La politique du retour au bureau risque de compromettre l'avenir de la fonction publique fédérale English
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Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC)15 juin, 2023, 08:50 ET
Le sondage de l'IPFPC révèle qu'un nombre important de professionnel·les de la fonction publique envisagent de quitter leur emploi
OTTAWA, ON, le 15 juin 2023 /CNW/ - Plus du tiers des professionnel·les de la fonction publique est mécontent au point d'envisager de démissionner à la suite de l'ordre général de retour au bureau (RAB) donné par le gouvernement. Chez les fonctionnaires de moins de 30 ans, plus préoccupé·es par le coût de la vie, la garde des enfants et l'environnement, ce chiffre grimpe à près de 50 %.
« Puisqu'environ un·e salarié.e fédéral·e sur cinq a plus de 55 ans, approchant l'âge de la retraite, on ne peut pas se permettre de perdre la moitié des plus jeunes fonctionnaires », déclare la présidente de l'IPFPC, Jennifer Carr. « Ainsi, si le gouvernement n'est pas capable de régler son grave problème de recrutement et de rétention qu'il a lui-même créé avec cette mauvaise politique de retour au bureau, il ne sera pas en mesure de fournir les services dont la population canadienne a besoin. Ces chiffres montrent que la fonction publique est en péril ».
Dans sa déclaration d'appui à la Semaine nationale de la fonction publique de cette année, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que son gouvernement soutenait le développement de carrière des employé·es autochtones, noir·es et racisé·es, et se dotait d'une fonction publique inclusive et équitable. Mais les travailleurs et travailleuses qui s'identifient comme noir·es risquent deux fois plus d'être victimes de discrimination et de harcèlement maintenant qu'on leur a ordonné de retourner au bureau.
Les personnes vivant avec un handicap sont également deux fois plus susceptibles d'être victimes de discrimination et de harcèlement au bureau, et risquent deux fois plus de signaler que leur poste de travail ne répond pas à leurs besoins. Soixante-dix pour cent ont déclaré que leur santé mentale s'est dégradée à cause de l'impossibilité de travailler à distance.
La politique de RAB pèse également davantage sur les travailleuses, puisqu'elles sont plus susceptibles de s'occuper de leurs enfants et de leurs parents âgés. Plus de la moitié des femmes déclarent que leurs responsabilités de proches aidantes se sont alourdies avec le RAB.
« Ce gouvernement prétend vouloir donner la priorité au recrutement de jeunes travailleurs·ses, de travailleurs·ses vivant avec un handicap ou de travailleurs·ses noir·es, et de femmes », poursuit Mme Carr. « Et pourtant il met en œuvre une politique de RAB qui rend plus difficile la réussite de ces groupes au lieu de travail ».
L'IPFPC appuie le principe de « présence justifiée », ce qui veut dire qu'il faut être au bureau lorsque les besoins opérationnels le justifient. Le syndicat continue de réclamer ce que le gouvernement avait promis : une approche hybride qui tient compte des circonstances uniques des employé·es ainsi que des exigences de leur travail.
« Aujourd'hui, la flexibilité est la pièce maîtresse d'un lieu de travail moderne et progressiste », soutient Mme Carr. « Notre syndicat est prêt à collaborer avec le gouvernement pour élaborer des politiques sensées ».
En mai 2023, l'IPFPC a mené un sondage en ligne auprès de plus de 68 000 de ses membres des ministères ou organismes fédéraux afin d'évaluer leur ressenti après leur retour au bureau. Le taux de réponse dépasse 17 %.
L'IPFPC représente plus de 72 000 professionnel·les de la fonction publique travaillant pour le gouvernement fédéral ainsi que pour certains ministères et organismes provinciaux.
SOURCE Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC)
Source : Johanne Fillion, 613 883-4900 (cellulaire), [email protected]
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