Optimistes, les investisseurs réagissent aux moindres signes de croissance mondiale, Banque CIBC English
La négociation asymétrique fait en sorte que même les mauvaises nouvelles font réagir les marchés favorablement
TORONTO, le 28 févr. 2012 /CNW/ - Les marchés mondiaux sont à l'affût de signes indiquant que les conditions s'améliorent, et la moindre bonne nouvelle, aussi insignifiante soit-elle, a pour effet de doper les gains sur le marché, souligne un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC inc.
« Nous ne sommes pas dans une situation normale », souligne Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Banque CIBC. « En temps normal, les investisseurs confrontés à une mauvaise nouvelle surréagissent davantage que face à une bonne nouvelle. Dans le contexte actuel, les bonnes nouvelles ont l'avantage. Les investisseurs sont très sensibles aux données positives inattendues, alors qu'ils choisissent souvent de fermer les yeux sur les nouvelles négatives ou de les interpréter de façon créative comme des bonnes nouvelles. »
« Une certaine lassitude par rapport à la Grèce fait en sorte que les tribulations européennes affectent moins l'humeur du marché, les investisseurs devenant de plus en plus indifférents aux nouvelles provenant de la zone - ils se disent probablement qu'en cas d'aggravation, la Banque centrale européenne sera toujours là pour régler le problème. »
En dépit des mauvaises surprises qui ont dominé les nouvelles au cours des trois derniers mois, le marché canadien a quand même réussi à enregistrer une croissance de 9 %, note M. Tal. Il croit que les investisseurs n'ont apparemment pas prêté attention aux données canadiennes et ont accordé plus d'attention aux facteurs positifs concernant les États-Unis et certaines économies internationales.
Aux États-Unis, la remontée de 12 % de l'indice S&P 500 depuis la mi-décembre est essentiellement liée aux données économiques supérieures aux prévisions enregistrées durant cette période. Toutefois, en moyenne, le marché a également réagi de façon positive à des données négatives inattendues. « Cette méthode de négociation asymétrique est en grande partie attribuable à l'actuelle politique asymétrique appliquée par la Réserve fédérale américaine », a ajouté M. Tal.
« Pas moins du tiers de l'ensemble des principales données économiques publiées ces trois derniers mois ont largement dépassé les attentes. Et ces surprises positives ont immédiatement été traduites en gains sur le marché des actions. Après tout, la Réserve fédérale américaine s'étant engagée à demeurer neutre jusqu'en 2014, le marché peut pleinement tirer parti de macrodonnées meilleures que prévu sans se soucier de l'habituel effet déprimant d'éventuelles mesures de resserrement.
« Un fait encore plus intéressant, cependant, est le gain de marché quotidien moyen de 0,13 % enregistré par le S&P 500 en réaction aux 20 % de résultats s'étant avérés inférieurs aux attentes. La logique ici étant que tout signe de faiblesse économique accroît la probabilité d'une troisième série de mesures d'assouplissement quantitatif, ce qui a des répercussions positives évidentes sur le marché. »
M. Tal croit que les investisseurs canadiens continueront à se concentrer sur les données économiques américaines et ne porteront pas grande attention aux autres nouvelles négatives touchant le secteur manufacturier canadien, où la vigueur du dollar continue clairement d'avoir un effet de ralentissement.
Une section du rapport rédigé par Avery Shenfeld, économiste en chef, Banque CIBC, et Warren Lovely, économiste principal, Banque CIBC, met en lumière les difficultés d'un secteur sérieusement défavorisé par un huard fort. La part du secteur manufacturier dans le PIB du Canada a plongé depuis que le dollar canadien a franchi de cap de la parité, mais elle a également perdu du terrain par rapport aux États-Unis, où l'importance de ce secteur est demeurée inchangée.
Le secteur manufacturier contribue désormais pour un peu plus de 12 % au PIB réel du Canada, alors que ce chiffre atteignait près de 19 % au tournant du millénaire. Alors que la production manufacturière canadienne a connu une embellie après avoir atteint des creux lors de la récession de 2008, une bonne partie de cette remontée découlait d'une reprise exceptionnelle faisant suite à une demande déprimée cyclique.
M. Tal s'attend à ce qu'à mesure que les capacités économiques, financières et politiques se raffermissent dans l'Ouest canadien, les inégalités du revenu régionales se creuseront de façon marquée. Bien que les autorités monétaires canadiennes puissent éviter d'accélérer ce processus en gardant les taux inchangés pendant un moment encore, cela n'empêchera pas l'érosion de l'intérieur du cœur du secteur manufacturier canadien.
« Au cours des prochains mois, il y aura sans doute une abondance de nouvelles devant lesquelles les investisseurs choisiront de fermer les yeux », ajoute-t-il. « Il est difficile de dire combien de temps durera cet environnement de négociation gagnant-gagnant, mais tout semble indiquer que le processus n'a pas encore été épuisé. »
« La négociation euphorique pourrait continuer jusqu'à ce que le marché prenne conscience que tout ce qu'il récolte aujourd'hui lui sera retiré par le freinage fiscal marqué de 2013. »
Vous pouvez consulter la version intégrale du rapport de Marchés mondiaux CIBC à l'adresse : http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eifeb12.pdf.
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Benjamin Tal, économiste en chef adjoint, Marchés mondiaux CIBC inc., 416 956-3698, [email protected], ou Kevin Dove, Communications et affaires publiques, 416 980-8835, [email protected]
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