Une protection contre le vapotage retardée est une protection refusée : Des groupes antitabac dénoncent de nouveaux retards en lien avec les restrictions sur les arômes
« Je suis interpellée par cet enjeu. Nous voulons que cela aboutisse le plus rapidement possible ».
- L'hon. Ya'ara Saks, ministre des Dépendances et de la Santé mentale, 20 octobre 2024 [Traduction libre]
OTTAWA, ON, MONTRÉAL AND EDMONTON, AB, le 9 déc. 2024 /CNW/ - Trois organisations de lutte antitabac réitèrent leur appel à la ministre des Dépendances Ya'ara Saks pour qu'elle retire rapidement du marché les produits de vapotage aromatisés, comme promis plus tôt cet automne. De récentes études canadiennes fournissent des preuves supplémentaires quant aux méfaits causés par le retard de trois ans et demi du gouvernement fédéral en lien avec la finalisation des restrictions réglementaires sur les arômes de vapotage.
De plus, l'analyse des données de l'enquête longitudinale COMPASS auprès d'étudiants du secondaire au Québec a été rendue publique la semaine dernière et démontre que les étudiants du secondaire qui vapotent deviennent très rapidement gravement dépendants à la nicotine, généralement au cours de la première année.
« Les saveurs sont le principal moteur du vapotage chez les jeunes », a déclaré Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « Plus tôt les arômes qui incitent les adolescents à utiliser la cigarette électronique seront supprimés du marché canadien, plus important sera le nombre de jeunes qui seront protégés face à une dépendance grave et durable. Une protection retardée est une protection refusée. »
De nouvelles études canadiennes ont constaté que les additifs aromatisants augmentent les méfaits causés chez les vapoteurs. Une équipe de recherche basée à l'Université McGill montre que les vapeurs aromatisées aux baies rendent plus difficile la capacité des poumons à combattre les infections.
« Ces récentes études s'ajoutent aux preuves de longue date montrant que les jeunes sont à risque et que les produits de vapotage sont dangereux et créent une forte dépendance », a déclaré Cynthia Callard, directrice des Médecins pour un Canada sans fumée. « Or, au lieu d'accélérer la mise en œuvre des restrictions sur les saveurs, le ministre Saks semble agir de manière à retarder encore plus la finalisation du règlement apportant l'instauration d'une protection efficace. »
En octobre dernier, le gouvernement fédéral aurait déclaré que les restrictions arriveraient « bientôt » - peut-être même en novembre. De tels signaux ont incité le lobby pro-vapotage à lancer de nouvelles campagnes visant à bloquer la réglementation, comme écrire à tous les ministres, générer des milliers de lettres automatisées de leur clientèle, tenue d'une conférence de presse, etc. Cette semaine, leur porte-parole a tweeté que le chef de cabinet de la ministre Saks les aurait invités à proposer des alternatives aux restrictions sur les arômes.
« Même si l'industrie du vapotage et les groupes qu'elle finance ont le droit d'exprimer leurs intérêts, nous appelons la ministre Saks à résister à leurs tactiques de lobbying et de prioriser la santé des jeunes générations et de tous les consommateurs en finalisant les restrictions sur les arômes de vapotage dès que possible », a ajouté Mme Callard.
En septembre dernier, l'Association canadienne du vapotage, accompagnée de l'un des plus grands détaillants en ligne au Canada, 180Smoke.ca, a rencontré Santé Canada pour exprimer ses préoccupations concernant la baisse des ventes et le marché noir.
« Jusqu'où s'arrête l'hypocrisie de l'industrie du vapotage ? 180smoke.ca est l'un des nombreux détaillants qui ont expédié des produits de vapotage non conformes au Québec en avril et octobre derniers, contournant ainsi le règlement québécois interdisant les saveurs ainsi que son régime fiscal. 180smoke.ca est un membre exécutif de l'Association canadienne du vapotage et son comportement incarne la volonté de l'industrie de défier les restrictions provinciales. Il serait ahurissant de constater que le cabinet de la ministre Saks ou Santé Canada prennent au sérieux ce que dit cette industrie, ses groupes de façade ou toute autre mobilisation générée par ces entités », a déclaré Mme Doucas. (Le directeur général de 180Smoke est vice-président de l'Association canadienne du vapotage).
Les Hagen, directeur exécutif d'ASH Canada, a comparé les retards au Canada aux progrès dans d'autres pays. « Un nombre croissant de juridictions, dont la Chine, les Pays-Bas, la Finlande et la Hongrie, ont interdit les produits de vapotage aromatisés, soit à l'exception de l'arôme « tabac », et une interdiction à l'échelle de l'Union Européenne est réclamée par plusieurs de ses membres. Pourtant, bien que le Canada ait l'un des taux de vapotage les plus élevés chez les jeunes, Santé Canada a traîné les pieds et a laissé les provinces sans moyen de défendre leurs restrictions contre les magasins qui sont prêts à livrer leurs produits aromatisés aux consommateurs d'autres provinces.
« La décision du gouvernement fédéral de retarder les restrictions sur les arômes est un autre cadeau pour l'industrie du tabac et de la nicotine. Sans cela, il leur serait beaucoup plus difficile d'inciter les jeunes à devenir dépendants à la nicotine », a conclu M. Hagen.
SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac
Information: Flory Doucas, (514) 515-6780; Cynthia Callard, (613) 600-5794; Les Hagen, (780) 919-5546
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