Mémoire présenté à l'Office de consultation publique de Montréal - L'itinérance, d'abord une question de droits humains
MONTRÉAL, le 18 févr. 2025 /CNW/ - La Ligue des droits et libertés (LDL) présente aujourd'hui son mémoire à l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) au sujet de la crise de l'itinérance qui sévit à Montréal. Bien que le libellé du mandat confié par le comité exécutif soit limité aux enjeux liés aux ressources, la LDL considère qu'il est essentiel d'aborder la crise de l'itinérance dans sa globalité et particulièrement depuis une perspective de droits humains.
La LDL rappelle que l'itinérance entraîne de multiples violations de droits humains pour les personnes qui la vivent. En ce sens, la Ville de Montréal doit ancrer toutes ses politiques, règlementations et interventions dans le cadre de référence des droits humains, comme la Ville de Montréal s'y est engagée dans sa Charte montréalaise des droits et responsabilités. Cela l'oblige à agir pour assurer le respect, la protection et la mise en œuvre des droits humains, tels que les droits à la sécurité et à la dignité.
La Ville de Montréal doit d'abord contribuer à s'attaquer aux causes structurelles de l'itinérance notamment au niveau du logement, de l'accès à un revenu décent, de l'accroissement des inégalités, de l'accès aux soins de santé et de services sociaux, du racisme et de la discrimination systémiques. Ceci implique des représentations auprès des autres paliers de gouvernement, mais aussi des actions déterminées dans les domaines où la Ville a davantage prise, comme le logement social.
Pour répondre à l'urgence de la crise actuelle de l'itinérance, la Ville doit soutenir activement le développement de ressources suffisantes et adaptées aux réalités des personnes en situation d'itinérance notamment les personnes autochtones, les personnes en situation de handicap, les femmes et les personnes LGBTQ+. La Ville doit également respecter l'autonomie et l'expertise des organismes communautaires, œuvrer à un meilleur aménagement des espaces publics et mettre en place des installations adéquates (accès à l'eau potable, poubelles pour seringues, etc.). Ces mesures permettront de répondre aux besoins des personnes en situation d'itinérance ainsi qu'aux irritants et préoccupations exprimées par des personnes logées de plusieurs quartiers.
Dans l'immédiat, la Ville de Montréal doit aussi poser trois actions concrètes pour cesser les violations des droits des personnes en situation d'itinérance qui perdurent depuis des années. La Ville doit décréter sans plus attendre un moratoire sur les démantèlements des campements. De plus, pour lutter activement contre le profilage social des personnes en situation d'itinérance, la Ville doit interdire la pratique discriminatoire et arbitraire de l'interpellation policière et abroger certaines dispositions des règlements municipaux qui sont des sources de profilages.
Citations
« L'itinérance est d'abord une privation de droits, au premier chef celui au logement, mais aussi ceux à la santé, à la sécurité, à la vie privée, à l'égalité, à la dignité et même à la vie. Conséquemment, toute politique, réglementation ou intervention publique de la Ville de Montréal en matière d'itinérance doit reposer sur une approche de droits humains basée sur les normes internationales reconnues », affirme François Saillant, porte-parole à la LDL.
« La Ville de Montréal a l'obligation de respecter les droits humains. Ça veut dire qu'elle doit arrêter de mettre des barrières aux efforts et stratégies de survie déployées par les personnes itinérantes elles-mêmes : la Ville doit cesser de démanteler les campements installés dans l'espace public et mettre fin au profilage social et à la judiciarisation » souligne Lynda Khelil, porte-parole à la LDL.
Faits saillants
Dans son mémoire, la LDL formule 13 recommandations à l'intention de la Ville de Montréal.
À propos de la Ligue des droits et libertés
Depuis 1963, la Ligue des droits et libertés (LDL) a influencé plusieurs politiques gouvernementales et projets de loi en plus de contribuer à la création d'institutions vouées à la défense et la promotion des droits humains. Elle intervient régulièrement dans l'espace public pour porter des revendications et dénoncer des violations de droits auprès des instances gouvernementales sur la scène locale, nationale ou internationale. Son travail d'analyse, de sensibilisation et de promotion est primordial pour que les droits humains deviennent la voie à suivre vers une société juste et inclusive, pour tous et toutes. Comme organisme sans but lucratif, indépendant et non partisan, la LDL vise à défendre et à promouvoir l'universalité, l'indivisibilité et l'interdépendance des droits reconnus dans la Charte internationale des droits de l'homme.
SOURCE Ligue des droits et libertés
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Pour informations et entrevues : Elisabeth Dupuis, Responsable des communications de la Ligue des droits et libertés, Cellulaire : 514-715-7727
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