Production de vaccins et de médicaments biologiques : 20,5 M$ du gouvernement canadien pour la biofabrication à Polytechnique Montréal English
MONTRÉAL, le 6 mai 2024 /CNW/ - L'honorable Soraya Martinez Ferrada, ministre du Tourisme et ministre responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, était de passage à Polytechnique Montréal aujourd'hui pour dévoiler les résultats pancanadiens de la deuxième étape du concours du Fonds de recherche biomédicale du Canada et du Fonds d'infrastructure de recherche en sciences biologiques, une annonce associée à des investissements de près de 574 M$. Du lot, 20,5 M$ sont consacrés à l'initiative en biofabrication RAMP-UP de Polytechnique Montréal qui a pour objectif d'assurer une production locale de vaccins et de médicaments biologiques tout en formant les prochaines générations de spécialistes dans ce domaine. Le groupe de recherche appuiera aussi son travail sur des équipements spécialisés obtenus grâce à un appui de 11,7 M$ de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), du Gouvernement du Québec et des partenaires d'un projet consacré au développement de biomatériaux.
La pandémie de COVID-19 a révélé des failles dans la capacité du Canada à contrer rapidement l'éclosion d'une pandémie en raison, notamment, de la rareté des infrastructures de production de vaccins et du faible nombre de scientifiques capables de gérer la fabrication de produits biopharmaceutiques à grande échelle. Afin d'assurer la préparation du Canada en prévision de pandémies futures, le gouvernement a investi dans la création de cinq pôles de préparation aux pandémies. Le Pôle de préparation aux pandémies de l'Est du Canada s'est vu octroyer des fonds pour soutenir quatre projets, incluant celui de Polytechnique Montréal.
Maud Cohen, directrice générale de Polytechnique Montréal, a souligné l'importance de ces investissements pour structurer la recherche et contribuer à ce que les universités du pays aient un impact direct sur le bien-être de la population. « Notre présence à tous ici aujourd'hui est la preuve de notre engagement à contribuer concrètement à façonner un avenir où l'innovation et le progrès sont au service de tous. Le soutien crucial du gouvernement, à travers divers programmes et organismes, joue un rôle déterminant dans la création d'infrastructures, le recrutement de talents qualifiés, et la concrétisation de projets prometteurs pour l'avenir. Je tiens d'ailleurs à souligner la vision du Gouvernement du Canada qui a reconnu le rôle de nos institutions dans l'atteinte de ce grand objectif, à savoir restaurer les capacités de biofabrication qui n'existaient plus, depuis trop longtemps, au Canada », a-t-elle souligné lors de l'annonce.
Dirigée par Gregory De Crescenzo, professeur titulaire au Département de génie chimique de Polytechnique Montréal, l'initiative RAMP-UP regroupe des expertes et experts provenant de l'Université de Montréal, de l'Université Laval, du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) ) ainsi que des acteurs clés des centres collégiaux de transfert de technologie (CERASP, TransBioTech) et du secteur industriel de la biofabrication.
Le regroupement a pour objectif de mettre en place une série de plates-formes pour garantir la production de vaccins formulés rapidement après l'identification d'une protéine cible afin d'amorcer des essais cliniques. En plus d'établir des lignées cellulaires pour fabriquer des produits biologiques, le groupe développera des bioprocédés évolutifs et des protocoles analytiques afin de contrôler la qualité du produit à chaque étape. Il travaillera aussi en étroite collaboration avec ses partenaires pour optimiser le transfert de technologies vers le marché afin de raccourcir le chemin qui sépare une découverte de sa commercialisation. À terme, sa capacité de production à grande échelle et son savoir-faire lui permettront de produire de manière fiable des produits biologiques formulés pour les Canadiennes et les Canadiens.
RAMP-UP veillera en parallèle à préparer la relève dans le domaine de la biofabrication, et ce, à tous les stades de la recherche biopharmaceutique : de l'identification des cibles, à la génération des lignées cellulaires, en portant une attention particulière à la mise à l'échelle des procédés de fabrication de produits biopharmaceutiques. Pour ce faire, il misera notamment sur le programme de formation en ingénierie des procédés pour les nanomédicaments émergents (Process Engineering of Emerging Nano-Medicines, ou PrEEmiuM en anglais) de Polytechnique Montréal, également piloté par le professeur De Crescenzo. Grâce à ce programme, des stagiaires de la région de Montréal développent chaque année des compétences de collaboration interdisciplinaire et intersectorielle afin d'éviter le travail en silo qui a caractérisé le milieu biopharmaceutique par le passé.
« Tous les maillons de la chaîne sont importants, et le travail de chacun est interrelié », explique le professeur De Crescenzo. « Des biochimistes et biologistes cellulaires se concentrent sur les premières étapes d'identification, puis des ingénieurs gèrent les autres étapes comme celle de la mise à l'échelle de la production et celle du contrôle de la qualité. »
En plus du projet RAMP-UP de Polytechnique Montréal, le Pôle de préparation aux pandémies de l'Est du Canada, que dirige l'Université de Montréal, voit trois autres de ses projets être financés. L'Université de Montréal obtient un financement pour deux projets : un premier de 21 M$ pour la création de nouveaux antibiotiques et un autre de 16M$ pour améliorer la capacité de réponse à une pandémie chez les enfants. L'Université Laval, elle, reçoit un appui de 42 M$ pour créer le Centre national de primatologie pour la préparation aux pandémies.
Fondée en 1873, Polytechnique Montréal, université d'ingénierie, est l'une des plus importantes universités d'enseignement et de recherche en génie au Canada. Polytechnique Montréal est située sur le campus de l'Université de Montréal, le plus grand complexe universitaire francophone en Amérique. Avec 60 000 diplômés, Polytechnique a formé au-delà de 22 % des ingénieurs en exercice membres de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Elle propose plus de 120 programmes de formation. Polytechnique compte plus de 300 professeures et professeurs, et accueille plus de 10 000 étudiantes et étudiants. Son budget annuel global s'élève à 300 millions de dollars, incluant un budget de recherche de 100 millions de dollars.
SOURCE Polytechnique Montréal
DEMANDES D'ENTREVUE: Annie Touchette, Polytechnique Montréal, [email protected], 514 231-8133
Partager cet article