Mise en œuvre de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme - Disparition, enfin, des petits paquets de cigarettes qui ressemblent à des boîtiers de rouge à lèvres
MONTRÉAL, le 25 nov. 2016 /CNW Telbec/ - La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac se réjouit de l'entrée en vigueur des articles 6.1, 6.2 et 6.3 du Règlement d'application de la Loi sur le tabac (adoptés il y a un an par l'entremise du projet de loi 44), qui mandate une superficie minimale de 4 648 mm2 pour les mises en garde sur les paquets de cigarettes afin de protéger celles-ci de certaines manipulations de l'industrie du tabac ayant pour effet de les minimiser ou de les déformer.
« Le Québec est maintenant la juridiction qui impose les mises en garde de santé sur les paquets de cigarettes les plus importantes au monde en termes de surface absolue, » affirme Flory Doucas, porte-parole et codirectrice de la Coalition.
« Depuis l'instauration des mises en garde canadiennes à base d'images au début des années 2000 -- un précédent mondial à l'époque -- les fabricants de tabac n'ont cessé d'introduire sur le marché toutes sortes de nouveaux paquets, généralement de plus en plus petits. Certains sont tellement compacts ou effilés qu'ils rendent pratiquement illisibles les mises en garde, comme ceux ressemblant à des boîtiers de rouge à lèvres. Ainsi, malgré la décision du gouvernement fédéral de faire passer la superficie relative des mises en garde de 50 à 75 % des faces principales du paquet, les cigarettiers avaient réussi à réduire leur superficie absolue. Heureusement, la réglementation du Québec assurera une meilleure visibilité des mises en garde pour l'ensemble des paquets, ce qui améliorera leur efficacité à communiquer les risques pour la santé du tabagisme et à susciter l'arrêt tabagique, » ajoute madame Doucas.
Outre la surface minimale pour les mises en garde, la nouvelle réglementation interdit les emballages conçus de façon à permettre de jeter la mise en garde via une enveloppe externe, comme c'est le cas des cigarettes Player's. Ces derniers sont essentiellement offerts dans un emballage sans mise en garde contenu dans un plus gros paquet jetable sur lequel figurent les mises en garde.
De plus, l'obligation pour le paquet de contenir la quantité maximale d'unités de tabac que permet le volume intérieur aura sans doute pour effet d'augmenter le nombre de certains formats minces de cigarettes, dont les paquets seront dorénavant plus grands. Ainsi, « cette mesure résultera vraisemblablement en des prix significativement plus élevés pour les paquets de cigarettes minces et ultra-minces, ce qui constitue un pas dans la bonne direction, » reconnaît madame Doucas. La Coalition prône l'interdiction des cigarettes minces et ultra-minces.
Elle poursuit : « L'industrie a déployé d'énormes ressources pour modifier et miniaturiser une gamme de ses paquets parce qu'elle sait que le format de l'emballage, de même que la proéminence ou la taille des mises en garde, ont un effet non négligeable sur le tabagisme. Les mises en garde rendent plus difficile la rationalisation de l'extrême dépendance à la nicotine par les fumeurs et encouragent ces derniers à cesser de fumer. Étant donné que l'industrie du tabac cherche à retenir ses clients, il n'est pas surprenant que deux des plus grands fabricants canadiens, Imperial Tobacco Canada et JTI-Macdonald, contestent ces nouvelles mesures devant les tribunaux. » Imperial Tobacco Canada produit les marques Vogue, Player's et Peter Jackson, et JTI-Macdonald, les marques Export ‛A' et Macdonald Spéciale.
Tout en applaudissant le progrès substantiel du Québec à l'égard des emballages, la Coalition et les groupes de santé poursuivront leurs efforts pour faire instaurer une standardisation plus complète de l'emballage de tous les produits du tabac au niveau fédéral. En effet, la réglementation québécoise ne va pas assez loin pour empêcher l'industrie de jouer avec la couleur, le graphisme ainsi que le format et l'ouverture des paquets, qui lui permettent encore de conférer une allure moderne à ses produits mortels et de perpétuer le mythe que certaines variantes de marques sont moins nocives que d'autres.
Pour voir le communiqué en PDF, avec images, références et compléments d'information, cliquer ici :
http://www.cqct.qc.ca/Communiques_docs/2016/PRSS_16_11_25_MiseEnOeuvre_MisesEnGardeMinimum.pdf
À propos: Quelque 470 organisations québécoises -- associations médicales, ordres professionnels, municipalités, hôpitaux, écoles, commissions scolaires, etc., ont endossé les mesures destinées à réduire le tabagisme et ses conséquences réclamées par la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. Fondée en 1996, les principaux objectifs de la Coalition incluent prévenir l'initiation au tabagisme, favoriser l'abandon, protéger les non-fumeurs contre la fumée secondaire et obtenir un cadre législatif qui reflète la nature néfaste et toxicomanogène du tabac. La CQCT est une initiative de l'Association pour la santé publique du Québec.
SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Entrevues : Mme Flory Doucas, codirectrice et porte-parole, CQCT : 514-598-5533; 514-515-6780 (cell.)
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