secteurs influencés par le change, comme ceux des aéronefs, des plastiques et des produits médicinaux et pharmaceutiques, ont vu le volume de leurs exportations augmenter nettement plus rapidement que les secteurs moins sensibles aux fluctuations de change. Pourtant, ce sont les sous-secteurs influencés par le change qui sont restés à la traîne en ce qui concerne la croissance du PIB et de l'emploi.
« Ce comportement inhabituel donne à penser que malgré l'amélioration relative des coûts de la main-d'œuvre découlant de l'affaiblissement de la monnaie, les sous-secteurs à prédominance de main-d'œuvre ne peuvent pas être le principal moteur de la croissance du secteur manufacturier à court terme », explique M. Tal. « Les sous-secteurs à forte intensité de capital doivent s'y mettre aussi. »
Selon le rapport, après avoir sensiblement reculé pendant la récession, les fabricants à forte intensité de capital au Canada accusent toujours un manque à gagner de 10 % par rapport aux niveaux d'avant la récession, et ils affichent un retard de rendement sur les sous-secteurs à prédominance de main-d'œuvre. Par ailleurs, les fabricants à forte intensité de capital au Canada affichent un net retard de rendement sur leurs homologues aux États-Unis, où la production surpasse maintenant de 12 % les niveaux d'avant la récession.
En revanche, les fabricants à prédominance de main-d'œuvre aux États-Unis et au Canada se sont comportés de manière semblable, si ce n'est de l'avance des États-Unis au chapitre de la productivité de la main-d'œuvre, indique le rapport.
Malgré le ralentissement récent, la productivité de la main-d'œuvre a augmenté en moyenne de 2,6 % par année depuis 2006, ce qui correspond à plus de deux fois les gains de productivité des fabricants canadiens », fait remarquer M. Tal.
Le principal avantage d'un huard plus faible devrait être d'abaisser le coût relatif de la main-d'œuvre, tandis que le coût des biens d'équipement augmente. Cependant, M. Tal affirme que les entreprises ne réagissent pas comme on pourrait s'y attendre en substituant la main-d'œuvre aux biens d'équipement.
En parallèle avec la hausse des coûts en capital, les prix de l'énergie ont eu tendance à diminuer pour les fabricants canadiens, mais pour de nombreux sous-secteurs, ce facteur n'a pas aidé non plus. « Sur le plan des marges, cela peut être bénéfique, mais ces marges sont si serrées », explique M. Tal. « L'énergie compte pour seulement 2,5 % du coût total, en baisse par rapport à 2,9 % au début de la décennie. »
M. Tal affirme que l'écart entre le rendement des exportations et les autres indicateurs économiques réels dans le secteur manufacturier canadien reflète peut-être la capacité limitée des sous-secteurs à prédominance de main-d'œuvre à faire tout le travail.
« La transition vers des activités à intensité de capital plus élevée sera contenue par la hausse des coûts des biens d'équipement », dit-il. « La rotation s'en vient, mais elle pourrait se faire attendre encore plus longtemps qu'on le croit en ce moment. »
Banque CIBC
La Banque CIBC est une importante institution financière canadienne d'envergure mondiale qui compte 11 millions de clients, tant des particuliers que des entreprises. Elle est composée de trois principales unités d'exploitation, Services bancaires de détail et Services bancaires aux entreprises, Gestion des avoirs et Marchés des capitaux. Marchés des capitaux CIBC offre des produits et des services intégrés de réseau mondial, des services consultatifs en placement, des services financiers aux entreprises, ainsi que des services de recherche de premier plan aux grandes entreprises, aux gouvernements et à des clients institutionnels à l'échelle mondiale. Visitez le site www.cibccm.com/francais pour obtenir plus de renseignements sur la Banque CIBC et Marchés des capitaux CIBC. Les communiqués de la Banque CIBC peuvent être consultés à l'adresse www.cibc.com/ca/media-centre/index-fr.html.
SOURCE Banque Canadienne Impériale de Commerce
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés des capitaux CIBC, 416 956-3698 ou [email protected], ou Caroline Van Hasselt, directrice en chef, Relations publiques, 416 784-6699 ou [email protected]
Partager cet article