Appui massif des Québécois pour une hausse de la taxe sur le tabac et de nouvelles mesures pour réduire l'attrait du tabac chez les jeunes
MONTRÉAL, le 27 mai 2014 /CNW Telbec/ - À quelques jours du 31 mai, soit la Journée mondiale sans tabac (JMST) de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac dévoile un sondage Léger Marketing qui démontre un appui populaire énorme en faveur de ses principales revendications. Celles-ci incluent une hausse de la taxe sur le tabac, conformément au thème de la JMST voulant que les « organisations de la société civile encouragent leurs gouvernements à porter les taxes sur le tabac à des niveaux qui réduisent la consommation. »
(Pour obtenir le communiqué en PDF qui contient les données du sondage et toutes les références : http://bit.ly/1nNeGNp)
Comme l'explique l'OMS, la JMST a pour objectif de « protéger les générations actuelles et futures non seulement des conséquences dévastatrices de la consommation de tabac, mais aussi des énormes problèmes sociaux, environnementaux et économiques liés à l'usage du tabac. » Malgré les protestations d'organismes ayant des liens étroits avec l'industrie du tabac (notamment l'Association québécoise des dépanneurs en alimentation et la Coalition nationale contre le tabac de contrebande), l'OMS réitère l'efficacité des taxes pour réduire le tabagisme, précisant que « la recherche montre que des taxes plus élevées sont particulièrement efficaces pour réduire la consommation parmi les groupes à plus faible revenu et empêcher les jeunes de commencer à fumer. Une augmentation de 10 % du prix du tabac suscite une baisse de la consommation de 4 % dans les pays à revenu élevé […] De plus, l'augmentation des impôts indirects sur le tabac est considérée comme la mesure de lutte antitabac la plus rentable. »
Selon le sondage de Léger Marketing réalisé la semaine dernière, 78 % des Québécois appuient une hausse de la taxe provinciale sur le tabac pour rejoindre le niveau de celle de l'Ontario, 82 % croient que le gouvernement devrait introduire de nouvelles mesures législatives pour rendre le tabac moins attrayant pour les jeunes et 80 % considère urgent le fait d'interdire de fumer dans une voiture en présence d'enfants -- une mesure adoptée par toutes les provinces sauf le Québec.
Hausse de la taxe
Le sondage renforce ainsi la demande émise la semaine dernière par un regroupement d'une vingtaine d'organismes de santé qui proposent au ministre des Finances quatre orientations dans le cadre des consultations prébudgétaires. En plus de réclamer la bonification du budget consacré à la prévention du tabagisme, les groupes demandent une hausse de 79 ¢ le paquet de 20 cigarettes de la taxe provinciale sur le tabac pour rejoindre le niveau de taxation de l'Ontario, la province avec le deuxième plus bas taux de taxation après le Québec. Basés sur des indices d'élasticité tirés d'études portant sur des pays à revenu élevé comme le Canada et présumant d'un taux de contrebande stable à 15 %, la Coalition calcule qu'une telle hausse engendrerait des revenus supplémentaires récurrents de l'ordre de 250 millions $ par année, en plus de résulter en 35 000 fumeurs en moins.
Lettre au ministre des Finances : http://bit.ly/1oTowkm
Endosseurs des quatre mesures en lien avec le budget provincial, incluant la hausse des taxes
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Compte tenu de la réduction radicale et soutenue de la contrebande de tabac depuis 2008 -- grâce aux mesures anti-contrebande et aux ressources supplémentaires instaurées dans le cadre des budgets déposés sous l'ancien règne libéral -- une prochaine hausse des taxes s'avère entièrement viable. En effet, la contrebande a chuté de plus de moitié, passant de plus tiers du marché à 15 % aujourd'hui, selon les dernières données officielles du ministère des Finances. Notons que depuis la dernière hausse québécoise, huit des neuf autres provinces ont chacune à leur tour augmenté leur propre taxe sur le tabac.
Priorisation de la réduction du tabagisme
« Maintenant que le problème de la contrebande est maîtrisé, nous comptons sur le nouveau gouvernement libéral pour agir de manière aussi déterminée sur le tabagisme qui, rappelons-le, ne diminue plus depuis quelques années. Pour ce faire, Québec se doit d'utiliser toutes les mesures à sa portée : hausser la taxe provinciale sur le tabac et renforcer sa Loi sur le tabac, » explique Flory Doucas, porte-parole et codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.
Mme Micheline Bélanger, une victime du tabac ayant survécu à un cancer du poumon et qui milite aux côtés des groupes de santé depuis 2012 pour un renforcement de la Loi sur le tabac, se réjouit des résultats du sondage : « Ce ne sont pas uniquement les groupes de santé ou des militants comme moi qui souhaitent voir le gouvernement s'engager davantage dans la lutte contre le tabac : la grande majorité des Québécois sont avec nous. Personne ne veut voir encore plus de jeunes tomber dans le piège mortel du tabagisme, même pas les fumeurs. Le gouvernement a l'appui des organisations de santé, des autorités scientifiques et de la vaste majorité de la population. Je compte sur le Dr Couillard, qui a déjà instauré d'importantes mesures antitabac par le passé, pour poursuivre en ce sens et diriger son gouvernement de façon à empêcher l'industrie du tabac de recruter de nouvelles générations de fumeurs parmi nos jeunes ».
Alors qu'il était ministre de la Santé en 2005, le Dr Couillard avait mis fin à plusieurs stratégies de marketing des fabricants du tabac, comme les méga-étalages de paquets de cigarettes dans les dépanneurs, les partys-tabac dans les bars et les kiosques extérieurs agrémentés de « cigarette girls ». « Nous comptons de nouveau sur le savoir-faire du Dr Couillard et sur celui de ses ministres pour faire de la prévention du tabagisme une vraie priorité, » ajoute Mme Doucas. « Québec doit hausser sa taxe sur le tabac et renforcer de nouveau sa loi sur le tabac, question de contrer les nouvelles stratégies déployées par les fabricants qui rendent les produits du tabac toujours plus attrayants aux yeux des jeunes, comme l'aromatisation du tabac et les emballages qui ressemblent à des iPods nano, des cellulaires ou des boîtiers élégants de rouge à lèvres,» conclut Mme Doucas.
Fondée en 1996, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac représente quelque 470 organisations québécoises -- associations médicales, ordres professionnels, municipalités, hôpitaux, écoles, commissions scolaires, etc. -- qui appuient une série de mesures destinées à réduire le tabagisme et ses conséquences. Ses principaux objectifs incluent prévenir l'initiation au tabagisme, favoriser l'abandon, protéger les non-fumeurs contre la fumée secondaire et obtenir un cadre législatif qui reflète la nature néfaste et toxicomanogène du tabac.
SOURCE : Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Flory Doucas: 514-598-5533; cell.: 514-515-6780
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