Les filles aidant un parent survivant d'un AVC sont plus sujettes à la
dépression que les fils
QUÉBEC, le 7 juin /CNW Telbec/ - Les filles adultes qui prennent soin d'un parent survivant d'un AVC sont plus sujettes à la dépression que les fils, selon ce qu'a dit aujourd'hui madame Marina Bastawrous devant le Congrès canadien de l'AVC, organisé conjointement par le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, la Fondation des maladies du coeur et le Canadian Stroke Consortium.
Prendre soin d'un parent qui a subi un AVC provoque un changement dramatique dans la relation parent-enfant. "L'AVC peut représenter un défi particulièrement important pour les familles", dit madame Bastawrous, candidate à la maîtrise à l'Université de Toronto. "Prendre soin de parents âgés fait ressortir les bons et les mauvais côtés de la famille."
Le lien parent-enfant peut faire en sorte que les soins seront excellents lorsqu'une personne âgée subit un AVC. Mais ce n'est pas toujours le cas, selon madame Bastawrous. L'étude a démontré que des liens étroits et certains avec les parents pouvaient prédire un état mental et un degré de satisfaction chez les enfants aidants adultes.
"Mais les relations tendues avant et après l'AVC augmentaient le sentiment de dépression chez les filles", dit-elle. "Si la relation entre le parent et sa fille d'âge adulte était déjà tendue, un AVC peut envenimer encore davantage la situation."
La qualité des liens avant comme après un AVC a une influence toute aussi importante sur le bien-être.
L'étude a démontré que les filles adultes plaçaient une importance plus grande sur les liens familiaux que les fils et, qu'en revanche, elles souffraient davantage de liens tendus avec leur parent.
"Quand un parent subit un AVC, les enfants adultes deviennent souvent leurs aidants primaires. L'approche est d'impliquer la famille, de l'informer, de l'écouter et la supporter", dit la porte-parole de la Fondation des maladies du coeur, Dre Louise-Hélène Lebrun. "Il est important que dans le cadre du processus de récupération, nous examinions leurs expériences, car ces dernières sont vitales pour les soins continus prodigués au patient victime d'un AVC."
La génération sandwich, entre l'arbre et l'écorce
La co-auteure de cette étude, Dre Jill Cameron, dit que les enfants adultes prodiguant des soins d'AVC à leurs parents ont besoin d'aide et tout de suite.
"Les enfants adultes sont la génération oubliée en matière de soins de santé. Nous ne pouvons plus nous permettre de les négliger."
Soixante-deux pour cent des aidants d'AVC sont des enfants adultes, mais les interventions en matière de soins d'AVC sont en très grande partie orientées vers les conjoints.
"Il faut redresser ce déséquilibre", dit Dre Cameron. "Il nous faut faire meilleur usage des ressources financières afin d'offrir un meilleur soutien à cette population d'aidants en pleine croissance."
Elle fait remarquer que les enfants aidants adultes doivent jongler avec les défis de la vie professionnelle, de la famille et des responsabilités supplémentaires qu'impliquent les soins à un survivant d'AVC. "Les aidants ont besoin d'aide. Même sans formation, leur rôle est essentiel", souligne-t-elle.
Afin de soulager une partie de la charge financière et émotive, il nous faut penser autrement.
"Notre système de santé ne tiendra pas le coup face à l'escalade des coûts", dit Dre Cameron. "Il nous faut planifier le tout dès maintenant."
Voici ce que Dre Cameron envisage dans le cadre de ce plan :
- Créer des milieux de travail qui appuient les membres de la famille qui viennent en aide aux survivants d'AVC (ex. congés pour aidants). - Reconnaître que les membres de la famille effectuent des tâches d'aidant une fois le survivant de retour à la maison, mais qu'ils n'ont que peu ou pas de formation pour le faire; les hôpitaux devraient former les membres de la famille à leur rôle d'aidant. - Veiller à ce que les plans de soins post-hospitaliers tiennent compte des circonstances uniques de chaque famille et reconnaissent les aidants à titre de membres de l'équipe de soins.
"Les aidants familiaux jouent un rôle critique en réadaptation d'AVC et assument habituellement des rôles de soins importants qui souvent, coûtent très cher financièrement, socialement et émotionnellement", selon Dr Antoine Hakim, porte-parole du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires. "Il est essentiel de trouver de nouvelles idées afin de soutenir leur équilibre et leur qualité de vie."
Les déclarations et les conclusions des auteurs des études sont uniquement celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position ou les politiques de la Fondation ou du RCCAC. La Fondation des maladies du cœur du Canada et le réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires ne font aucune représentation ni ne garantissent leur exactitude et leur fiabilité.
Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires (canadianstrokenetwork.ca) regroupe plus de 100 des meilleurs chercheurs et cliniciens de 24 universités qui collaborent sur divers aspects des AVC. Le Réseau, dont les bureaux se trouvent à l'Université d'Ottawa, comprend aussi des partenaires de l'industrie, du secteur bénévole et des gouvernements provinciaux et fédéral. Le Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, un des Centres nationaux d'excellence du Canada, s'efforce de réduire l'impact physique, social et économique des AVC sur la vie des Canadiens et des Canadiennes ainsi que sur l'ensemble de la société.
Organisme bénévole en santé, la Fondation des maladies du coeur (fmcoeur.ca) vise à éliminer les maladies du coeur et les AVC et à réduire leur impact par le développement de la recherche et de son utilisation, la promotion des modes de vie sains et la défense des intérêts.
Renseignements: Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour céduler des entrevues, veuillez s'adresser à BUREAU DES MÉDIAS du CCAVC (7 et 8 juin) au (418) 649-5232; Ou Hémisphère Relations Publiques: Marie-José Bégin, (514) 994-0802, [email protected]; France Gaignard, (514) 616-7705; Renseignements sur le Congrès et inscription: www.strokecongress.ca; Après le 8 juin 2010, rejoindre: Jane-Diane Fraser, Fondation des maladies du coeur du Canada, (613) 569-4361, poste 273, [email protected]
Partager cet article