Médecins « forcés » de travailler 5 ans au public - La CAQ vient d'éliminer les barrières empêchant les médecins de s'exiler au privé.
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Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)04 déc, 2024, 05:30 ET
MONTRÉAL, le 4 déc. 2024 /CNW/ - En forçant les nouvelles et nouveaux diplômé-es en médecine à travailler dans le réseau public durant 5 ans, la Coalition avenir Québec (CAQ) prétend vouloir juguler l'exode des omnipraticien-nes et des spécialistes vers les cliniques privées, ces entreprises où la marge de crédit des patients détermine la qualité des soins et services reçus. Mais c'est tout le contraire qui va se produire…
« Le message du ministre de la Santé, Christian Dubé, est clair : ''Médecins, après 5 ans, vous irez toutes et tous au privé si le cœur vous en dit… ou plutôt si le portefeuille vous en dit'' », analyse à regret Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). « La CAQ n'a jamais caché son appétit pour la privatisation du réseau de la santé et des services sociaux. Voici qu'elle nous offre un numéro de magie pour nous berner. L'astuce est grossière : après 5 ans, il n'y aura pratiquement pas d'obstacles à l'exode des médecins vers le privé. »
« Les médecins, dont la formation est payée par les citoyen-nes en taxes et impôts, sont largement mieux rémunérés que la moyenne », souligne Réjean Leclerc. « Il est incompréhensible que le Québec soit le seul territoire du Canada à accepter qu'ils pratiquent au privé en aussi grand nombre. »
Enfin !
« Il est louable que le ministre de la Santé Christian Dubé reconnaisse enfin qu'il n'est pas acceptable que 775 médecins soient partis au privé, un record », note Réjean Leclerc. Il n'y a que quelques médecins au privé dans le reste du Canada.
« L'obligation de remercier la société québécoise pour le privilège d'étudier en médecine, même durant seulement 5 ans, est une avancée », reconnaît Réjean Leclerc.
« Mais il n'y a rien dans le projet de loi de Christian Dubé pour rapatrier les déserteurs », fait remarquer Réjean Leclerc. « Rien non plus pour s'assurer de déprivatiser le réseau de la santé afin de récupérer les profits du privé afin de financer le secteur public, moins dispendieux. »
« Si la CAQ veut réellement régler le problème, elle doit prendre les moyens nécessaires ; elle a les pouvoirs de le faire », avance Réjean Leclerc. « Le gouvernement de François Legault doit faire en sorte que, comme c'est le cas dans le reste du Canada, tous les médecins, non seulement les jeunes médecins, travaillent dans le public, et ce, tout au long de leur carrière. »
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 145 000 membres dans les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui des services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d'une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.
SOURCE Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
Pour informations et pour fixer des entrevues : Baptiste R-Châtelain, conseiller à l'information, [email protected], cell : 514 820-8156 (si besoin d'une réponse rapide, texto svp.)
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