La majorité des Québécois appuie l'adoption du projet de règlement interdisant les saveurs dans les produits de vapotage : Adoption rapide réclamée afin d'assurer sa mise en vigueur cet automne
MONTRÉAL, le 12 juill. 2023 /CNW/ - Un nouveau sondage Léger réalisé pour la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac montre que la majorité (67 %) des Québécois appuie l'adoption du projet de règlement déposé le 19 avril dernier visant à interdire les versions de cigarettes électroniques aromatisées aux saveurs de fruits et de menthe. Fait intéressant, la moitié (50 %) des répondants savent que les groupes et mouvements qui s'opposent aux restrictions sur le vapotage ont été mis sur pied par des entités commerciales ayant un intérêt financier dans la vente des cigarettes électroniques.
« Ces résultats devraient motiver le gouvernement du Québec à procéder rapidement avec la publication finale de ce règlement longuement attendu. Ce ne sont pas seulement les autorités en chef de la santé, l'Institut national de santé publique, les groupes antitabac, la Fédération des comités de parents du Québec de même que des associations d'établissements d'enseignement qui appuient l'interdiction des saveurs dans le vapotage, mais également la majorité de la population québécoise, soit plus de 4,6 millions de Québécois adultes, » commente Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition.
Par ailleurs, « les élus devraient prendre note des intérêts commerciaux qui se cachent derrière les mouvements d'apparence populaire qui s'opposent à de telles restrictions, comme en est déjà consciente la moitié de la population québécoise, » ajoute madame Doucas. En fait, seulement 7 % de la population croit que ces mouvements sont mis sur pied ou financés par des consommateurs n'ayant pas d'intérêts commerciaux liés à l'industrie du vapotage.
« L'industrie tente généralement à dissimuler son rôle dans les nombreuses campagnes d'opposition auprès de la population et des politiciens. Or, en déposant ce projet de règlement fort solide et complet, il est clair que le gouvernement du Québec n'a pas cédé devant ce type de pression ni devant toute la désinformation que ces derniers incarnent. »
« Cela étant dit, la réglementation québécoise n'est pas encore adoptée et, si elle ne l'est pas rapidement, les mesures tant attendues ne seront pas en vigueur pour la prochaine rentrée scolaire. L'adoption finale du projet de règlements devrait être prioritaire si le gouvernement cherche réellement à protéger les jeunes contre les méfaits de la dépendance à la nicotine et des autres substances toxiques dans le vapotage. Des nouveaux jeunes s'adonnent au vapotage tous les jours. Le resserrement du cadre réglementaire pour les produits de vapotage demeure urgent en plus d'être populaire, » ajoute la porte-parole.
Le sondage a été réalisé auprès d'un échantillon de 1001 adultes au Québec par la firme Léger entre le 30 juin et le 4 juillet 2023, soit à peine quelques semaines après la publication du projet de règlement (avril). Or, cette réglementation se fait longtemps attendre, les groupes québécois de lutte contre le tabac ayant par exemple réclamé l'interdiction des saveurs depuis au moins 2019.
Il importe de savoir que derrière les groupes et mouvements qui s'opposent au resserrement des règles sur les saveurs se cachent généralement des intérêts commerciaux. Certains regroupements représentent ouvertement l'intérêt des importateurs, distributeurs et commerçants de liquides et de dispositifs, comme l'Association canadienne du vapotage (ACV) et l'Association des représentants de l'industrie du vapotage (ARIV), mais il y a aussi des entités qui se présentent comme des mouvements populaires alors qu'elles sont mises sur pied ou financées par les fabricants de cigarettes électroniques dont les grands cigarettiers. Par exemple, bien que le groupe Droits des Vapoteurs (ou la Coalition pour les droits des vapoteurs -- CDVQ) se présente comme étant une mobilisation citoyenne, ses porte-parole sont des commerçants dans l'industrie du vapotage et le groupe entretient des liens étroits avec l'industrie du tabac et du vapotage notamment par l'entremise de ses dirigeants.
La légalisation par le gouvernement du Canada des cigarettes électroniques par la voie d'un encadrement inadéquat en 2018 a eu pour effet d'entraîner une croissance rapide du vapotage chez les jeunes, croissance qui a quintuplé au Québec entre 2013 et 2019. La commercialisation a causé plus de torts que d'avantages, et ce sont les adolescents et les jeunes adultes qui en sont les grands perdants. En effet, pour chaque quatre anciens fumeurs additionnels qui vapotent depuis 2017, il y a cinq vapoteurs additionnels (en 2021) qui n'étaient pas des fumeurs. Il y a donc plus de 100 000 Québécois de 12 à 24 ans qui vapotent aujourd'hui sans avoir été fumeurs. Le taux de vapotage chez les 12-24 ans (13,4 %) est 3,6 fois plus élevé que chez les 25 ans et plus (3,7 %). Parmi les jeunes et les jeunes adultes (12-24 ans) qui vapotent, la grande majorité (91 %) n'en tire aucun avantage en matière d'arrêt tabagique. Pire, au Québec, le taux de vapotage continue d'augmenter parmi les élèves en secondaire IV et V.
« Alors que les cigarettes électroniques étaient initialement qualifiées comme une solution quasi miraculeuse pour aider les fumeurs à arrêter de fumer, leur mise en marché n'a pas mené aux résultats souhaités. Non seulement y a-t-il une absence de preuves quant à l'efficacité du vapotage à l'échelle populationnelle pour cesser de fumer, mais la vente libre des cigarettes électroniques a provoqué une hausse fulgurante du vapotage chez les jeunes. Ce phénomène était tout à fait prévisible à cause des formats et emballages attrayants et, surtout, la disponibilité de saveurs alléchantes comme les baies et la mangue. Ce type de marketing pernicieux minimise la perception des risques pour la santé de même que la dépendance à la nicotine. Les efforts de sensibilisation et de surveillance déployés par les enseignants et les parents ne sont pas suffisants pour contrer les tactiques de marketing sournoises qu'emploie l'industrie du vapotage, d'où l'importance pour le gouvernement de contrôler de telles pratiques commerciales, » conclut la porte-parole.
SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Flory Doucas : 514 515 6780 ; [email protected]
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