MONTRÉAL, le 15 févr. 2021 /CNW Telbec/ - La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) dévoile ce matin l'intégralité des résultats de son enquête Derrière ton écran, qui sera notamment accessible en format papier dès le 1er mars prochain. Le document, faisant suite au rapport préliminaire publié en novembre dernier, permet de comprendre de manière précise les impacts de la COVID-19 sur la population étudiante collégiale, grâce à des analyses approfondies des données récoltées. Dans le cadre des chantiers ministériels sur la santé psychologique et sur la réussite, les constats émis par la Fédération sauront orienter les travaux du ministère de l'Enseignement supérieur.
UNE URGENCE D'AGIR EN SANTÉ PSYCHOLOGIQUE
L'enquête a une fois de plus révélé les problématiques majeures en santé psychologique. En plus du fait que 64 % de la population étudiante a vu sa santé psychologique se détériorer depuis le début de la crise, le nombre de personnes ayant souvent ou très des pensées suicidaires passe de 3,7 % à 6,2 %. Ce nombre passe à près de 10 % pour certaines tranches de la population étudiante : les personnes étudiantes en situation de handicap, les personnes issues de la diversité ou encore les personnes n'ayant pas suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins.
« La crise a exacerbé des problèmes déjà fort bien connus en santé mentale. Le plan d'action national en santé psychologique de la ministre McCann visera à pallier ces problématiques à long terme, mais pour ce faire, il faudra que lui soit octroyé un financement à l'image de la détresse étudiante actuelle », demande Noémie Veilleux, présidente de la FECQ.
« Dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, je crois qu'il est important de mettre en lumière le lien direct entre la santé psychologique et la persévérance scolaire. La santé mentale est un pilier de la persévérance et il importera de prendre acte que la réussite passe par l'amélioration des conditions d'études », rappelle Mme Veilleux.
AMÉLIORER LES CONDITIONS DE STAGE
Derrière ton écran a également révélé que 42 % des personnes étudiantes n'ont pas de convention de stage; c'est près d'une personne sur deux qui n'a pas de recours institutionnalisé en cas d'une annulation de stage.
« Sachant que le ministère a mis à disposition des établissements d'enseignement supérieur un guide de rédaction de convention de stage cet automne, nous considérons qu'il serait judicieux de rendre obligatoire la signature de ces conventions. Encore trop de stagiaires ne sont pas encadrés pédagogiquement par une convention qui définit clairement les modalités des stages, mettant la réussite à risque alors que la COVID-19 nuit à l'accessibilité aux stages étudiants », souligne la présidence de la Fédération.
MISER SUR LE LOGEMENT ÉTUDIANT
Le portrait fait par la FECQ expose que d'habiter en logement affecte considérablement la condition financière, alors que 34,6 % des personnes locataires considèrent ne pas avoir suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins. Toutefois, l'enquête montre également que les personnes vivant en résidences étudiantes vivent moins de pression financière liée au logement. En effet, leur dette est moins grande et elles manquent d'argent dans moins de cas.
« À la lumière de ces constats, qui ont été également posés par l'Unité de travail pour l'implantation de logement étudiant (UTILE), il nous apparaît important de mettre en place une stratégie nationale sur le logement dédié à la population étudiante. La crise du logement accentue fortement la précarité financière de la population étudiante; nous nous devons d'agir rapidement pour contrer ces effets néfastes », propose Noémie Veilleux.
AUTRES FAITS SAILLANTS
- Alors que 27 % des étudiants n'ont pas d'endroit calme et propice à la concentration, c'est le cas de 39 % des étudiants qui considèrent ne pas avoir suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins;
- La motivation, l'appréciation de la formation à distance et la performance scolaire sont, aux yeux de la population étudiante, à leur apogée lorsque la charge de travail est demeurée la même par rapport à avant la pandémie;
- 64,4 % des personnes étudiantes en situation de handicap (ESH) ne recevaient aucun service lié à leur situation de handicap pendant la crise.
L'IMPORTANCE DE SE SOUVENIR DES IMPACTS DE LA CRISE
En plus des impacts de plus en plus documentés de la crise sur la santé psychologique étudiante, le rapport permet de comprendre les conséquences de la crise sur plusieurs autres volets de l'enseignement à distance. « Notre rapport est une référence essentielle lorsqu'on souhaite comprendre la condition étudiante aux temps de la COVID-19. Il met des chiffres sur des situations difficiles vécues par la population étudiante au quotidien », nomme Mme Veilleux.
Les multiples sujets couverts par le rapport en font un document qui consolide nos connaissances liées à la condition étudiante. La publication de sa version imprimée permettra de laisser une trace de ce que la population étudiante a vécu pendant ces quelques sessions à distance. De plus, plusieurs constats, bien qu'ayant été posés en temps de pandémie, permettent néanmoins de comprendre certaines réalités de la population étudiante, notamment quant aux conditions de réalisation des stages, à la précarité financière et à la situation de logement.
Pour lire l'enquête, cliquez ici.
À PROPOS
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente près de 78 000 étudiantes et étudiants provenant de 27 cégeps répartis sur tout le territoire québécois. Depuis 30 ans, elle contribue à l'amélioration des conditions de vie et d'études de la population étudiante collégiale québécoise en étant la seule organisation à représenter exclusivement leurs intérêts.
SOURCE Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
Rafaël Leblanc-Pageau, vice-président et attaché de presse de la FECQ, Cell. 514 554-0576, [email protected]
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