Près de 60 endroits où l'eau est de bonne qualité pour se baigner à Montréal et un seul à Laval
MONTRÉAL, le 28 juin 2023 /CNW/ - À l'approche du Grand Splash au Vieux-Port de Montréal, la Fondation Rivières dévoile une carte répertoriant 57 sites où la qualité de l'eau permet la baignade sur les berges de Montréal. La carte révèle aussi 106 sites où la qualité de l'eau permet la pratique d'activités nautiques de contact indirect avec l'eau (kayak, planche à pagaie, pêche sportive, etc.).
Ce potentiel n'est pas partagé à Laval, alors qu'il n'y a qu'un seul endroit propice à la baignade. À la lumière de ces données, la Ville de Laval gagnerait à redoubler d'efforts pour assainir ses eaux usées, et la Ville de Montréal, à mettre l'épaule à la roue pour offrir des accès aux plans d'eau.
La Fondation a analysé les données colligées par le Réseau de suivi des milieux aquatiques (RSMA) en fonction de la météo qui prend des mesures à 115 endroits autour de Montréal. Cette analyse montre qu'il y a à Montréal environ un site sur deux (57) échantillonné où au moins 90 % des prélèvements montrent une qualité de l'eau permettant la baignade en temps sec. Avec les surverses d'eaux usées en temps de pluie, il n'y a plus que 25 endroits échantillonnés qui restent baignables.
Du côté de Laval, seul le Port de Plaisance à Laval-Sur-Le-Lac est propice à la baignade et 24 sites échantillonnés permettent la pratique d'activités nautiques de contact indirect, mais seulement en temps sec. En temps de pluie, il n'en reste plus que 9 sur les 32 sites échantillonnés, une des conséquences des surverses d'eaux usées en amont et en aval du parc de la rivière des Mille-Îles.
Par temps sec, on constate un problème majeur sur la rivière des Prairies à l'est de Saint-Vincent-de-Paul, où même la pratique d'activités nautiques de contact indirect n'est pas recommandée. Cette zone récolte les eaux charriées par le ruisseau La Pinière qui débouche en amont de la berge de la Brise. Le ruisseau La Pinière est reconnu comme étant un égout à ciel ouvert.
À Montréal, les lieux où la qualité de l'eau permet la baignade se concentrent essentiellement dans l'ouest de l'île, là où se trouvent déjà les trois accès publics gratuits à l'eau : à la plage de Verdun, au parc-nature du Cap-Saint-Jacques et au parc-nature du Bois-de-l'Île-Bizard. Or, ce sont surtout le centre et l'est qui bénéficieraient de sources de rafraîchissement tel que le démontre la carte interactive des îlots de chaleur/fraîcheur urbains du Géoportail de santé publique du Québec (2022).
Le parc de la promenade Bellerive, dont l'ouverture officielle devait se tenir à l'été 2022, affiche une note parfaite de respect du seuil de conformité à la baignade en temps sec. C'est aussi le cas pour le futur parc riverain de Lachine, dont l'ouverture était initialement prévue cet été. La plage de l'Est ne se classe toutefois pas puisque seulement 80 % des analyses ont révélé une qualité de l'eau propice pour la baignade en temps sec. Ce dernier projet est compromis par des problèmes de contamination du littoral de la page et par la présence potentielle d'herbiers dont se nourrit le chevalier cuivré, une espèce menacée d'extinction.
Le Vieux-Port de Montréal figure aussi parmi les lieux dont l'eau est propre pour y nager en temps sec. Valérie Plante s'était engagée à y ouvrir un bain portuaire en période électorale en 2017 et le projet figure au dernier Plan Nature et Sports (2021). Si la météo le permet, un Grand Splash aura lieu le 30 juin pour revendiquer un bain portuaire, comme à Québec (possibilité de report au 7 juillet).
« Il n'y a pas que la baignade, ni que les plages pour profiter de l'eau : Montréal regorge de lieux propices pour se rafraîchir par le biais d'activités nautiques comme la planche à pagaie. On s'étonne de voir que Montréal ne s'engage pas dans cette voie », déclare André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières
Les problèmes de contamination en temps sec sont généralement causés par des problèmes de raccordements inversés, c'est-à-dire de conduites d'égouts résidentielles ou commerciales branchées au réseau pluvial. Cela fait en sorte que des eaux usées sont rejetées dans les cours d'eau sans traitement. Il s'agit d'un phénomène connu de la Ville de Montréal depuis de nombreuses années. La baignade en zone urbaine est souvent impossible après de fortes pluies, qui s'accompagnent de débordements d'eaux usées, affectant la qualité de l'eau.
La présente analyse de la Fondation Rivières est basée sur les données du RSMA de la Ville de Montréal entre 2003 et 2022 et sur celles de la Ville de Laval entre 2001 et 2022. La Ville de Laval a échantillonné 32 sites sur son territoire en 2022 alors que le RSMA en a échantillonné 115, soit une douzaine de sites de plus que l'année précédente. Seuls les sites où les prélèvements se sont échelonnés sur un minimum de cinq années consécutives, dont une partie s'inscrit durant les dix dernières années, ont été retenus.
Au Québec, les normes de concentration en coliformes fécaux pour la baignade sont établies à un maximum de 200 UFC/100mL (Unité Formant Colonie) et à 1 000 UFC/100mL pour les activités de contact indirect. Un temps sec à Montréal est associé à une période sans pluie au minimum 48 heures avant le prélèvement, et à Laval, à 24 heures avant le prélèvement. Sont exclus les paramètres relatifs au débit de l'eau et à la sécurité des installations d'accès.
Pour accéder à la carte de potentiel de baignade et d'activités nautiques
à Montréal et Laval :
fondationrivieres.org/carte-potentiel-de-baignade-montreal
Baignade, temps sec |
Baignade, temps de pluie |
Activités temps sec |
Activités nautiques temps de pluie |
|
Montréal (115 sites) |
57 |
25 |
106 |
73 |
Laval (32 sites) |
1 |
0 |
24 |
9 |
Depuis plus de 20 ans, Fondation Rivières œuvre à préserver, restaurer et mettre en valeur le caractère naturel des rivières et contribue à assurer la qualité de l'eau et l'accès à l'eau pour la population québécoise. La Fondation est l'organisateur principal du Grand Splash, qui se déroule cette année du 30 juin au 8 juillet.
SOURCE Fondation Rivières
Source : Sophie Lachance, Responsable des communications et de la mobilisation, Fondation Rivières, 514-272-2666, poste 307, [email protected]
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