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Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ)02 févr, 2021, 16:56 ET
MONT-TREMBLANT, QC, le 2 févr. 2021 /CNW Telbec/ - La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) et la Fraternité des policiers de la ville de Mont-Tremblant (FPMTT) dénoncent vigoureusement la décision antidémocratique de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, de prendre une décision précipitée dans le dossier de la desserte policière à Mont-Tremblant, elle qui avait pris la seule décision responsable possible dans ce dossier en décembre dernier. De plus, il faut se questionner sur le moment qu'elle a choisi pour annoncer sa décision, soit quelques heures avant que le premier ministre annonce les règles de santé publique qui seront en vigueur après le 8 février.
La décision annoncée aujourd'hui par la ministre de la Sécurité publique pose 4 problèmes majeurs :
- Les travaux du Comité consultatif sur la réalité policière (CCRP) ne sont pas terminés, pourtant Mme Guilbault prend une décision irréversible qui aura un grand impact pour les résidents de Mont-Tremblant et pour la carte policière du Québec. En prenant une décision aujourd'hui dans ce dossier, la ministre nous annonce qu'elle connait déjà les conclusions du Comité et que le livre vert et le rapport du CCRP se dirigent tout droit vers une tablette. Tout ça n'est qu'une simple opération de relation publique qui aura coûté excessivement cher pour sauver la réputation d'une ministre mise à mal dans l'opinion publique. Le gouvernement promettait de s'attaquer aux questions de relations avec les communautés culturelles, de santé mentale et de proximité, nous sommes forcés de constater que ce n'était que du vent ;
- En prenant cette décision, la ministre Guilbault envoie le message qu'elle cautionne la diffamation et qu'il suffit de dire n'importe quoi dans les médias pour la faire plier. En effet, la seule chose qui a changé dans le dossier depuis décembre dernier, c'est la sortie diffamatoire des maires de Mont-Tremblant et de Lac-Tremblant-Nord. Il n'y a rien de nouveau au dossier qui justifie une nouvelle décision moins de deux mois après la dernière, sinon qu'elle a plié sous la pression et les diffamations ;
- Selon un sondage Léger que nous avons réalisé en novembre 2020, 65 % de la population tremblantoise désirent conserver son corps policier municipal, seulement 25 % appuient le projet de transfert à la SQ. De plus, 75 % des répondants sont en faveur de la tenue d'un référendum sur la question. Alors que les élections municipales auront lieu dans les prochains mois, il aurait été beaucoup plus légitime de laisser la population faire le débat pendant la campagne électorale. Rappelons qu'il n'y a pas eu de véritables consultations publiques dans le dossier, la ville appelait elle-même les rencontres tenues à l'automne 2019 « Séances d'information » et a embauché un professionnel de la gestion de crise pour animer cette rencontre. Ça en dit beaucoup sur l'approche de fermeture de la ville dans ce dossier, d'autant plus que la Loi stipule que les consultations publiques doivent être présidées par un élu de la ville. À la vue de ces faits, il est évident que le gouvernement ne considère pas comme importante l'opinion de la population dans sa prise de décision ;
- Le tribunal administratif du Travail pourrait invalider la résolution du conseil municipal de la ville de Mont-Tremblant qui demande à Mme Guilbault d'abolir son corps policier municipal puisqu'il s'agit d'une mesure de représailles syndicale. En effet, le maire a déclaré publiquement à plusieurs reprises, dont la semaine dernière, qu'il voulait abolir son corps de police pour se débarrasser du conflit de travail au service de police, ce qui n'est pas légal au Québec.
Avec cette décision, la ministre de la Sécurité publique n'hésite pas à se placer au-dessus de la population et des tribunaux, prouvant qu'elle préfère que tous soient dociles. De plus, elle rappelle régulièrement aux policiers qu'elle est là pour eux, ce n'est visiblement pas le cas. Depuis plusieurs mois, le gouvernement a besoin des policiers pour faire appliquer les différentes mesures sanitaires, mais, avec cette décision, il brise le lien de confiance avec les policiers et policières municipaux.
Recours juridiques
La FPMQ et la FPMTT annoncent donc qu'ils intenteront des procédures juridiques afin de faire invalider la décision la ministre de la Sécurité publique. Des résidents de Mont-Tremblant entameront aussi des procédures parce qu'ils se sentent lésés dans le dossier.
Citations
« Je ne comprends pas du tout la décision de la ministre, alors qu'elle nous avait assurées qu'elle ne prendrait pas de décision dans le dossier pour le moment. Avec sa décision, elle nous envoie le message que tout le dossier du livre vert et le rapport du CCRP qu'elle a elle-même créé ne serviront pas à améliorer la couverture policière au Québec, Mme Guilbault a déjà décidé des orientations qu'elle prendra. Le premier ministre lui-même s'était engagé ne pas prendre de décision à la pièce sur la carte policière avant la fin des travaux du CCRP. Nous doutons de la parole de ce gouvernement, est-ce que le premier ministre va vraiment laisser ça aller ? » a déclaré François Lemay, président de la FPMQ.
« Je suis sidéré par la décision de la ministre Guilbault. Pour un gouvernement qui se vantait d'être à l'écoute de la population lors de son entrée au pouvoir, on voit que c'était des paroles en l'air. 65 % de la population veut garder son corps policier municipal parce que la qualité du service diminuera avec la SQ, mais la ministre ne les écoute pas. Depuis que je travaille comme policier à Mont-Tremblant, je ne compte plus les fois que la SQ nous a demandé un coup de main parce qu'ils n'ont pas assez d'effectifs dans la région, que vont-ils faire sans le corps policier municipal qui les dépannait ? » a ajouté le président de la Fraternité des policiers de Mont-Tremblant, Serge-Alexandre Bouchard, Serge-Alexandre Bouchard. « C'est désolant parce que c'est la population qui va en faire les frais ».
« Je suis littéralement sous le choc. Depuis le début du processus, la population a été mise de côté, personne ne nous a écoutés. Nous ne voulons pas que notre corps policier municipal soit aboli, nous voulons garder l'excellent service, avec des temps de réponse et une implication communautaire bien supérieure à ce que la SQ ne pourra jamais nous offrir », a réagi Danièle Adam, résidente de Mont-Tremblant qui mène les procédures juridiques.
À propos
La Fédération a plusieurs objectifs qui visent le mieux-être de ses membres et de la population. Elle veille à ce que les corps policiers municipaux puissent offrir des services de qualité aux citoyens qu'ils sont chargés de protéger. Elle s'emploie au bienêtre collectif et à la qualité de vie de ses membres, en maintenant l'honneur et le développement professionnel de ses policiers et policières. Les membres de la Fédération sont des associations de salariés formées exclusivement de policiers et policières municipaux ou des personnes apparentés à ceux-ci qui œuvrent à travers tout le Québec.
SOURCE Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ)
Anthony Bissonnette, conseiller aux communications et affaires publiques, 514 503-0930 [email protected]
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