Les grands développements résidentiels sont autant d'occasions à saisir pour améliorer la situation des locataires de Québec, estime le FRAPRU
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Front d'Action Populaire en Réaménagement Urbain (FRAPRU)27 avr, 2012, 09:30 ET
QUÉBEC, le 27 avril 2012 /CNW Telbec/ - La Ville de Québec trace en ce moment les grandes lignes de son développement pour les 15 à 20 prochaines années et des Programmes particuliers d'urbanisme (PPU) sont en cours d'élaboration. Danc ce contexte, les groupes membres du FRAPRU à Québec s'inquiètent de l'avenir des populations vulnérables qui vont être soumises à de nombreuses pressions dans leur milieu de vie si la Ville n'adopte pas des politiques claires, comme une politique d'inclusion visant à favoriser le développement du logement social dans les nouveaux développements résidentiels.
Pas que du positif dans les grands développements
Si tous les projets identifiés dans le Plan de mobilité durable se réalisent, plus de 72 000 logements seront construits à Québec au cours des 20 prochaines années. Le FRAPRU s'intéresse particulièrement aux enjeux soulevés par les projets annoncés des écoquartiers de la Pointe-aux-Lièvres et D'Estimauville, du Plan de mobilité durable et du PPU du Plateau-centre de Sainte-Foy. «Ces grands développements auront un impact négatif pour les locataires des quartiers environnants : hausses de taxes et de loyers; pressions sur le marché locatif pouvant mener à la conversion de logements en condos; etc. Il faut donc prendre des moyens pour contrer ces effets pervers» explique Véronique Laflamme porte-parole du FRAPRU à Québec.
Les groupes du FRAPRU de la région rappellent que les locataires de la capitale subissent depuis 10 ans les effets de la crise du logement qui affecte la région. Au cours de ces années, le problème a été exacerbé par une diminution drastique des mises en chantier de logements locatifs, alors que les constructions de condominiums continuent de se multiplier. Pendant ce temps, le parc actuel de logements abordables s'effrite, affecté par la transformation en copropriétés. Dans un contexte de spéculation et de rareté de terrains, l'enjeu du développement du logement social est de taille pour les locataires à faible et modeste revenus, selon Typhaine Leclerc, organisatrice au Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur, quartier touché par le Plan de mobilité durable. «Il faut que les ménages à faible et modeste revenu des quartiers touchés par les grands développements y trouvent leur compte» indique Mme Leclerc.
Les revendications du FRAPRU à Québec
Constatant que l'inclusion de logements sociaux dans les nouveaux projets d'importance ne peut se réaliser si on ne compte que sur la bonne volonté des promoteurs immobiliers, les groupes du FRAPRU demandent l'adoption d'un règlement d'inclusion obligatoire de logements sociaux. Pour les groupes, les nouveaux développements immobiliers sur des sites privés d'une certaine importance devraient inclure au moins 30% de logements sociaux. « S'il existait un règlement d'inclusion, les groupes menant des projets d'habitation sociale pourraient plus facilement avoir accès à des terrains qui généralement leur passent sous le nez, parce qu'ils sont trop dispendieux ou qu'ils appartiennent déjà à des promoteurs privés qui peuvent y développer ce qu'ils veulent », explique Véronique Laflamme. « Ce n'est pas aux promoteurs mais aux villes de définir une vision pour le développement de terrains vacants. Il faut donc un outil incontournable ».
Le FRAPRU reconnaît cependant que l'inclusion à elle seule n'est pas une panacée et que cette dernière doit être perçue comme complémentaire à d'autres outils. Le regroupement propose donc également l'adoption d'une politique municipale d'acquisition et de réservation de sites, visant à retirer et à protéger des propriétés foncières (terrains et immeubles) de l'inflation et de la spéculation, en vue de les céder éventuellement à des nouveaux projets de logements sociaux. Les groupes de Québec demandent également une réglementation interdisant la transformation de logements locatifs en condos.
La Ville de Québec a été proactive en augmentant le nombres d'unités de logement social qui lui étaient octroyées dans les dernières années, reconnaît le FRAPRU. Pour lui permettre de changer le visage des développements résidentiels à venir, « elle doit aussi utiliser sa visibilité et son rayonnement pour faire avancer les dossiers sociaux et convaincre les gouvernements provincial et fédéral de poursuivre et d'augmenter leurs investissements dans le logement social», conclut Typhaine Leclerc.
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU à Québec : 418-956-3403
Typhaine Leclerc, Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur : 418-529-6158
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