On congédie des infirmières qui dénoncent l'intimidation - Les victimes d'intimidation doublement touchées
MONTRÉAL, le 13 mai 2016 /CNW Telbec/ - « On nous apprend aujourd'hui qu'une étude réalisée par Mme Hélène Durocher, doctorante en sciences infirmières à l'Université de Montréal auprès d'infirmières ayant dénoncé des situations d'intimidation démontre que 27 % d'entre elles (12 sur 44) ont été congédiées à la suite de cette dénonciation, indique le secrétaire de la Fédération des médecins résidents du Québec, le docteur Christopher Lemieux. Cette situation est inacceptable ! »
Le docteur Lemieux dit constater qu'une omerta plane dans les milieux de formation en médecine sur la question de l'intimidation. « Les médecins résidents dénoncent rarement les situations d'intimidation par crainte de représailles sur le plan professionnel et personnel, de poursuivre le secrétaire de la Fédération. On comprend que l'étude mentionnée ci-dessus leur donne malheureusement raison. Pourtant, la seule façon d'enrayer ce fléau est justement de le dénoncer ».
La Fédération note que l'intimidation est partout dans les milieux de formation et que les intimidateurs proviennent de différents milieux. On y retrouve autant des médecins en exercice, que des infirmières/infirmiers, des médecins résidents, d'autres professionnels et même des patients. « Mais ce qui est encore plus inquiétant, notamment en ce qui concerne les médecins résidents, poursuit-il, c'est que les victimes hésitent à dénoncer la situation ou ne savent tout simplement pas à qui et comment les dénoncer, d'autant plus qu'ils font l'objet d'évaluations de leur performance tout au long de leur résidence et que leur pratique future dépend de ces évaluations ».
Alors que l'Assemblée nationale se préoccupe de protéger les « lanceurs d'alerte » pour faciliter « la divulgation d'actes répréhensibles» au sein des organismes publics, comme les ministères, les sociétés d'État et les établissements du réseau de la santé et de l'éducation, on voit la situation se retourner contre ceux et celles qui agissent comme dénonciateurs en matière d'intimidation. Et ce, malgré les campagnes gouvernementales contre l'intimidation à tous les niveaux.
Le vendredi 20 mai prochain, la Fédération des médecins résidents du Québec tiendra un Colloque sur l'intimidation dans le cadre duquel se prononceront divers experts sur les questions légales, ainsi que les aspects psychologiques de l'intimidation. Le thème de cette rencontre, qui est l'activité phare de la campagne contre l'intimidation mise sur pied par la Fédération et qui s'étale durant toute l'année 2016, est L'intimidation, un virus à contrer ensemble. « Nous ne souhaitons pas dénoncer des personnes, mais plutôt des situations et amener tous les intervenants du réseau de la santé à prendre conscience de l'impact dévastateur de l'intimidation, et à contribuer à la lutte contre l'intimidation.
La Fédération des médecins résidents du Québec
La Fédération des médecins résidents du Québec regroupe les quatre associations de médecins résidents des facultés de médecine de Montréal, McGill, Sherbrooke et Laval à Québec. Elle compte quelque 3 500 membres, dont le quart se destine à une pratique en médecine familiale. Les autres poursuivent une formation dans l'une des 53 autres spécialités reconnues au Québec. De ce nombre, 41 % sont des hommes et 59 %, des femmes. La durée de la formation postdoctorale en médecine familiale est de deux ans; celle des médecins spécialistes varie de cinq à six ans, selon la spécialité choisie.
SOURCE Fédération des médecins résidents du Québec
Source : Dr Christopher Lemieux, secrétaire, Fédération des médecins résidents du Québec ; Renseignements et entrevues : Johanne Carrier, ARP, Directrice, Communications et Affaires publiques, Fédération des médecins résidents du Québec, Cellulaire : 514 591-0502, Bureau : 514 282-0256 ou 1 800 465-0215, Courriel : [email protected]
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