Un pionnier de la santé publique de la ville de New York prescrit un remède pour les problèmes de santé du Canada
MONTRÉAL, le 17 oct. 2013 /CNW/ - Selon le Dr Thomas Farley, le commissaire visionnaire du département de la santé de la ville de New York (« New York »), le Canada pourrait sauver des vies en mettant en œuvre des stratégies de promotion de la santé.
Présent aujourd'hui au Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire à titre de conférencier de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC (la « Fondation »), le Dr Farley est connu pour son rôle de premier plan dans les initiatives de politiques publiques révolutionnaires de New York.
On retrouve notamment dans cette métropole l'une des premières lois d'interdiction du tabagisme dans les espaces publics d'Amérique du Nord, l'interdiction d'utiliser des gras trans dans les restaurants, l'obligation d'inscrire le nombre de calories sur les panneaux de menu, des initiatives d'aménagement communautaire propices à l'activité physique et des règlements ─ en contestation judiciaire ─ visant à limiter la taille des portions de boissons sucrées.
Sa mission : paver la voie pour que les gens puissent vivre longtemps… en santé en faisant des choix sains plus facilement.
C'est ce qu'il appelle « healthscaping », l'aménagement en santé, soit créer un environnement propice à la santé.
« Les milieux propices à la santé permettent de faire des choix sains, explique Bobbe Wood, présidente de la Fondation. En adaptant le modèle de New York pour le Canada, nous pourrions faire de grands pas vers la prévention et la réduction du taux de maladie chronique, des résultats particulièrement désirables étant donné le vieillissement de la population, le taux d'obésité élevé et l'augmentation de la consommation d'aliments transformés. »
Le Dr Farley est d'avis que les principes de base de la prévention des maladies du cœur sont bien connus : il faut faire de l'activité physique, connaître et maîtriser son taux de cholestérol, avoir un régime alimentaire sain, connaître et maîtriser sa pression artérielle, atteindre et conserver un poids santé, prendre en charge son diabète et vivre sans fumée.
« La difficulté, c'est que ces comportements sont influencés par l'environnement moderne dans lequel nous vivons, affirme le Dr Farley. Il faut donc modifier cet environnement de manière à ce qu'il favorise la santé en facilitant les choix sains. »
Selon lui, une mesure seule ne pourra jamais changer les choses. « Ce qu'il faut, c'est une approche à plusieurs volets. Plus nous intervenons rapidement, plus les gens seront nombreux à profiter d'une espérance de vie prolongée et d'une vie plus saine. »
Pour y parvenir, il estime qu'il faut lancer des initiatives qui permettent aux gens d'être actifs, de manger sainement, d'atteindre et de conserver un poids santé, ainsi que de vivre sans fumée :
- Aménager des quartiers où il est facile d'accéder à des aliments sains et à des endroits propices à l'activité physique.
- Réduire la consommation d'aliments malsains.
- Créer des lois et des politiques de promotion de la santé (p. ex., d'interdiction du tabagisme).
- Rendre les cigarettes moins accessibles et en augmenter le prix.
- Lancer des campagnes médiatiques percutantes.
Bien qu'ils soient parfois sujets à controverse, les programmes de santé de New York ont eu de bons résultats bien documentés :
- Depuis l'introduction des initiatives, les décès liés aux maladies du cœur ont baissé de près de 40 pour cent (de 2002 à 2011).
- L'espérance de vie a augmenté plus vite à New York que dans le reste du pays. Entre 2001 et 2010, l'espérance de vie des New Yorkais a augmenté de 36 mois pour atteindre 80,9 ans, tandis que la moyenne nationale a augmenté de 21,6 mois pour atteindre 78,7 ans.
- Le taux d'obésité infantile a baissé.
- Le taux de tabagisme à New York est passé d'une moyenne sur trois ans de 21,7 pour cent en 2002 à 14,8 pour cent en 2011.
- Le nombre de New Yorkais qui consomment des boissons sucrées a baissé de 21 pour cent de 2007 à 2012.
« La prévention des maladies axée sur la population est l'outil le plus puissant et le plus efficace pour favoriser la santé de la population canadienne, affirme Mme Wood. La Fondation a elle aussi comme vision d'améliorer la santé des gens par l'entremise de politiques publiques éclairées. Il s'agit là de la voie à suivre pour vivre longtemps… en santé. »
L'incidence sur la santé et la vie de la population serait immense : au Canada, une personne meurt d'une maladie du cœur ou d'un AVC toutes les sept minutes. Ces maladies sont d'ailleurs deux des trois principales causes de décès, en plus d'être la première cause d'hospitalisation (on les estime responsables de 16,9 pour cent de toutes les hospitalisations). De plus, des millions de gens au pays vivent avec les répercussions d'une maladie du cœur ou d'un AVC.
Enfin, les économies que l'on pourrait réaliser en soins de santé sont considérables.
L'incidence des facteurs de risque sur l'économie canadienne
Les facteurs de risque | Les coûts en santé |
85 % des Canadiens et Canadiennes ne font pas assez d'activité physique | 6,8 milliards de dollars par année |
56 % consomment moins de cinq portions de fruits et légumes par jour | 6,6 milliards de dollars par année |
20 % fument | 16 milliards de dollars par année |
7 millions de personnes ont reçu un diagnostic d'hypertension artérielle | 4 milliards de dollars par année |
2,7 millions de personnes sont atteintes de diabète | 11,7 milliards de dollars par année |
60 % font de l'embonpoint ou sont obèses | 4,6 milliards de dollars par année |
À eux seuls, les maladies du cœur et les AVC coûtent à l'économie canadienne 20,9 milliards de dollars annuellement en services médicaux, en coûts hospitaliers, en perte de salaire et en perte de productivité. On s'attend à ce que le total des coûts atteigne 28,3 milliards de dollars en 2020.
« L'aménagement de collectivités propices aux comportements sains joue un rôle important dans l'amélioration de la santé et de l'espérance de vie au pays, affirme Mme Wood. Nous devons examiner de plus près le potentiel des stratégies de santé publique en réduction des coûts et en amélioration de la santé au pays. »
Elle ajoute que de telles stratégies pourraient également accélérer les progrès vers l'atteinte de l'objectif de la Fondation consistant à réduire le taux de décès liés aux maladies du cœur et à l'AVC de 25 pour cent d'ici 2020.
L'examen du cœur du Canada par la Fondation :
Espaces sans fumée : Le Canada dispose d'une excellente réglementation pour des espaces publics et des milieux de travail sans fumée tant au niveau national que provincial et municipal. Il faudra désormais se concentrer sur l'interdiction du tabagisme dans les espaces extérieurs (terrasses des restaurants, plages, parcs, stades de sports, etc.).
Interdiction des gras trans : En 2009, le gouvernement fédéral a mis en œuvre un mécanisme de surveillance des gras trans sur deux ans. Grâce à cette mesure et aux efforts de représentations en faveur de la santé et de sensibilisation du public de la Fondation, la consommation de gras trans a baissé de 60 pour cent au Canada. Notre pays continue toutefois à dépasser le niveau recommandé par l'OMS. Nous sommes d'avis que des règlements devraient être mis en œuvre au niveau fédéral afin de respecter le seuil de l'OMS.
Affichage des calories et du sodium sur les panneaux de menu surélevés : À ce jour, aucune administration n'a adopté de réglementation à cet effet, mais c'est ce que propose le gouvernement de l'Ontario. La Fondation se joindra à d'autres groupes canadiens qui demandent de meilleurs renseignements dans les restaurants, notamment l'affichage des calories et du sodium sur les panneaux de menu surélevés et des inscriptions plus grosses dans les menus de table.
Taxe sur les boissons sucrées et réglementation de la taille des portions : Aucune administration au pays n'a encore imposé de taxe ni adopté de règlement à cet effet. La Fondation encourage les municipalités canadiennes à passer à l'action.
Aménagement des collectivités : L'infrastructure communautaire propice à la santé et les politiques connexes prennent de plus en plus de place au pays.
La Fondation demande aux différents niveaux de gouvernement du Canada :
- De s'attaquer à la consommation de boissons sucrées, par exemple à l'aide de campagnes de sensibilisation du public, de politiques fiscales et de mesures d'interdiction de ventes dans les écoles et les installations récréatives et d'élimination des formats les plus grands dans les restaurants.
- De continuer à créer des espaces sans fumée à l'extérieur.
- De songer à améliorer l'affichage de la valeur nutritive, notamment en élaborant des lignes directrices de programmes d'étiquetage de symboles nutritionnels et d'affichage amélioré des calories et du sodium dans les restaurants.
- D'améliorer les politiques, les programmes et l'infrastructure de financement pour faciliter l'aménagement de collectivités propices à la santé.
- De mettre en place des restrictions pour la commercialisation de boissons et d'aliments malsains visant les enfants.
- Donner aux architectes et aux responsables de l'aménagement urbain des stratégies pour la création de bâtiments, de rues et d'espaces favorisant l'activité physique.
La Fondation demande aux Canadiens et Canadiennes :
- De faire de leur santé l'une de leurs priorités.
- De parler à leur professionnel de la santé de leurs risques et des choses qu'ils peuvent faire pour les atténuer.
- D'adopter des comportements sains, comme gérer leur alimentation, faire de l'activité physique, vivre sans fumée, s'abstenir de trop consommer d'alcool et éviter le stress.
- De prendre la parole pour des politiques publiques en santé afin de vivre, travailler et s'amuser dans un environnement sain.
- De remplir l'Évaluation de risque cardiovasculaire de la Fondation, un outil gratuit qui leur donnera une évaluation personnalisée de leur risque ainsi que des outils et des conseils pour l'atténuer, à PourVivreLongtempsEnSante.ca.
La Fondation des maladies du cœur et de l'AVC et la Société canadienne de cardiologie agissent en qualité d'hôte conjoint du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire.
Les déclarations et les conclusions des auteurs des études constituent uniquement les opinions des auteurs des études et ne reflètent pas nécessairement les politiques ou les positions des organisations hôtes de Vasculaire 2013. Ceux-ci ne font aucune déclaration ni n'offrent de garantie relative à leur exactitude ou à leur fiabilité.
La Fondation des maladies du cœur et de l'AVC a pour mission de prévenir les maladies, de préserver la vie et de favoriser le rétablissement. En tant qu'organisme bénévole de bienfaisance en santé, nous nous efforçons chaque jour d'améliorer de façon tangible la santé de toutes les familles du pays. « Ensemble, éliminons les maladies du cœur et les AVC pour vivre en santé. » fmcoeur.ca
Vasculaire 2013 est un événement canadien unique qui fusionne pour une année seulement quatre réunions scientifiques importantes : le Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire, la Conférence de l'Association canadienne du diabète et de la Société canadienne d'endocrinologie et métabolisme, le Congrès canadien de l'AVC et le Congrès canadien sur l'hypertension. www.vasculaire2013.ca
Il s'agit d'une initiative conjointe de la Société canadienne de cardiologie, de l'Association canadienne du diabète, de la Société canadienne d'endocrinologie et métabolisme, du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC, et d'Hypertension Canada.
SOURCE : Fondation des maladies du coeur et de l'AVC
Pour de plus amples renseignements ou des entrevues, veuillez communiquer avec :
LE BUREAU DE PRESSE DE VASCULAIRE 2013 AU 514 789-3402 (du 17 au 20 octobre)
OU
Massy Forget Langlois relations publiques
Christian Ahuet, Conseiller
514-842-2455, poste 29 / cell. 514-994-7496
Renseignements sur le congrès et inscription des médias sur www.vasculaire2013.ca
Après le 20 octobre 2013, communiquez avec :
Jane-Diane Fraser
Fondation des maladies du cœur et de l'AVC
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613 569-4361, poste 273
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