Les problèmes de santé mentale ne sont pas la réponse à tous les drames de notre société
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Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)28 oct, 2014, 08:56 ET
MONTRÉAL, le 28 oct. 2014 /CNW Telbec/ - L'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) et le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ) lancent un appel à la prudence : les problèmes de santé mentale ne sont pas la réponse à tous les maux et à tous les drames de notre société.
«Dans les ressources alternatives en santé mentale, des événements tels ceux de Saint-Jean-sur-Richelieu et d'Ottawa sont sources d'une grande consternation de par leur caractère sordide, mais aussi parce qu'ils renforcent le mythe persistant que les personnes vivant un problème de santé mentale sont potentiellement violentes, des petites bombes à retardement quoi! Dans les faits, les personnes vivant un problème de santé mentale sont plus susceptibles de subir des violences que d'en être à l'origine», de se désoler Doris Provencher, directrice générale de l'AGIDD-SMQ.
Quelques heures à peine après l'événement de Saint-Jean-sur-Richelieu, un psychiatre donnait son avis aux médias sans connaître la personne en cause et en possédant très peu d'informations fiables. «Bravo pour le professionnalisme! J'ai été effarée de voir l'empressement de certains médias, et d'une majorité de la population, à mettre de l'avant l'hypothèse d'un problème de santé mentale pour expliquer le triste événement», de poursuivre Mme Provencher.
Le meurtre d'une jeune femme à Longueuil, battue sauvagement sur une piste cyclable, a rajouté à la stigmatisation vécue par les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale. En effet, la Maison Chez Lise, située tout près de la piste, a été très rapidement pointée du doigt parce qu'on y héberge des personnes vivant un problème de santé mentale.
«Lors d'événements tragiques, la recherche de sens, donc d'un bouc émissaire, cause un tort immense à l'ensemble des personnes qui vivent ou qui ont vécu un problème de santé mentale. Dans les médias, les tribunes libres, des gens s'improvisent psychiatres et y vont de spéculations porteuses de préjugés», déplore Robert Théoret, responsable à l'action politique au RRASMQ, tout en invitant tout un chacun à faire preuve de retenue lors de tels événements.
Les problèmes de santé mentale doivent être perçus au-delà de leur dimension individuelle. Pour cela, il faut agir sur les déterminants sociaux de la santé mentale, c'est-à-dire agir sur les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent, vieillissent ainsi que sur les systèmes mis en place pour faire face aux problèmes psychosociaux et à la maladie.
Fondée en 1990, l'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) a pour mission de lutter pour la reconnaissance et l'exercice des droits des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.
Fondé en 1983, le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale (RRASMQ) réunit une centaine de ressources alternatives en santé mentale qui ont pour mission de promouvoir une vision différente de la santé mentale et des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.
SOURCE : Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)
Doris Provencher, directrice générale AGIDD-SMQ, Bureau 514 523-3443, Cellulaire 514 770-2728; Robert Théoret, responsable à l'action politique, RRASMQ, Bureau 514 523-7919, Cellulaire 514 715-0699
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