STAN DOUGLAS 2011 ≠ 1848 à la 59e Exposition internationale d'art -- La Biennale di Venezia Pavillon du Canada, Giardini/Magazzini del Sale No. 5, Zattere - Du 23 avril au 27 novembre 2022 English
« Tous les grands faits et personnages de l'histoire du monde apparaissent, pour ainsi dire, deux fois… la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce ».
-- Karl Marx
VENISE, le 19 avril 2022 /CNW/ - Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), commissaire de la participation du Canada à la 59e Exposition internationale d'art contemporain La Biennale di Venezia, a dévoilé aujourd'hui Stan Douglas : 2011 ≠ 1848. Pour la première fois, la présentation du Canada à la Biennale Arte se fait sur deux sites, l'exposition étant répartie entre le pavillon du Canada dans les Giardini et les Magazzini del Sale n° 5 situés dans le quartier Zattere. Douglas présente de nouvelles œuvres vidéo et photographiques inspirées par le dixième anniversaire de 2011, année qui a été marquée par d'importants bouleversements politiques partout sur la planète.
Dans les Giardini sont exposées quatre photographies grand format qui remettent en scène des manifestations et des émeutes de 2011 dans quatre lieux géographiques : des personnes rassemblées le long de l'avenue Habib Bourguiba à Tunis le 12 janvier 2011 au début du Printemps arabe ; les suites de l'émeute de la Coupe Stanley à Vancouver le 15 juin 2011 ; les affrontements entre les jeunes et la police dans le quartier londonien de Hackney le 9 août 2011 pendant les émeutes de Londres ; et l'effervescence des manifestants de Occupy Wall Street sur le pont de Brooklyn à New York le 1er octobre 2011. Les œuvres explorent les événements de 2011 comme des réactions inconscientes au statu quo économique et politique qui a suivi la récession de 2008, et examinent la manière dont les médias sociaux ont alimenté les mouvements de changement.
Pour créer ses photographies, l'artiste a combiné des prises de vue haute résolution et des clichés CG du site de chaque événement avec des mises en scène élaborées et, dans un cas, des images aériennes documentaires. Présentées comme des enregistrements convaincants et précis de situations réelles, les photographies hybrides et documentaires de Douglas sont en fait des reconstructions méticuleuses qui montrent que l'histoire -- y compris le passé le plus récent -- est inséparable des formes médiatisées de son récit. Dans les Magazzini del Sale, un entrepôt de sel du XVIe siècle à Dorsoduro, Douglas passe de l'objectif de représentation de ses photographies aux médiations actives de l'image en mouvement dans une installation vidéo à deux canaux qui explore la musique comme une forme de résistance culturelle. Tirant son titre d'une méthode obsolète de transmission de données audio numériques sur les lignes téléphoniques, ISDN s'articule autour de deux genres musicaux, le grime et le mahraganat. La musique grime a émergé à Londres au milieu des années 2000 au moment où -- à des milliers de kilomètres de là -- la musique mahraganat (qui se traduit de l'arabe par « festivals ») est apparue au Caire. Bien que le grime trouve ses racines dans le dubstep et le mahraganat dans le sha'abi, les deux genres partagent souvent un timbre similaire car beaucoup de leurs producteurs utilisent les mêmes logiciels gratuits ou piratés, ainsi que des échantillons similaires glanés sur Internet. En 2011, chaque genre s'est imposé, en son temps et en son lieu, comme la bande-son de la révolte des jeunes.
ISDN présente une collaboration fictive en temps réel de rappeurs grime et mahraganat échangeant des rythmes et des paroles, utilisant du matériel de récupération dans des studios d'enregistrement improvisés à Londres et au Caire, respectivement. Immersifs sur le plan sensoriel, les rythmes d'ISDN évoluent dans un jeu d'appel et de réponse qui déjoue les paramètres entre ce qui est vu et ce qui est entendu de manière étonnante et sans précédent. ISDN poursuit l'exploration engagée de la musique par Douglas, qui est au cœur de ses films et vidéos depuis le début des années 1990, de son exploration du free jazz dans Hors-champs (1992) au jazz-funk aux accents afrobeat du marathon d'improvisation Luanda-Kinshasa (2013).
Comme le titre de l'exposition de Douglas l'indique, 2011 ≠ 1848 tisse un lien entre les événements de 2011 et ceux de 1848, une année au cours de laquelle un bouleversement à l'échelle du continent a trouvé les classes moyennes et ouvrières européennes alliées dans une lutte contre un manque de libertés démocratiques, des restrictions sur la presse et la domination continue d'une élite aristocratique. La révolte de 1848 était continentale, les nouvelles étant diffusées par la presse écrite, mais la révolte de 2011 était mondiale, les nouvelles étant diffusées de manière virale par les médias électroniques. En Europe et en Amérique du Nord, note Douglas, les événements ont été simplement contrôlés et ignorés. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ils ont été supprimés ou subvertis, à quelques exceptions notables près. Ces nouvelles œuvres explorent la montée du nationalisme populiste et les flambées de guerre civile, observées au cours de la décennie suivante parce que les causes profondes n'ont jamais été traitées.
Le commissariat de l'exposition Stan Douglas : 2011 ≠ 1848 est assuré par Reid Shier. Un catalogue richement illustré avec des textes d'Erika Brennan, Ma'an Abu Taleb, George E. Lewis et Samir Gandesha accompagne l'exposition.
Le Musée des beaux-arts du Canada est le commissaire de Stan Douglas : 2011 ≠ 1848. L'exposition est présentée en partenariat avec le Conseil des Arts du Canada et la Fondation du Musée des beaux-arts du Canada. Le Musée remercie David Zwirner et Victoria Miro pour leur collaboration et leur soutien. La représentation canadienne à la Biennale Arte 2022 est rendue possible grâce au Fonds de dotation de la Fondation du Musée des beaux-arts du Canada et grâce au généreux soutien financier de la Banque Royale du Canada, du Conseil des arts du Canada, du gouvernement du Canada et de nombreuses contributions privées. Des remerciements particuliers à Jackie Flanagan, la famille Michael et Sonja Koerner, la famille Donald R. Sobey et la famille Jack Weinbaum pour leurs contributions exceptionnelles au Fonds de dotation des artistes canadiens à Venise, de même qu'à Reesa Greenberg, dont le généreux soutien financier a permis la restauration du Pavillon du Canada.
« Le Musée est fier de présenter la vision ambitieuse de Stan Douglas pour le Canada à la 59e Exposition internationale d'art -- La Biennale di Venezia par le biais d'une exposition qui ne pourrait être plus pertinente à ce moment historique. Les nouvelles œuvres étonnantes de Douglas explorent les langages de la protestation, de la révolte et de la révolution. Réfléchissant à des événements survenus il y a dix ans et faisant écho à des récits d'un siècle antérieur, 2011 ≠ 1848 résonne fortement avec les événements des deux dernières années, alors que la pandémie mondiale a fait apparaître des fissures fondamentales au sein du tissu social, selon des critères de race, de classe, de mobilité et d'accès. Une voix de premier plan au Canada et sur la scène internationale, Douglas nous met au défi de réfléchir à la façon dont nous voulons vivre demain. »
« Je suis ravi que Stan Douglas représente officiellement le Canada à la 59e Exposition internationale d'art -- La Biennale di Venezia, et le Conseil des arts du Canada est fier d'être partenaire et de soutenir cette dernière représentation officielle. Par ses réflexions profondes sur un passé imaginé et le présent qu'il aurait pu engendrer, Stan Douglas nous invite depuis des décennies à mieux comprendre et à examiner d'un œil critique nos réalités. »
« Au cours des deux dernières années, alors que Stan Douglas a développé un projet qui enquête et réimagine les événements de 2011, les événements percutants de cette année continuent de se répercuter. Les œuvres qui en résultent -- qui parlent des chemins qui ont mené à ce moment -- sont emblématiques de l'acuité de l'artiste à témoigner de conditions qui se déroulent rapidement, et de l'imagination critique et créative avec laquelle son art décrit des histoires pixellisées à travers des lentilles qui demeurent en constante évolution. »
Stan Douglas : 2011 ≠ 1848
59e exposition internationale d'art -- La Biennale di Venezia
23 avril-27 novembre 2022
Commissaire : Musée des beaux-arts du Canada
Partenaires : le Conseil des Arts du Canada et la Fondation du Musée des beaux-arts du Canada
Conservateur : Reid Shier
Directeur de projet : Jonathan Shaughnessy
Stan Douglas Inc. : Linda Chinfen, Peter Courtemanche, Brodie Smith
Pavillon du Canada, Giardini della Biennale, Sestiere Castello, 30122 Venise (Vaporetto : Giardini)
Magazzini del Sale No. 5, Dorsoduro 262, 30123 Venise [Vaporetto : Zattere].
Heures d'ouverture durant la semaine d'avant-première : de 10 h à 19 h.
Heures d'ouverture : du 23 avril au 25 septembre 2022 : mar.-dim., 11 h -19 h et du 27 septembre au 27 novembre 2022 : mar.-dim., 10 h -18 h.
Stan Douglas [né en 1960 à Vancouver] est un artiste visuel qui vit et travaille à Vancouver et à Los Angeles. Ses films et ses photographies ont fait l'objet d'expositions internationales depuis le début des années 1980, notamment aux Documenta IX, X et XI [1992, 1997, 2002] et à quatre Biennale Artes [1990, 2001, 2005 et 2019]. Un aperçu de son travail, Stan Douglas : Mise en scène, a fait une tournée européenne de 2013 à fin 2015. De 2014 à 2017, sa production théâtrale multimédia Helen Lawrence a été présentée à Vancouver, Toronto, Munich, Anvers, Édimbourg, Brooklyn et Los Angeles. Douglas a reçu le Prix Infinity du Centre international de la photographie en 2012, le Scotiabank Photography Award en 2013, le Prix Hasselblad en 2016, le Prix Audain pour l'ensemble de sa carrière en 2019 et le titre de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres par le ministre français de la Culture en 2021. Entre 2004 et 2006, il a été professeur à l'Universität der Künste Berlin et est actuellement président du Graduate Art Program de l'ArtCenter College of Design à Pasadena, en Californie.
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@MBACanada
SOURCE Musée des beaux-arts du Canada
Pour toute demande médiatique, prière de communiquer avec : Josée-Britanie Mallet | [email protected]; Denise Siele | [email protected]
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