Budget du Québec 2024-2025 : Quand un ministre des Finances « féministe » abandonne ses étudiantes stagiaires
QUÉBEC, le 12 mars 2024 /CNW/ - Bien que le budget du Québec 2024-2025 se targue de prioriser la santé et l'éducation, les associations étudiantes québécoises réunies au sein du Front pour la rémunération s'indignent de l'absence totale d'investissement visant la rémunération des stages. Alors que la société québécoise constate un déclin drastique de ses services publics et que la population étudiante québécoise est tout particulièrement frappée par la hausse du coût de la vie, on ne daigne toujours pas accorder une juste rémunération aux stagiaires du Québec. Ces stagiaires, principalement des étudiantes, effectuent un travail essentiel au sein des réseaux de la santé et de l'éducation. Ces femmes seront pour, une énième année, forcées de choisir entre la poursuite de leurs études et leur sécurité financière.
Au cours de la dernière année, l'Institut de recherche et d'information socioéconomique (IRIS) a sorti les chiffres suivants : 84% des stages sont non rémunérés, 74% sont effectués par des femmes et 64% sont effectués au sein du réseau public. Afin de résoudre cette injustice historique qui favorise clairement l'étudiant en génie à l'étudiante en soins infirmiers, la Fédération étudiante collégiale du Québec et l'Union étudiante du Québec ont été claires : dans le budget 2024-2025, il devait absolument y avoir des investissements permettant de rémunérer toutes les personnes effectuant des stages de mise en pratique au Québec, investissements se chiffrant à 545,6 M$ par année.
Au fil des derniers mois, deux motions soulignant l'importance de la rémunération des stages présentées à l'Assemblée nationale ont été adoptées à l'unanimité tandis que la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, a affirmé que l'enjeu faisait partie de ses priorités. Dans un tel contexte, l'absence complète de crédits budgétaires pour la rémunération des stages est une véritable insulte pour l'entièreté du mouvement étudiant. Les associations étudiantes collégiales et universitaires tiennent à rappeler que le réseau de l'enseignement supérieur est indispensable afin de combattre la pénurie de main-d'œuvre qui sévit au sein des réseaux de l'éducation, de la santé et des services sociaux.
Alors que le ministre Girard a affirmé à de nombreuses reprises en conférence de presse être un ministre des Finances féministe, il abandonne une fois de plus les milliers d'étudiantes stagiaires indispensables à nos réseaux. Ces étudiantes abandonnées sont des mères de famille, des immigrantes ou des étudiantes en situation de handicap qui veulent toutes avoir les moyens de réussir leurs stages de manière à obtenir leur diplôme pour éduquer ou soigner tout en payant leur loyer. Aujourd'hui, le gouvernement clame haut et fort que ce seront elles qui devront payer, pour une année de plus, le prix de son inaction.
« En matière de revendications étudiantes, la non-rémunération des stages est l'éléphant dans la pièce d'un budget qui laisse les stagiaires sur leur faim. Après un automne de mobilisation et une volonté affichée d'agir de la part de la ministre, la FECQ se voit amèrement déçue de l'absence totale d'investissements à cet égard. »
- Laurence Mallette-Léonard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec
« L'UEQ craint que les efforts que le Québec a faits cette année pour améliorer les conditions de travail, notamment celles des personnes enseignantes et infirmières, soient peine perdue si nous ne réglons pas le problème criant des stages non rémunérés. Si nous voulons régler les problèmes de pénurie d'emplois, il nous apparaît incontournable que nous nous devons de rémunérer nos stagiaires pour leur travail! »
- Catherine Bibeau-Lorrain, présidente de l'Union étudiante du Québec
SOURCE Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Étienne Langlois, Vice-président et attaché de presse, (514) 554-0576, [email protected]
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