Projet de loi no 94 encadrant les demandes d'accommodement dans
l'Administration gouvernementale et dans certains établissements - Le SFPQ
réclame une charte de la laïcité, rien de moins
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Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec19 mai, 2010, 15:00 ET
QUÉBEC, le 19 mai /CNW Telbec/ - La présidente générale du Syndicat de la fonction publique du Québec, Lucie Martineau, dénonce à nouveau le manque de volonté du gouvernement afin de trancher définitivement le débat sur les accommodements raisonnables en adoptant une charte de la laïcité. De passage cet après-midi devant la Commission des relations avec les citoyens, dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi no 94, la présidente générale du SFPQ a été claire à l'endroit de la ministre Kathleen Weil. "Le projet de loi no 94 est trop timide. Il règle le cas du voile intégral en stipulant la nécessité d'avoir le visage découvert lors de la prestation des services publics tant de la part du personnel que de la personne qui reçoit des services, mais il permet implicitement tout le reste. La solution passe plutôt par l'adoption d'une charte de la laïcité afin d'assurer la neutralité de l'État", indique madame Martineau.
Le SFPQ estime que ce projet de loi, loin de baliser l'application des accommodements raisonnables, au contraire, élargit et officialise le port de tous les signes religieux, sauf deux : le niqab et la burqa. Le législateur ne fait nullement mention des demandes concernant le sexe des agents de l'État octroyant le service, ni de la présence de locaux de prières dans les bureaux de l'administration publique. "Toutes ces mesures nous éloignent d'un État laïque, explique Lucie Martineau. Ce projet de loi rétrécit notre demande en officialisant l'approche du cas par cas existant déjà et que nous tenons responsable de toutes les controverses publiques".
La neutralité de l'État s'exprime d'abord par l'image projetée par ses agents, estime le Syndicat de la fonction publique. "Il serait impensable de voir des employés de l'État manifester leur appui à l'un des partis présents à l'Assemblée nationale, explique madame Martineau, il en va de même pour les croyances religieuses. Il est contraire au principe de la neutralité de l'État que ses représentants affichent leurs croyances religieuses dans l'exercice de leurs fonctions." La présidente générale du SFPQ a tenu à rappeler aux membres de la commission que si ce projet de loi était adopté, rien ne serait vraiment réglé. De nouvelles controverses ressurgiront inévitablement tant qu'une charte de la laïcité ne viendra pas harmoniser les droits collectifs avec les droits individuels défendus par les chartes québécoises et canadiennes.
Renseignements: Éric Lévesque, Responsable des relations avec les médias, (418) 623-2424, poste 338, Cell.: (418) 564-4150
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