Productivité au Québec : Quelles régions contribuent le plus ?
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HEC Montréal - Centre sur la productivité et la prospérité24 sept, 2014, 06:00 ET
MONTRÉAL, le 24 sept. 2014 /CNW Telbec/ - Quelles sont les régions qui contribuent à accroître la productivité du Québec ? Lesquelles constituent le moteur économique de la province et lesquelles sont à la remorque ? Voilà le type de questions auxquelles répond une étude dévoilée aujourd'hui par le Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) de HEC Montréal. « Cette analyse permet de mieux comprendre le rôle que joue chacune des 17 régions administratives dans la croissance de la productivité au Québec, explique Robert Gagné, directeur du CPP. Le retard qu'accuse la province en matière de productivité a été peu étudié dans une perspective régionale. Et pourtant, il s'agit d'un aspect fondamental du problème, puisqu'à terme, les efforts pour redresser la performance du Québec doivent être orientés de manière à cibler les besoins propres à chaque région. »
Miser sur les régions ressources
Parmi les principaux constats, l'étude révèle que les régions ressources se démarquent en participant activement à l'accroissement de la productivité du Québec. Entre 2002 et 2012, le Nord-du-Québec, la Côte-Nord, l'Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay-Lac-Saint-Jean ont généré près du quart de la croissance de la productivité québécoise, une contribution pratiquement deux fois plus importante que leur poids économique. Cet apport résulte essentiellement d'une hausse particulièrement rapide de la productivité dans ces régions. Au cours de cette période, ces quatre régions ont enregistré des croissances de leur productivité allant de 17 à 213 %, des performances somme toute impressionnantes si l'on considère que la moyenne provinciale se situait à 8 %.
Le Nord-du-Québec se démarque tout particulièrement, affichant une croissance de la productivité 27 fois supérieure à la moyenne provinciale. À l'autre bout du spectre, les régions de Laval et des Laurentides ferment la marche, enregistrant des croissances respectives de - 3 % et de - 10 %. Ces deux régions sont d'ailleurs les seules où la productivité du travail a décru depuis 2002.
Montréal pourrait mieux performer
L'analyse nous apprend aussi que l'apport de la région de Montréal est bien inférieur à ce qu'un territoire de cette importance devrait produire. Ainsi, bien que cette région génère un peu plus du tiers du PIB de la province, elle ne contribue qu'à 15 % de la croissance de la productivité. « Résultat : la région de Montréal, qui devrait normalement être la locomotive économique du Québec, se fait damer le pion par la Montérégie (17 %), déclare Robert Gagné. Cette réalité soulève plusieurs questions; ainsi, on se demande notamment pourquoi les entreprises ne sont pas aussi intéressées à s'établir à Montréal qu'en périphérie ? »
Plus spécifiquement, l'étude montre que, même si les gains de productivité enregistrés dans la région administrative de Montréal demeurent supérieurs à la moyenne provinciale, son poids en termes d'heures travaillées a diminué depuis 2002, passant de 35 à 33 % en dix ans. Ces résultats nous portent donc à croire que la croissance de la productivité dans l'ensemble de la province aurait été supérieure si le nombre d'heures travaillées à Montréal avait augmenté à un rythme similaire à celui observé en moyenne au Québec.
À l'inverse, il ressort que les contributions de la Côte-Nord (7 %), de l'Abitibi-Témiscamingue (7 %) et du Nord-du-Québec (5 %) sont beaucoup plus élevées que leur poids en ce qui a trait aux heures travaillées (respectivement de 1, 2 et 0,3 %). Dans ces trois cas, cet apport s'explique par des gains de productivité du travail particulièrement importants.
Enfin, notons que parmi les 17 régions administratives du Québec, trois font piètre figure, enregistrant une contribution neutre ou négative à l'égard de la croissance de la productivité provinciale : la Mauricie (0 %), le Centre-du-Québec (- 1 %) et l'Estrie (- 2 %). En clair, ces régions ont contribué non seulement à diminuer la croissance de la productivité de la province, mais aussi à accroître son retard à ce chapitre.
À la lumière de cette analyse, quelques recommandations s'imposent. « Primo, Montréal semble avoir tout intérêt à se questionner sur le développement des affaires sur son territoire. Secundo, bien que cette avenue ne fasse pas l'unanimité, encourager l'exploitation des ressources naturelles représente une piste à privilégier pour accroître la productivité du Québec. Enfin, il semble préférable d'orienter le développement économique des régions en tenant compte de leurs performances spécifiques, plutôt que de favoriser des mesures trop générales », conclut Robert Gagné.
Pour en savoir plus :
- Consultez le rapport Croissance de la productivité au Québec - Une perspective régionale,
- Téléchargez le communiqué de presse en anglais.
À propos du Centre sur la productivité et la prospérité
Créé en 2009, le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal mène une double mission. Il se consacre d'abord à la recherche sur la productivité et la prospérité en ayant comme principaux sujets d'étude le Québec et le Canada. Ensuite, il veille à faire connaître les résultats obtenus en organisant des activités de transfert, de vulgarisation et, ultimement, d'éducation. Pour en apprendre davantage sur le Centre, visitez le www.hec.ca/cpp.
SOURCE : HEC Montréal - Centre sur la productivité et la prospérité
Source : Liette D'Amours, Responsable des relations médias, Tél. : 514 649-2347, [email protected]
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