Les petites entreprises canadiennes ont été la force motrice de l'économie mais la croissance continue repose sur l'innovation et les exportations, affirme Benjamin Tal de la CIBC
Les petites entreprises sont confrontées à une nouvelle réalité et doivent voir au-delà du secteur immobilier et des dépenses de consommation au pays
TORONTO, le 22 oct. 2015 /CNW/ - Le secteur des petites entreprises du Canada a créé pas moins de 80 % de tous les nouveaux emplois du secteur privé l'an dernier, mais ce moteur de la croissance économique risque de traverser des temps difficiles s'il ne commence pas à se concentrer sur l'innovation et l'expansion sur les marchés d'exportation, conclut un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC.
« Le secteur de la petite entreprise a très certainement évité à l'économie du Canada de s'enfoncer plus profondément, affirme l'économiste en chef adjoint de la CIBC Benjamin Tal, co-auteur du rapport avec l'économiste principal Royce Mendes. Les petites et moyennes entreprises du Canada ont été un îlot de stabilité. Non seulement elles ont fait preuve de résilience pendant la récession, mais elles ont aussi ouvert la voie durant la reprise. Toutefois, elles sont au seuil d'une nouvelle réalité qui va les obliger à innover et à pénétrer de nouveaux marchés pour soutenir leur croissance. »
Les petites entreprises ont été promptes à tirer parti de l'accélération de l'activité économique au Canada qui a suivi la Grande Récession; le nombre de nouvelles entreprises ayant grimpé de près de 19 % depuis 2007. Au cours de la même période, le taux de croissance des grandes entreprises a diminué de près de 3 %. Pour ce qui est de l'emploi, le nombre de personnes travaillant dans les petites et moyennes entreprises (PME) a augmenté trois fois plus rapidement que dans les grandes entreprises.
« Le secret de cette capacité jamais vue auparavant des petites entreprises à surmonter la faiblesse de la conjoncture économique au fil du dernier cycle économique est leur lien direct avec les consommateurs canadiens, qui en ouvrant leurs portefeuilles, ont presque à eux seuls relancé la croissance du Canada, explique M. Tal.
La faiblesse des taux d'emprunt a été un facteur important qui a permis aux consommateurs de continuer à dépenser, mais la force du marché immobilier du Canada a également joué un rôle important en créant une impression de richesse chez les Canadiens. »
La solidité sans précédent du marché canadien de l'immobilier a offert un appui important aux PME du Canada qui emploient près de 70 % des travailleurs des secteurs de la construction et de l'immobilier. À eux seuls, ces deux secteurs ont créé plus de 200 000 nouveaux emplois, soit 17 % du marché du travail depuis le début de l'année 2010, selon le rapport. Il indique également que chaque vente du secteur immobilier génère des achats supplémentaires de 20 000 $.
Cependant, M. Tal avertit qu'il serait risqué de trop miser sur le marché intérieur, car le vent pourrait tourner.
« Avec un ratio dette/revenus de près de 165 % et le prix des maisons artificiellement élevé dans de nombreuses régions du pays, les consommateurs ne peuvent plus générer une croissance aussi importante que celle qu'on a observée récemment. Les Canadiens ont pratiquement atteint la limite de consommation reposant sur l'endettement. »
Maintenant que la parité du dollar est chose du passé et que nous assistons à un ralentissement de la consommation, M. Tal estime que les PME doivent se lancer sur les marchés d'exportation, en particulier aux États-Unis et en Europe.
Seulement 10 % des PME canadiennes sont présentes sur les marchés d'exportation, un niveau qui n'a pas changé depuis 15 ans, malgré l'accroissement de l'activité commerciale et l'essor du libre-échange partout dans le monde, ajoute-t-il.
Les petites entreprises de l'Alberta, qui seront les plus durement touchées par la baisse du prix des matières premières, sont celles dont la capacité d'exportation laisse le plus de place à l'amélioration, car elles génèrent beaucoup moins de recettes provenant des exportations que leurs homologues des autres provinces, toujours selon M. Tal.
« Pour maintenir le rendement du dernier cycle économique et en tirer parti, les PME devront changer leurs modèles commerciaux en augmentant à la fois leur capacité d'exportation et leurs investissements dans la recherche et le développement », poursuit-il.
Le rapport note que les petites entreprises qui exportent déjà sont en position de force, car elles ont régulièrement investi davantage dans l'innovation que celles qui n'exportent pas.
« Compte tenu de la faiblesse de la productivité du Canada, ces derniers temps, l'apport des PME sera un atout pour le pays », déclare M. Tal.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/if_2015-1022.pdf
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SOURCE Banque CIBC
Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416-956-3698 ou [email protected], ou Caroline Van Hasselt, directrice en chef, Communications externes et Relations avec les médias, 416-784-6699 ou [email protected]
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