Les marathons endommagent jusqu'à trois mois le cœur des coureurs en
moins bonne condition physique
Le test de V02 max peut permettre de déceler les personnes à risque
MONTRÉAL, le 25 oct. /CNW/ - Courir le marathon, est-ce bénéfique ou dommageable pour le cœur?
Une équipe de chercheurs et de coureurs de la Fondation des maladies du cœur a découvert un moyen pratique de répondre à cette question. Ils se sont servis des données d'imagerie par résonance magnétique (IRM) pour découvrir ce qui se passe dans le cœur des marathoniens au fil des kilomètres.
« Les marathoniens peuvent être beaucoup moins en forme qu'ils ne le croient », affirme Dr Éric Larose devant le Congrès canadien de santé cardiovasculaire 2010, organisé conjointement par la Fondation des maladies du cœur et la Société canadienne de cardiologie.
La mauvaise condition d'aérobie peut avoir un impact direct sur les façons dont le cœur tente de survivre au stress d'un marathon affirme Dr Larose.
Les recherches du Dr Larose et de son équipe ont décelé que l'importance des segments cardiaques anormaux était plus grande et plus significative chez un groupe de coureurs en moins bonne condition physique. Au cours d'un marathon, ces derniers ont montré des signes que leur cœur courait de plus grands risques d'être endommagés que les coureurs mieux entraînés ou dont la capacité d'effort était supérieure.
« Sans entraînement adéquat, courir le marathon peut abîmer votre cœur. Heureusement, les blessures causées par l'effort sont réversibles avec le temps, selon Dr Larose. Mais il faut parfois jusqu'à trois mois pour récupérer complètement. »
Les chercheurs ont étudié les effets à l'aide de mesures d'IRM, ce qui pousse la recherche au-delà du stéthoscope traditionnel comme moyen d'estimer et de mesurer la fonction cardiaque.
Le ventricule gauche du cœur est divisé en 17 segments qui forment le cœur. Quand un de ces segments est endommagé ou épuisé pendant un marathon, les segments voisins prennent la relève de celui qui est endommagé. Le cœur peut ainsi paraître plus fort et en meilleure condition qu'il ne l'est vraiment, si on considère chaque segment individuellement.
Il devient aussi pratiquement impossible pour les médecins d'en arriver à une évaluation exacte de la santé cardiaque du marathonien en évaluant uniquement le cœur dans son ensemble.
« Le cœur ne tente pas de nous jouer des tours; c'est probablement un mécanisme d'adaptation essentiel à la survie, comme la façon dont le cerveau réorganise son fonctionnement après un AVC, dit Dr Larose. Malheureusement, il en résulte que les données obtenues de façon traditionnelle peuvent être inconstantes et trompeuses. »
« Cela signifie qu'à moins de faire subir à chaque personne un IRM, nous devons nous fier au seul test pratique qui peut indiquer avec précision aux coureurs leur degré de conditionnement cardiaque à l'effort », dit Dr Larose, professeur adjoint de médecine à l'Université Laval, ainsi que cardiologue et clinicien-chercheur à l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), à Québec.
Le test en question est le V02 max, soit la mesure ultime de l'endurance en aérobie.
Le test V02 max mesure directement la consommation d'oxygène de l'organisme et constitue la meilleure façon d'obtenir une mesure précise du rythme cardiaque maximal (nombre de battements par minute) des coureurs. Pour la mesure du V02, un tapis roulant ou un vélo stationnaire peut servir à évaluer la condition cardiaque.
Dr Larose a soumis des coureurs amateurs en bonne santé à une évaluation complète entre six à huit semaines avant et immédiatement après un marathon. Les sujets ont subi des tests à l'effort, une analyse sanguine et une imagerie par résonance magnétique.
« Nous avons remarqué au cours de cette étude que les coureurs moins bien préparés avaient un V02 max inférieur, donc que leur capacité d'effort était moindre. Comparativement aux coureurs mieux entraînés, ils se déshydrataient davantage et leur cœur affichait davantage de signes de blessure. Les coureurs moins bien entraînés ressentaient aussi une plus grande perte de fonction associée à une circulation sanguine réduite et à une plus grande irrigation des segments cardiaques. »
Selon le porte-parole de la Fondation des maladies du cœur, Dr George Honos, avec la popularité grandissante des marathons, surtout chez les enfants de l'après-guerre qui inscrivent cette activité à leur liste de « choses à faire », les coureurs doivent être suffisamment entraînés, demeurer hydratés et encore plus importants, consulter leur médecin pour savoir ce qui leur convient.
« Vous pouvez y arriver, car l'activité physique est importante pour la santé du cœur. Mais faites-le intelligemment : entraînez-vous et demandez l'avis d'un médecin, conseille Dr Honos. Ce n'est pas tout le monde qui pourra subir des tests complets avant de courir un marathon, mais consulter le médecin au sujet de vos risques cardiaques est important. »
Dr Larose dit que rien ne remplace une visite chez un professionnel de la santé et si nécessaire, un test de V02 pour évaluer les risques auxquels votre cœur est exposé.
Les déclarations et conclusions des auteurs de cette étude sont uniquement celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les politiques ou les points de vue de la Fondation ou de la SCC. La Fondation des maladies du cœur du Canada et la Société canadienne de cardiologie ne font aucune représentation ou garantie quant à leur exactitude ou à leur fiabilité.
Organisme bénévole de bienfaisance en santé, la Fondation des maladies du cœur (www.fmcoeur.ca) mène la lutte vers l'élimination des maladies du cœur et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), en contribuant activement à l'avancement de la recherche et sa mise en application, la promotion de modes de vie sains, la représentation auprès des instances responsables des politiques de santé.
Renseignements:
Pour renseignements ou entrevues, s'adresser à :
BUREAU DES MÉDIAS DU CCSC 2010 AU 514-789-3407 (DU 24 AU 27 OCTOBRE)
OU
Emily Bradshaw
Massy-Forget
514-842-2455, poste 29
514-926-7154
[email protected]
Après le 27 octobre 2010 :
Jane-Diane Fraser
Fondation des maladies du cœur du Canada
(613) 569-4361, poste 273
[email protected]
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