Consultation sur le financement du transport en commun de la CMM : La couronne Nord réaffirme l'importance de compléter la révision de la gouvernance pour mieux assurer le financement du transport en commun
BOIS-DES-FILION, QC, le 2 mai 2012 /CNW Telbec/ - La consultation publique sur le financement du transport en commun métropolitain s'est poursuivie mardi soir à Bois-des-Filion. Deux villes, deux municipalités régionales de comté (MRC), deux autorités organisatrices de transport (AOT), un organisme environnemental et un citoyen ont pris la parole lors de cette deuxième audience.
Dans son introduction, M. Paul Larocque, maire de Bois-des-Filion et président de la commission du transport de la CMM, a souligné que les grands projets de développement des réseaux de transport collectif nécessiteront des efforts financiers substantiels. Il a invité les participants à réfléchir aux façons de compléter le financement du transport collectif métropolitain compte tenu de sources de financement manifestement insuffisantes. Il a rappelé que l'objet de la consultation est de répondre à des questions sur les sources qui devraient financer les investissements, sur les moyens qui doivent être retenus et sur les principes qui doivent guider le choix de sources additionnelles de financement.
Comme la veille, la majorité des intervenants ont insisté sur les questions d'équité et de gouvernance, estimant qu'il faudrait revoir les priorités et la nature de certains investissements avant d'aborder la question du financement. À cet égard, ces intervenants considèrent que la représentativité des élus au conseil d'administration de l'Agence métropolitaine des transports (AMT) et qu'une meilleure planification du transport en commun sont un préalable à l'établissement de nouvelles sources de financement.
Premier citoyen à prendre la parole, M. David Hanna, professeur titulaire au Département d'études urbaines et touristiques de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, a proposé les péages comme solution optimale au problème du financement. Selon lui, le péage représente le moyen le plus performant en matière de perception du revenu mais aussi de gestion de la circulation. Cette solution apporterait un revenu de près de 1 milliard de dollars avec des frais de gestion estimés à près de 60 M$.
Dans le même ordre d'idée, M. Martin Drapeau, président d'Enviro Mille-Îles, un regroupement de citoyens concernés par l'environnement dans la MRC de Thérèse-De Blainville, a recommandé l'implantation d'un péage métropolitain qui compléterait d'autres modes de taxation tels qu'une taxe sur la masse salariale.
Pour la MRC Les Moulins et la Ville de Terrebonne, il faut opter pour un « cocktail de mesures » et ne pas tomber dans la facilité en se limitant à la taxe sur l'essence ou en créant des péages sur les ponts. Une taxe sur la masse salariale qui serait payée par les entreprises québécoises représente une avenue intéressante à explorer. À leur avis, un péage en cordon devrait essentiellement servir à limiter la congestion.
M. Jean-Marc Robitaille, maire de Terrebonne, a estimé primordial de revoir le développement économique du Grand Montréal en adoptant une approche polycentrique : « En profitant des avantages complémentaires des différents secteurs de la CMM, on pourra multiplier les pôles d'emplois plutôt que de les concentrer. On pourra ainsi réduire la pression exercée sur les réseaux routiers et les axes de transport en commun les plus achalandés. »
Mme Chantal Deschamps, préfète et mairesse de Repentigny, a pris la parole au nom de la MRC de L'Assomption. Elle a souligné que le PMAD doit rester la toile de fond du développement du transport en commun dans la CMM mais qu'il faut agir avec prudence lorsqu'on examine les sources de financement. Elle a insisté, tout comme M. Michel Julien, directeur du Réseau de transport collectif régional de L'Assomption, pour qu'on revoie la gouvernance en redonnant toute l'importance à l'AMT et en abordant tous les types de transport simultanément, notamment le transport des marchandises et des personnes.
M. François Cantin, président du Conseil intermunicipal de transport (CIT) Laurentides, souhaite qu'on révise la tarification du transport en commun afin de faire preuve de plus d'équité à l'égard des citoyens des couronnes Nord et Sud. Il a également questionné la liste de projets de transport en commun du PMAD et suggéré la mise en place d'un réseau de transport rapide par bus à court terme, notamment sur les autoroutes 13, 15, 19 et 640.
Pour M. Pierre Charron, maire de Saint-Eustache, la présence d'une pluralité d'organismes dédiés à l'aménagement du territoire et au transport constitue un frein majeur à une organisation harmonieuse des différents modes et services, de même qu'à la rationalisation des moyens financiers. À son avis, il est donc essentiel de s'aligner sur une vision commune, dans un contexte global d'intervention.
La consultation publique se poursuivra à 19 h ce soir au Centre de congrès Palace, 1717, boul. Le Corbusier à Laval.
L'horaire détaillé des présentations d'aujourd'hui et les mémoires présentés hier sont disponibles en ligne sur: http://pmad.ca/orientations/transport/consultation/
Leïla Copti : 514.661.6134
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