Les gagnants des prix Judith-Jasmin 2010
MONTRÉAL, le 27 nov. /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec a attribué samedi soir lors de son congrès annuel les prestigieux prix Judith-Jasmin, les prix des meilleures oeuvres journalistiques de l'année au Québec. Elle est heureuse d'annoncer les gagnants.
- Le Grand Prix Judith-Jasmin est attribué à Alain Gravel, Marie-Maude Denis, Emmanuel Marchand et Claudine Blais pour l'enquête «Collusion frontale» présentée à l'émission Enquête de Radio-Canada.
Cette émission est le fruit d'un long et patient travail journalistique d'une qualité exceptionnelle, tant par le sujet abordé que par la facture qu'il emprunte. L'enquête dévoile certains mécanismes par lesquels s'opère la collusion dans le système de soumissions et d'attribution des contrats dans l'industrie de la construction routière à Montréal. On imagine toutes les difficultés qui ont dû surgir sur ce long parcours de recherche, d'entrevues, de débusquage, de vérification, et de contre-vérification. Il en résulte un document extrêmement percutant, qui a eu et qui continue d'avoir un impact considérable sur la vie politique au Québec, au point de secouer la classe politique et d'enflammer l'opinion publique.
Le jury note aussi la créativité visuelle qui a permis de mettre des images sur un sujet qui se déroule essentiellement en coulisses et à huis clos. L'utilisation de témoins de première ligne, dont certains sont masqués et ne parlent que sous le couvert de l'anonymat, contribue à la crédibilité et à l'impact du document. Le tout est présenté avec sobriété et rigueur.
Le Grand jury était formé d'anciens présidents et présidentes de la FPJQ.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Enquête est attribué à André Noël, Michèle Ouimet et Francis Vailles pour leur enquête «L'agence de sécurité BCIA.»
Les questions d'éthique, autant dans le monde politique que celui des affaires, ont été au cœur de l'actualité québécoise cette année. L'enquête réalisée par les trois journalistes de La Presse s'est particulièrement distinguée. Elle a révélé comment une agence de sécurité, BCIA, malgré ses pratiques d'affaires douteuses et ses entrées politiques inquiétantes, avait réussi à obtenir des contrats importants comme celui du quartier général de la police de Montréal. Ce travail journalistique impressionnant, qui repose sur une enquête de longue haleine, se démarque par la qualité de sa recherche et la quantité d'informations exclusives qu'il dévoile.
Le jury était formé de Claude Beauregard, journaliste, Félix Séguin, journaliste à TVA, et Catherine Solyom, journaliste à la Gazette.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Grand reportage est attribué à Luc Chartrand et Yanik Lapointe pour leur reportage «Le Canada sous influence, Le poids du lobby pro-israélien à Ottawa» diffusé à Radio-Canada.
Pour le jury, ce reportage audacieux aborde de front une question on ne peut plus délicate: le glissement de la politique canadienne au Moyen-Orient. S'appuyant sur une recherche exemplaire, le document illustre de façon éloquente comment Ottawa s'est aligné sur les attentes des lobbys juifs dans le conflit opposant Israël aux Palestiniens. Le résultat est un reportage équilibré et percutant, qui ne laisse personne indifférent.
Le jury était formé de Karen MacDonald, directrice de l'information de Global, Jean-Yves Girard, journaliste à Châtelaine et Sylvain Larocque, journaliste à La Presse canadienne.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Nouvelles / médias locaux et régionaux est attribué à Carl Marchand et Benoît Jobin pour la nouvelle «La dernière chasse?» diffusée à Radio-Canada Côte-nord.
Ce reportage a emballé le jury par sa qualité et par l'originalité de son sujet, qui fait découvrir une réalité à mille lieues des préoccupations des citadins, et même de la plupart des résidents de la Côte-Nord.
Ce reportage nous entraîne dans un univers méconnu et difficile d'accès, celui des Premières nations, que le journaliste a su habilement pénétrer. À travers des récits touchants, il expose la réalité qui frappe durement ces peuples, ainsi que la tension entre le maintien de leurs traditions et la protection de l'environnement. Pour couronner le tout, ce reportage était accompagné d'images d'une grande beauté.
Le jury était formé de Karim Benessaieh, journaliste à La Presse, Isabelle Paré, journaliste au Devoir et David Santerre, journaliste à RueFrontenac.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Opinion est attribué à Danielle Laurin du Devoir pour sa chronique «Nelly Arcand 1973-2009, Ni putain, ni folle, juste brisée » parue dans Le Devoir.
Le jury a estimé que la finesse de l'analyse de Danielle Laurin, produite dans les heures suivant la triste nouvelle de son suicide, conjuguée à l'intimité de sa plume et à la force du témoignage sur ce qui était la véritable Nelly Arcand derrière l'auteure lui valent les honneurs de ce prix.
Le jury était formé de Marco Fortier, journaliste à RueFrontenac, Michel jean, journaliste à TVA et Jean-François Parent, journaliste à Finance et investissement.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Journalisme de service est attribué à Annick Poitras pour son reportage «Comment vieillir riche», publié dans L'actualité. Pour le jury, le dossier d'Annick Poitras s'est démarqué tant par l'originalité du traitement, la qualité de la recherche que la clarté de son écriture. Ce reportage fouillé s'est avéré très informatif alors que son écriture permettait facilement de comprendre une question affectant tous les Québécois.
Le jury était formé de Jean-François Codère, journaliste à RueFrontenac, Lyne Fréchet, rédactrice en chef chez Téléfiction et Pierre-André Normandin, journaliste au Soleil.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Portrait ou entrevue est attribué à Marian Scott pour son portrait «The lonely journey of David Fortin» paru dans The Gazette.
Pour le jury, à l'aide de témoignages de proches, par petites touches, la journaliste Marian Scott parvient à cerner la personnalité et le drame de David Fortin, cet adolescent disparu le 10 février 2009, sans jamais tomber dans le voyeurisme ni le sensationnalisme. Au-delà du fait divers, avec rigueur et respect, ce portrait inédit soulève l'importante question de l'intimidation et du «bullying» dans les écoles québécoises et la nécessité de mettre en place des mesures pour combattre ce fléau. Un sujet brûlant d'actualité qui touche toute la société.
Le jury était formé de Martin Francoeur, journaliste au Nouvelliste, Rémi Maillard, journaliste à Protégez-vous et Mylène Tremblay, journaliste à Châtelaine.
- Le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Nouvelles / médias nationaux est attribué à Catherine Kovacs et France Dauphin pour leur reportage sur la chanson francophone, diffusée à la télévision de Radio-Canada. Le sujet - le fait que les jeunes qui aspirent à devenir interprètes de chansons ne pensent qu'à le faire en anglais - se démarque par son originalité et sa pertinence. Le constat est dérangeant, d'autant qu'il est partagé par des étudiants et des professeurs interrogés à Montréal et en région, à Drummondville.
Le jury était formé de Jeannot Bernier, journaliste à La Tribune, Michel Corbeil, journaliste au Soleil et Guy Veillette, journaliste au Nouvelliste.
Renseignements:
Source : Claude Robillard, FPJQ, 514 522-6142
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