Près de six chefs d'entreprise canadiens sur dix détournent des marchandises provenant de la Chine, mais changer de fournisseur pose de nouveaux risques
MONTRÉAL, le 6 févr. 2025 /CNW/ - Bien que le président des États-Unis, Donald Trump, ait décidé d'accorder une pause de 30 jours sur les tarifs douaniers sur les produits canadiens, près des deux tiers des entreprises canadiennes sont toujours touchés par les nouveaux tarifs douaniers de 10 % imposés à la Chine, comme le démontre un nouveau sondage de KPMG. Selon les professionnels de KPMG, les tarifs douaniers imposés à la Chine et l'incertitude entourant la menace imminente de tarifs de 25 % sur les produits canadiens devraient inciter les entreprises canadiennes à renforcer la résilience et l'agilité de leurs chaînes d'approvisionnement.
KPMG au Canada a récemment sondé 250 chefs d'entreprise au Canada pour évaluer leur réaction aux menaces de tarifs du président américain Donald Trump et les mesures qu'ils avaient déjà prises ou qu'ils prévoyaient de prendre, le cas échéant.
En prévision des tarifs, la plupart des entreprises canadiennes (88 %) ont déclaré détourner ou envisager de détourner des marchandises vers des pays non frappés par des tarifs douaniers. Près de la moitié (44 %) ont déclaré qu'ils étaient déjà en train de reconfigurer leurs chaînes d'approvisionnement pour détourner les exportations destinées aux États-Unis vers ces pays tiers, et 44 % des répondants explorent cette option.
En outre, plus de la moitié (57 %) des répondants prennent des mesures pour déplacer la production hors de la Chine en raison des tarifs douaniers américains sur les produits chinois et/ou de préoccupations relatives au travail forcé, et 63 % ont affirmé que leurs organisations seraient touchées négativement par les tarifs douaniers américains sur les produits chinois.
« En raison de l'incertitude causée par les éventuels tarifs douaniers sur les produits canadiens et les nouveaux tarifs douaniers imposés à la Chine, il est très difficile pour les entreprises canadiennes de planifier, d'exercer leurs activités et de demeurer concurrentielles », affirme Alain Sawaya, leader national du groupe Chaîne d'approvisionnement de KPMG au Canada.
Points saillants du sondage
- 44 % des répondants ont déclaré qu'ils étaient en train de reconfigurer leurs chaînes d'approvisionnement pour détourner les exportations destinées aux États-Unis vers des pays tiers qui ne sont pas touchés par les tarifs douaniers
- 44 % des répondants envisagent de reconfigurer leurs chaînes d'approvisionnement pour détourner les marchandises en provenance des États-Unis
- 57 % des répondants ont déclaré prendre des mesures pour déplacer la production hors de la Chine en raison des tarifs douaniers américains sur les produits chinois et/ou de préoccupations relatives au travail forcé.
- 63 % ont affirmé que leurs organisations seraient touchées négativement par les tarifs douaniers américains sur les produits chinois
- 83 % ont déclaré qu'ils devaient rendre leurs chaînes d'approvisionnement plus résilientes
- 79 % s'attendent à ce que les États-Unis imposent des tarifs douaniers à l'Union européenne
« Le Canada étant dans le collimateur commercial des États-Unis et de la Chine, les secteurs qui dépendent de fournisseurs et de clients, comme la fabrication, sont particulièrement vulnérables face à l'augmentation des coûts, aux retards d'expédition et à la perturbation des calendriers de production et de planification, ajoute M. Sawaya. Les plus petits fournisseurs ayant moins d'options pourraient avoir de la difficulté à absorber les coûts supplémentaires, ce qui augmenterait le risque d'insolvabilité », renchérit-il.
Chaque organisation canadienne touchée doit renforcer sa résilience et son agilité dès maintenant, ce qui comprend de revoir sa stratégie de chaîne d'approvisionnement dans son ensemble et d'évaluer ses risques d'exploitation et ses obligations contractuelles, ainsi que les solutions de rechange, dans ce nouvel environnement commercial.
La reconfiguration des chaînes d'approvisionnement peut être un processus complexe et long, en particulier pour les entreprises dont les chaînes d'approvisionnement sont importantes et interconnectées ou pour les petites entreprises dont les ressources sont limitées. C'est pourquoi il est essentiel de rendre les chaînes d'approvisionnement flexibles et adaptables à toutes les situations et de disposer d'autres sources d'approvisionnement. Ce type de résilience peut aider à protéger les organisations contre les tarifs douaniers et d'autres éventuelles crises plus tard », ajoute-t-il.
Prendre des mesures à l'égard des chaînes d'approvisionnement
Le sondage de KPMG a révélé que près des deux tiers (65 %) des entreprises canadiennes avaient déjà pris des mesures préventives et s'étaient préparées à d'éventuels tarifs douaniers en expédiant des marchandises ou des produits aux États-Unis avant l'investiture du président Trump.
Plus de huit répondants sur dix (83 %) conviennent qu'ils devaient rendre leurs chaînes d'approvisionnement plus résilientes, notamment en cherchant des solutions de rechange telles que, sans s'y limiter, l'approvisionnement en matériaux de remplacement, la prévision de la demande et la gestion des flux d'approvisionnement, la modification des stratégies de déploiement des stocks, la révision des contrats et, ultimement, la mise en œuvre de technologies pour atténuer les perturbations, l'optimisation de la logistique et la surveillance des risques au moyen de scénarios hypothétiques, entre autres.
Pour renforcer davantage leur résilience, M. Sawaya recommande aux organisations de tirer parti des données de leur chaîne d'approvisionnement pour créer des modèles numériques de leur chaîne d'approvisionnement fondés sur l'IA qui peuvent exécuter des scénarios de réseau d'approvisionnement des stocks en continu pour parer aux perturbations imprévues et tester divers scénarios et solutions.
« Les organisations qui cartographient numériquement leurs chaînes d'approvisionnement en fonction de scénarios probables disposent d'un avantage concurrentiel lorsque de nouveaux risques surviennent, précise-t-il. Qu'il s'agisse de tarifs ou d'autres perturbations imprévues, une représentation numérique de la chaîne d'approvisionnement peut aider les organisations à optimiser leur réseau de transport et à examiner de façon proactive des solutions de rechange pour le déploiement des stocks. Si la cartographie numérique est un modèle en temps réel qui fait partie intégrante du processus décisionnel, la chaîne d'approvisionnement et l'entreprise seront plus résilientes », ajoute-t-il.
Stratégies de gestion des risques d'entreprise
Près de huit répondants sur dix (79 %) s'attendent également à ce que les États-Unis imposent des tarifs douaniers à l'Union européenne, et ils estiment que peu de pays seront épargnés par la guerre commerciale. Le président des États-Unis a laissé entendre qu'il imposerait bientôt des tarifs douaniers sur les marchandises en provenance de l'Union européenne.
Nancy Chase, leader nationale des Services en gestion des risques de KPMG au Canada, affirme que la modification des chaînes d'approvisionnement et le déplacement de la production vers des pays non touchés par les tarifs pourraient aider les entreprises à éviter des coûts supplémentaires, mais que cela pourrait aussi susciter de nouveaux risques.
« La reconfiguration des chaînes d'approvisionnement pourrait aider les entreprises à éviter les répercussions des tarifs douaniers imposés aux pays touchés, mais elle crée également un nouveau lot de risques pour ces entreprises, car elles se tournent vers de nouveaux fournisseurs tiers qui sont relativement peu connus. Dans certains cas, les organisations sont si pressées de changer de fournisseurs qu'elles ne prennent pas le temps d'évaluer adéquatement les nouveaux, dit-elle.
Les entreprises qui envisagent de changer de fournisseur tiers doivent s'assurer que leurs obligations contractuelles sont examinées et révisées adéquatement, et qu'elles ont mis en place des processus d'évaluation des risques et des contrôles efficaces, selon elle. Par exemple, elles doivent se demander comment elles géreront les risques de fraude ou de cybersécurité, qui ont tendance à augmenter lorsque les entreprises font appel à de nouveaux fournisseurs qui n'ont pas fait leurs preuves.
En cette nouvelle ère de tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis, qui évolue très rapidement, les entreprises canadiennes doivent renforcer leur gestion des risques à l'échelle de l'entreprise afin de demeurer agiles et résilientes », ajoute Mme Chase.
Elle recommande aux entreprises de procéder à une évaluation critique de leurs risques d'entreprise, notamment les risques opérationnels, stratégiques, financiers, technologiques, organisationnels et d'atteinte à la réputation. Cela comprend :
- procéder à une évaluation dynamique des risques d'entreprise, y compris l'audit de l'efficacité des contrôles des risques d'entreprise sur les chaînes d'approvisionnement, les flux de trésorerie et la rentabilité;
- évaluer les éléments déclencheurs de risques et les dépendances de tiers, et exécuter une analyse de scénarios ou de scénarios hypothétiques de différentes variables;
- examiner et actualiser les obligations contractuelles et évaluer la conformité aux modalités renégociées et aux ajustements de prix;
- exécuter une planification d'urgence rigoureuse et en continu;
- utiliser l'analyse de données et les plateformes et outils alimentés par l'IA pour surveiller les risques clés ou les nouveaux risques et soutenir la modélisation financière afin de fournir des données essentielles aux scénarios et à la prise de décisions.
À propos du sondage sur les tarifs douaniers de KPMG au Canada
KPMG au Canada a sondé 250 chefs d'entreprise partout au Canada entre le 21 et le 27 janvier 2025 en faisant appel au panel de premier ordre de Sago, et en utilisant la plateforme de recherche en ligne Methodify. Quatre-vingt-huit pour cent des 250 répondants exportent ou vendent leurs produits aux États-Unis. Vingt-sept pour cent des répondants dirigent des entreprises dont les revenus annuels se situent entre 100 millions de dollars et 499 millions de dollars, 24 %, entre 10 millions de dollars et 49 millions de dollars, 20 %, entre 500 millions de dollars et 1 milliard de dollars, 19 %, entre 50 millions de dollars et 99 millions de dollars, et 10 %, plus d'un milliard de dollars.
Un mot sur KPMG au Canada
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SOURCE KPMG LLP
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