Grève étudiante : Le premier ministre encourage la violence, selon la FECQ et la FEUQ
MONTRÉAL, le 13 avril 2012 /CNW Telbec/ - Le premier ministre Jean Charest encourage la violence en demandant aux institutions d'enseignement de forcer un retour en classe malgré les votes de grève démocratiques, selon la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
« La tension monte sur les campus et le gouvernement ne fait rien pour pacifier la situation. Le premier ministre doit arrêter d'inciter les cégeps et universités à créer des climats de tentions. Il doit plutôt prendre acte du choix démocratique des étudiants de faire la grève et rencontrer les associations étudiantes », explique Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ.
Les confrontations se sont en effet multipliées au courant des derniers jours sur les campus collégiaux et universitaires du Québec. Des échauffourées ont eu lieu au Cégep de Valleyfield, au Collège d'Alma, à l'Université de Montréal ainsi qu'à l'Université Concordia. Selon les étudiants, ces confrontations sont dues au mot d'ordre du premier ministre qui a demandé aux administrations de tout faire pour donner les cours malgré les votes de grève.
« Jean Charest renie la démocratie étudiante et le mandat de représentation confié au mouvement étudiant en vertu de la Loi sur l'accréditation des associations d'étudiants. Le gouvernement devrait affronter le fond du problème, soit la hausse de 1625$ des frais de scolarité, plutôt que de tirer profit des flous juridiques pour plonger les étudiants dans un climat de confrontation semblable à celui qui prévalaient entres les travailleurs avant la reconnaissance de leur droit de grève », ajoute Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.
Le droit de grève
Les étudiants rappellent que le droit de grève des travailleurs n'est pas né d'une modification législative, mais bien d'une lutte sociale au nom de la liberté d'association et d'expression. Ils rappellent également que la grève étudiante n'est pas un phénomène nouveau, mais bien une réalité du paysage québécois depuis les années 1950.
Bien loin d'être un simple boycott, les étudiants affirment que la présente grève étudiante découle directement du mandat de représentation qu'octroi la loi aux associations étudiantes québécoises.
« Injonction après injonctions, grève après grève, nous bâtissons les arguments juridiques qui serviront un jour à faire reconnaître le droit de grève des étudiants par les lois québécoises. Nous invitons le gouvernement à cesser d'agir à l'image de certains employeurs des années 50 qui invitaient les employés contre la grève à franchir les lignes de piquetage pour tirer profit du chaos », ajoute Marc-Antoine Cloutier, président-fondateur et directeur-général de la Clinique juridique Juripop.
Les présidents de la FECQ et de la FEUQ terminent en invitant le gouvernement à entamer un dialogue plutôt que de miser sur un retour en classe forcé.
« Le conflit entre les étudiants et le gouvernement doit se régler avec une entente entre les deux partis. Ce ne sont pas des injonctions ou des appels à rentrer en classe qui vont briser la grève, mais bien une entente en bonne et du forme » concluent Léo Bureau-Blouin et Martine Desjardins.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) représentent ensemble plus de 200 000 étudiants au Québec. Ensemble, c'est près de 100 000 étudiants qui sont en grève.
La Clinique juridique Juripop est un OBNL dont la mission est de promouvoir l'accès à la justice pour tous. C'est aussi une entreprise d'économie sociale aux projets novateurs en matière de sensibilisation au droit.
Charlotte Watson, coordonnatrice aux relations et communications, FECQ, cell. 514-554-0576, courriel : [email protected], twitter : @charlottewats
Mathieu Le Blanc, attaché de presse, FEUQ, bureau : (514) 396-3380, cell. : (514) 609-3380, courriel : [email protected]
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