/R E P R I S E -- Nouveau simulateur budgétaire de l'IDQ - Le surplus de 2018-2019 s'annonce plus important que prévu au Québec/
MONTRÉAL, le 19 févr. 2019 /CNW/ - Soutenu par une économie qui continue de bien performer, le gouvernement semble à nouveau se diriger vers un surplus plus important que prévu. Selon les simulations de l'IDQ, sans nouvelles interventions du gouvernement, le surplus après les versements au Fonds des générations (FDG) de l'année 2018-2019 devrait se situer entre 3,4 G$ et 4,6 G$ plutôt qu'atteindre la prévision de 1,65 G$ annoncée lors de la mise à jour économique de décembre dernier. Bien qu'il s'agisse, en soi, d'une bonne nouvelle, cette situation suscite toutefois quelques questions : pourquoi les surplus budgétaires sont-ils systématiquement plus élevés que prévus depuis 2015 ? Le gouvernement prêche-t-il par excès de prudence? Pour y voir plus clair, l'IDQ a développé un outil de projection du solde budgétaire.
Pour plus de transparence
Chaque mois, le ministère des Finances du Québec publie un rapport qui trace le portrait le plus à jour des opérations financières du gouvernement. Comme, d'un mois à l'autre, les postes de revenus et de dépenses évoluent souvent de façon irrégulière, la prudence est de mise lorsqu'on utilise ces données pour effectuer les prédictions financières de fin d'année.
« Pour contourner cette difficulté, nous avons développé un simulateur budgétaire qui s'appuie sur des informations mensuelles colligées sur une période de huit ans, explique Mia Homsy, directrice générale de l'Institut du Québec. Cet instrument permet non seulement de dégager les tendances de fond mais aussi de réaliser des projections du solde budgétaire pour l'année financière en cours. » L'IDQ compte également l'utiliser pour suivre l'évolution de la situation budgétaire du gouvernement de façon ponctuelle.
Novateur et unique, cet instrument de projection budgétaire vise à mieux saisir l'évolution des finances publiques en cours d'année, accroître la transparence et la vulgarisation de l'information budgétaire et anticiper les ajustements nécessaires.
Ainsi, pour l'année 2018-2019, le simulateur de l'IDQ prédit que…
- Si rien d'inattendu ne survient, le surplus après les versements au FDG devrait atteindre 4,6 G$, en raison de revenus plus élevés que prévus et des retards dans les dépenses gouvernementales;
- Si toutefois, les dépenses de programmes s'accéléraient en fin d'année comme ce fut le cas l'an dernier et comme le prévoyait récemment le ministre des Finances, ce surplus s'établirait plutôt à 3,4 G$.
Par ailleurs, bien que performant, cet outil ne tient pas compte des changements imprévus qui pourraient survenir en fin d'année - tel qu'un important ralentissement de l'économie - ou encore de l'impact de nouvelles initiatives gouvernementales - comme l'annonce d'une baisse d'impôt ou de nouveaux programmes - qui auraient pour conséquence de réduire encore davantage le surplus.
Récurrent ou ponctuel ?
Autre précision : comme le solde budgétaire projeté n'indique pas quelle part du surplus est structurelle, il ne peut donc apporter d'éclairage additionnel sur la réelle marge de manœuvre dont dispose le gouvernement pour annoncer de nouvelles mesures sur une base récurrente. En d'autres mots, nos analyses ne peuvent départager la part récurrente (structurelle) du surplus projeté pour l'année 2018-2019 de celle qui est ponctuelle (conjoncturelle). Ces écarts peuvent s'expliquer tant par les revenus que les dépenses qui n'ont pu être considérées dans les prévisions.
Au cours des dernières années, les causes de ces écarts ont systématiquement été différentes. Par exemple, en 2017-2018, le surplus s'expliquait principalement par des revenus plus élevés que prévus (taxes à la consommation, impôts des sociétés) et un coût moindre du service de la dette. Entre 2014-2015 et 2016-2017, ces écarts s'avéraient plutôt la résultante de dépenses inférieures aux prévisions.
Transparence et saine gestion
« Estimer avec plus de précision les surplus nous permet aussi de mieux planifier les investissements publics et d'éviter d'encourager l'accélération des dépenses en fin d'exercice comme ce fut le cas l'an dernier, soutient Mia Homsy. Un tel comportement n'est pas optimal et ne devrait pas devenir la norme. »
Le nouveau gouvernement devrait donc, à l'aube de son premier budget, faire preuve d'un maximum de transparence et de clarté concernant l'information budgétaire. Notamment, en précisant quelle part des surplus est ponctuelle (conjoncturelle) et laquelle est récurrente (structurelle) ; en expliquant les risques de non-atteinte des prévisions de revenus et de dépenses (par exemple en donnant suite aux craintes exprimées par la vérificatrice générale du Québec quant à la rareté de main-d'œuvre en éducation et en santé) et en quantifiant l'ampleur des marges de prudence incluses dans le cadre financier.
À propos de l'Institut du Québec
Issu d'un partenariat entre le Conference Board du Canada et HEC Montréal, l'Institut du Québec axe ses recherches et ses études sur les enjeux socioéconomiques auxquels le Québec fait face. Il vise à fournir aux autorités publiques et au secteur privé les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, et ainsi contribuer à bâtir une société plus dynamique, compétitive et prospère. http://www.institutduquebec.ca | @InstitutduQC
SOURCE Institut du Québec
Liette D'Amours, Responsable des relations avec les médias, 514 649-2347, [email protected]
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