Nouvelles données sur le tabagisme au Québec - Les fumeurs font moins de tentatives pour cesser de fumer qu'il y a 10 ans : agissons collectivement pour redoubler nos efforts de sensibilisation
MONTRÉAL, le 12 janv. 2012 /CNW Telbec/ - Le tabagisme fait 28 victimes par jour au Québec et il emporte quelque 10 400 Québécois annuellement, ce qui en fait la première cause de décès évitable. Malgré ces statistiques funestes et troublantes, les tentatives d'arrêt tabagique chez les fumeurs accusent une baisse de 13 points de pourcentage comparativement à il y a dix ans1, selon une nouvelle étude de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). De plus, la baisse du taux de tabagisme au Québec a beaucoup ralenti ces dernières années : de 2005 à 2010, la proportion de fumeurs n'a reculé que de 1,5 point de pourcentage alors que de 2000 à 2005, elle a diminué de 5 points de pourcentage2. C'est le constat inquiétant qu'ont dû faire aujourd'hui les organisateurs de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac qui se déroule du 15 au 21 janvier.
« Le fait que la diminution du tabagisme au Québec soit au ralenti et que les fumeurs tentent moins d'arrêter de fumer sont des indicateurs flagrants de la nécessité d'agir avec plus de force pour sensibiliser la population à la gravité du problème, affirme Mario Bujold, le directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS). Puisque le tabac tue un fumeur régulier sur deux, il s'agit évidemment d'un problème de santé publique qui est loin d'être réglé en 2012. »
Selon l'analyse de l'INSPQ, seulement 40 % de la population québécoise des fumeurs et anciens fumeurs de 15 ans et plus a essayé d'arrêter de fumer en 2009, comparativement à 53 % en 20003. Cette donnée pourrait expliquer en partie le maintien du taux de tabagisme au Québec à 23 %, ce qui représente 1,5 million de fumeurs4. Le renouvellement de la population de fumeurs est un autre facteur important à considérer. L'usage du tabac concerne 22 % des élèves du secondaire (15 % fument la cigarette et 7 % le cigarillo), une proportion presque aussi élevée que dans la population en général (23 %).
Un fumeur sur deux mourra des suites de sa consommation de tabac5
Du 15 au 21 janvier prochain, la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, pilotée par le Conseil québécois sur le tabac et la santé, met en évidence l'ampleur du problème du tabagisme et surtout, encourage chacun à agir pour prévenir ou réduire le tabagisme et poser des gestes concrets pour vivre dans un monde sans fumée.
Le tabagisme est en effet le plus important facteur de risque des maladies chroniques les plus meurtrières que sont les cancers et les maladies cardiovasculaires. Par exemple, 85 % des cancers du poumon et 30 % des cancers de la gorge et du larynx sont causés par la consommation de tabac.
Faut-il s'en étonner considérant les 7 000 composés chimiques contenus dans la fumée de tabac, dont plus de 70 sont cancérigènes6? La consommation régulière des produits du tabac tue les fumeurs à petit feu et fait de cette dépendance un des principaux faucheurs de vies au Québec, puisque 20 % des décès de la province sont attribuables au tabagisme7. Hélas, le tabac fait davantage de victimes que les accidents de la route, les meurtres et les suicides combinés.
115 000 professionnels de la santé se mobilisent contre le tabagisme
Devant la gravité du problème, près de 115 000 professionnels du réseau de la santé s'engagent à faire de la lutte contre le tabagisme une priorité dans leur pratique. En adoptant l'énoncé de position Le tabagisme, un fléau de santé publique - des professionnels de la santé engagés, les sept ordres professionnels concernés, chapeautés par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), veulent envoyer un message clair à la population. Ainsi, le Collège des médecins du Québec, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, l'Ordre des pharmaciens du Québec, l'Ordre des dentistes du Québec, l'Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, l'Ordre des optométristes du Québec et l'Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec s'allient pour faire de la lutte contre le tabagisme une priorité d'intervention et faire connaître leurs actions.
Ainsi, chaque professionnel de la santé est appelé à saisir toutes les occasions pour motiver les fumeurs à cesser de fumer, à les conseiller et à les soutenir pendant leur cheminement. « On le sait maintenant, les interventions des professionnels de la santé doublent les taux de succès d'abandon du tabac. Parce que la lutte contre le tabagisme doit faire partie intégrante des soins de santé au Québec, tous les acteurs du réseau de la santé conviennent de travailler de concert pour accompagner efficacement leurs patients fumeurs vers l'abandon du tabac », souligne le Dr Luc Boileau, président-directeur général de l'INSPQ.
Ce n'est pas une fiction, c'est la réalité
La campagne de sensibilisation de la Semaine innove cette année par son approche publicitaire. « Après huit ans de témoignages de personnalités, nous avons choisi de renouveler la formule de nos messages, pour rejoindre autrement la population et susciter des changements de comportement chez les Québécois », explique Mario Bujold, directeur général du CQTS.
Présentée sous forme de bande-annonce de film, la campagne publicitaire télévisée se déploie en deux temps. L'action de la première publicité choc, diffusée du 8 au 12 janvier, se déroule dans une salle d'urgence où les morts se succèdent à un rythme effréné. S'agit-il d'une maladie grave, d'une pandémie ? Ce premier message publicitaire amène le spectateur à se questionner sur la cause de ce fléau.
Reprenant les images de la première publicité, le second message dévoile en grande finale que le fléau qui cause les 10 000 décès annuels est... le tabagisme. On sort de la fiction pour découvrir le vrai visage du tabagisme dans ce message télévisuel, en ondes du 13 au 20 janvier.
Les publicités télévisuelles mettent en vedette Diane Lavallée, Bianca Gervais, Brigitte Lafleur, Vincent Bilodeau, Xavier Morin-Lefort et, bien entendu, la porte-parole de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, Mireille Deyglun. « Participer au tournage des publicités de la Semaine m'a fait revivre de douloureux souvenirs, tellement elles brossent un juste portrait du tabagisme. Les gens sous-estiment les ravages du tabagisme et c'est pour les sensibiliser à la triste réalité que je continue à m'impliquer dans cette cause qui me tient à cœur », dit la comédienne et animatrice.
Les messages télévisés sont disponibles sur le site de la campagne : mondesansfumee.ca. Une version anglaise du site est également accessible à smokefreeworld.ca.
J'Arrête… un service gratuit et efficace!
La Semaine invite les personnes qui désirent se libérer du tabac à mettre à profit la complémentarité des trois services d'abandon du tabagisme j'Arrête qui leur sont offerts gratuitement. En effet, afin de maximiser leurs chances de réussite, les fumeurs ont tout avantage à utiliser la ligne j'Arrête (1 866 JARRÊTE - 1 866 527-7383), les centres d'abandon du tabagisme ainsi que le site jarrete.qc.ca (iquitnow.qc.ca), pris isolément ou de façon combinée.
À propos du Conseil québécois sur le tabac et la santé
Le Conseil québécois sur le tabac et la santé est un organisme à but non lucratif dont la mission est « Vers un Québec sans tabac ». Il œuvre depuis 35 ans à mobiliser les intervenants québécois pour réduire et prévenir la consommation de tabac au Québec. La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac est réalisée grâce au soutien financier du ministère de la Santé et des Services sociaux et avec l'appui inestimable de centaines d'organismes, d'entreprises et de médias partenaires. www.cqts.qc.ca
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Source : Conseil québécois sur le tabac et la santé
Pour des entrevues avec la porte-parole Mireille Deyglun ou le directeur général du CQTS, Mario Bujold, merci de contacter :
Carine Salvi, agente de communication au CQTS
Téléphone : 514 948-5317, poste 229 Cellulaire : 514 589-7477
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