Productivité et prospérité au Québec - Bilan 2017 - Le déclin du niveau de vie continue de préoccuper
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HEC Montréal - Centre sur la productivité et la prospérité26 févr, 2018, 06:30 ET
MONTRÉAL, le 26 févr. 2018 /CNW Telbec/ - Le Centre sur la productivité et la prospérité - Fondation Walter J. Somers (CPP) dévoile aujourd'hui son édition 2017 de Productivité et prospérité au Québec - Bilan. Fidèle à une tradition initiée en 2009, le CPP y propose une mise à jour de différents repères qui permettent de dresser un état de la situation économique du Québec.
Pour Robert Gagné, directeur du CPP et coauteur du rapport, la santé économique de la province demeure précaire : « Sans vouloir noircir le portrait, la situation ne s'est pas vraiment améliorée au cours des dernières années. Avec un niveau de vie à peine supérieur à 47 000 $ par habitant en 2016, le Québec se maintient en peloton de queue lorsqu'on le compare aux autres provinces canadiennes et aux 20 principaux pays occidentaux ». Seules les provinces maritimes, l'Espagne et la Corée du Sud affichent un niveau de vie inférieur à celui du Québec.
Selon les auteurs du rapport, ce constat n'a toutefois rien de surprenant. « Entre 1981 et 2016, la productivité du travail au Québec a, en moyenne, crû de seulement 0,9 % par année, précise le directeur. Il s'agit sans conteste de la hausse la plus faible observée parmi les trente économies analysées. Le problème - et il est de taille - provient du fait que la quasi-totalité de la croissance du niveau de vie passe par des gains de productivité. Dès lors, il ne faut pas s'étonner si l'économie de la province progresse plus lentement qu'ailleurs ».
Une origine structurelle
En s'intéressant à la croissance de l'économie québécoise depuis 1981, les auteurs du rapport ont pu constater que l'origine du retard économique du Québec avait évolué au fil du temps. Ainsi, au cours des décennies 80 et 90, l'écart de niveau de vie avec les autres provinces et les pays étudiés s'est essentiellement creusé en raison des récessions majeures qui ont marqué ces périodes. Depuis le début des années 2000, l'écart s'accentue de manière systématique et ce, que l'économie soit affectée ou non par une récession.
« En somme, tout indique que la province est confrontée à un problème de nature structurelle, c'est-à-dire que la structure de l'économie québécoise ne lui permet pas de suivre la cadence des autres pays et de la plupart des provinces canadiennes, avance Robert Gagné. Si rien n'est fait pour corriger le tir, l'écart de niveau de vie qui sépare le Québec d'une vaste majorité de pays occidentaux augmentera inéluctablement au fil du temps ».
Au cœur du problème
Le déclin du secteur manufacturier québécois serait au cœur du problème selon les chercheurs. Historiquement, l'activité manufacturière au Québec s'est concentrée dans des industries à faible technologie, traditionnellement considérées comme des secteurs mous: textile, vêtement, papier, meuble, etc. Ces industries étant particulièrement vulnérables aux fluctuations du taux de change en raison de leur forte exposition à la concurrence des pays émergents, la production manufacturière québécoise a rapidement décliné lorsque le dollar canadien s'est apprécié au début des années 2000. « Les répercussions ont alors été désastreuses pour l'économie du Québec, soutient le directeur du CPP. Faute d'avoir compensé cette perte de compétitivité par des gains de productivité, la croissance économique s'est enlisée. »
Une conséquence préoccupante
Lourde de conséquences, la croissance relativement lente du niveau de vie au Québec a eu un impact direct sur le pouvoir d'achat de ses citoyens, qui a progressivement diminué. Si bien que leur revenu disponible est désormais inférieur à celui des neuf autres provinces canadiennes. En 2016, les Québécois disposaient en moyenne d'environ 4 370 $ de moins que les Ontariens pour consommer et épargner.
« Là où le bât blesse, conclut Robert Gagné, c'est que l'avantage du Québec au chapitre du coût de la vie s'est effrité avec le temps. Comme la province n'a pas été en mesure de compenser la perte de cet avantage par une croissance économique adéquate, les Québécois ont vu leur pouvoir d'achat diminuer significativement par rapport à celle des autres provinces ».
Pour en savoir plus :
- Consultez le rapport Productivité et prospérité au Québec - Bilan 2017.
- Téléchargez le communiqué de presse en anglais.
À propos du Centre sur la productivité et la prospérité - Fondation Walter J. Somers
Le Centre sur la productivité et la prospérité - Fondation Walter J. Somers mène une double mission. Il se consacre d'abord à la recherche sur la productivité et la prospérité en ayant comme principal sujet d'étude le Québec. Ensuite, il veille à faire connaître les résultats de ses travaux par des activités de transfert et d'éducation.
À propos de la Fondation Walter J. Somers
En hommage au fondateur de l'entreprise Walter Technologies pour surfaces, la famille Somers a mis sur pied la Fondation Walter J. Somers. À travers différents dons, la Fondation perpétue l'héritage familial d'engagement envers la communauté et contribue à la prospérité de la société québécoise, d'abord en veillant à améliorer sa productivité, mais également en appuyant l'excellence dans l'éducation des jeunes.
Pour en apprendre davantage sur le Centre, visitez le www.hec.ca/cpp ou écrivez-nous, à [email protected].
SOURCE HEC Montréal - Centre sur la productivité et la prospérité
Liette D'Amours, Responsable des relations médias, Tél. : 514 649-2347, [email protected]
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